Quelle place pour l'ophtalmo ?
3ème remarque : le premier recours est déjà partagé et le sera de plus en plus. En effet les opticiens peuvent déjà renouveler les lunettes sans ordonnance et les orthoptistes, quant à eux, ont obtenu, en 2022, l'autorisation de prescrire des lunettes et des lentilles en autonomie.
Leur démographie dynamique les conduira à investir le terrain bien au-delà de la rééducation qui constituait leur cœur de compétence. Leur activité s’orientera vers ce que Laurent MILSTAYN , ancien président du syndicat des orthoptistes, appelle « la prise en charge du patient sain » qui constitue environ 80% du flux d’une patientèle non sélectionnée.
Ceci aura pour conséquence soit de repousser les ophtalmos vers le 2e recours, soit de les mettre en concurrence avec un professionnel moins cher.
Demain la suite à 6h
Président chez association unono wa matso
8 moisJe ne parle pas des patients "ayant des signes inquiétants évidents ". Ceux là continueront à aller vers un ophtalmo, pour autant qu'il y en ait un disponible. Ils seront d'autant plus disponibles qu'ils ne s'occuperont plus eux mêmes des patients apparemment sains. Mais il y a autre chose : la démographie des orthoptistes est très dynamique et non contrôlée. Avec 500 nouveaux orthoptistes par an le champ de la rééducation va être saturé et les nouveaux auront tendance à se positionner sur le premier recours de patients apparemment sains qui ont besoin de vérifier leur vue et de changer leurs corrections optiques (les"physiologiques" de Laurent MILSTAYN 😊) Nombreux et pas chers ils vont peu à peu occuper ce premier recours. Les ophtalmos vont devenir non compétitifs pour prescrire un +1,00 au patient de 44 ans à un tarif de 60 € ou plus.
Étudiant Orthoptie - Scientifique, Analyste de données et Chef de projet clinique
8 moisDeuxième recours est un peu fort non? Je ne doute pas que le patient ayant des signes inquiétants évidents poussera les portes d'un ophtalmo ou sera dirigé comme tel dès son éventuel appel chez un des professionnels de la filière. Pour ce qui est des signes de gravité moins évidents a repérer pour le patient (et je sais qu'il y en a beaucoup) j'ai envie de penser que la formation dans laquelle je suis engagée, très encadrée par les ophtalmologistes, et réalisée en grande partie dans le milieu hospitalier nous permettra de bien et rapidement vous réorienter les patients qui ont sonné a la mauvaise porte... si nous avons la possibilité de chercher un minimum.
ORTHOPTISTE Président du SNAO de 2009 à 2021 Président de l’UNRIO DE 2021 à 2024
8 moisMerci à nouveau de m’adjoindre dans ton long récit passionnant. Je parlais en effet de la gestion, par les orthoptistes, des patients sains ou « physiologiques » (les Tutelles aimaient bien cette « référence » plus médicale). Physiologique en opposition à Pathologique qui reste du domaine des experts : les OPH