Quelle Rentrée !

Après Quels Jeux … !

Pour cette première chronique de rentrée de B³, le choix des sujets était quasi illimité ! Pendant tout l’été, chacun y est allé de sa version de « Les Jeux et Moi », puis « l’été et moi », maintenant « les Paras et moi » … D’ailleurs quelle formidable découverte de sports différents – en temps qu’ex coach de foot cela m’a redonné des idées de pratiques nouvelles (e.g. Goal Ball ou Cécifoot, qui ne sont pas sans rappeler la partie de football sans ballon de Tombouctou que j’ai réutilisée à l’occasion en session d’entrainement).

La grande leçon des Jeux, mais qui ne semble pas avoir porté auprès de nos politiques, c’est la force du collectif – France en l’occurrence – lorsqu’il est porté par une ambition commune et une convergence de moyens et donc à contrario la médiocrité du management – politique – actuel incapable de reproduire cette même dynamique pour un sujet pourtant encore plus important, l’avenir de notre pays … L’organisation des Jeux fut un succès tripartite organisé conjointement par les trois entités diverses et a priori opposées que sont l’Etat Macroniste, la Région LR et la Mairie de Paris PS.

Et puis bien sûr le lancinant feuilleton du « Quel Premier Ministre pour la France ? », formidable opportunité pour chacun de donner son avis et de se révolter de tout autre choix que le sien, qui n’est pourtant jamais qu’un choix minoritaire – ainsi d’une Lucie Castets inconnue il y a 50 jours, aujourd’hui outrée de ne pas avoir été choisie. Comme disent les chasseurs de tête, être sollicité pour un nouveau poste est toujours perturbant, même si l’on n’est pas choisi cela conduit à vouloir changer. Et qu’il ne faut jamais être TROP candidat !

La principale leçon managériale de cette période est la tentation de la procrastination chez certains dirigeants – en l’occurrence le président – en particulier lorsqu’il s’agit du choix des hommes (ou femmes) : handicap bien connu de l’excès d’intelligence ou d’intellectualisation dans la prise de décision.  La plupart des grandes entreprises ont mis en place un processus pour accélérer certains choix de management, faire tourner - parfois de manière excessive mais c’est un autre débat – les dirigeants, forcer la montée en puissance de jeunes générations et de profils plus divers, montrant une capacité à remplacer un dirigeant ou choisir une nouvelle équipe rapidement et parfois même radicalement. De même en conseil on apprend que plus on fait attendre un client pour trouver une réponse parfaite, plus on se met au risque de décevoir, alors qu’en allant vite on se laisse la possibilité de corriger ! La critique vaut aussi pour la gauche qui s’est donné en spectacle dans sa recherche du PGCD[1] des quatre partis au lieu de proposer d’emblée (et de préempter) la meilleure incarnation possible du Front Républicain. De l’intérêt d’un vrai DRH 😉 ?

Du côté des media, l’été a été instructif. D’abord tous les critiques et cyniques ont ravalé leur chapeau – en direct et à l’antenne parfois – du fait de la réussite exceptionnelle de ces jeux et de la formidable image qu’ils ont donné de Paris et de la France. Cette longue vague de positivité a eu un impact certain sur nos journalistes et femmes/ hommes de media (bravo à « Quels Jeux » ou Léa Salamé a su imposer un vrai rendez-vous médiatique olympique et paralympique grand public !). Il en reste pour l’instant quelque chose – une moindre dramatisation de la situation Française, peut-être aussi une prise de conscience que si le pays peut fonctionner sans gouvernement, il pourrait aussi fonctionner sans ces media si dépendants du ping-pong gouvernement – opposition. Même constat d’ailleurs sur le front de la rentrée – la meilleure manière d’éviter les grèves rituelles semble être l’absence de gouvernement … puisqu’il devient encore plus évident que cela ne sert à rien de protester dans le vide et qu’il vaut mieux chercher des solutions par soi-même.  

Bien sûr il reste quelques soubresauts et ce discours lancinant sur l’absence de démocratie en France (sic), mais on sent (pour l’instant ?) que les média enclenchent moins vite que d’habitude : un petit espoir qu’on garde cette tendance à la convergence plutôt qu’à la polémique ? On peut toujours rêver, c’est la rentrée !  

[1] Plus Grand Commun Dénominateur