Quelles mesures pour une meilleure employabilité ?

Plusieurs initiatives existent aujourd’hui au Maroc pour accompagner les jeunes chercheurs d’emploi d’un côté et les porteurs de projets d’un autre ; des institutions publiques, des initiatives privées et des acteurs de la société civile travaillent dans un seul but : Améliorer la situation socio-économique de nos compatriotes. En effet, hommes et femmes, citadins et ruraux, jeunes et moins jeunes ont besoin d’être coacher pour améliorer leur situation, à travers l’intégration du monde de travail ou l’amélioration de leur situation actuelle. Malgré toutes ces synergies, beaucoup reste à faire dans ce sens. Quelles sont alors les mesures à prendre pour un accompagnement plus efficace des chercheurs d’emploi ? comment mieux mentorer les porteurs de projets, surtout dans le milieu rural ?

Pour répondre à ces questions, il est très important de bien comprendre le contexte actuel du Maroc, en général ; et en particulier dans le milieu rural :

Ce n’est un secret pour personne que le chômage et un phénomène qui s‘impose dans les agendas des décideurs au Maroc, l’importance de trouver des solutions durables ont poussé le gouvernement marocain à lancer une étude de diagnostic de la situation de l’Emploi en 2014 afin de mieux comprendre les défis auxquels ils devront faire face. Ce diagnostic permet de constater que malgré la croissance que connait le Maroc depuis quelques années, le taux de chômage reste très élevé, le sous-emploi et le chômage de longue durée, le travail précaire, vulnérable et peu productif sont les principales caractéristiques de l'emploi rural au Maroc ; une situation néfaste pour la population, l'économie et la cohésion sociale.

Pour y remédier, la Stratégie Nationale de l’Emploi (SNE) 2015-2025 apporte plusieurs réponses visant à agir sur l’offre, la demande et le fonctionnement du marché du travail à travers ses quatre axes principaux :

·      L’orientation des politiques macro-économiques et territoriales vers la création de nouvelles opportunités d’emploi (200.000 emplois en moyenne annuellement);

·      La valorisation de capital humain;

·      Le renforcement des programmes actifs de l’emploi;

·      Et l’amélioration de la gouvernance du marché du travail.

La promotion des petites et moyennes entreprises, sont également au cœur de cette Stratégie.

La PNPE également, apporte une lumière et des lignes directives sur l’amélioration de l’employabilité, notamment dans le monde rural, mais son exécution reste à améliorer, surtout en prenant en compte le contexte culturel marocain dans le monde rural. Pour mieux servir les objectifs tracés par cette stratégie

Employabilité des jeunes dans le monde rural

Pour assurer une bonne adéquation entre offre et demande du marché d’emploi, il faut s’assurer d’avoir une force de travail « employable ». Un renforcement des capacités du capitale humain d’impose : des formations (de préférence de courte durée) devraient être assurées, notamment à travers des acteurs locaux pour capitaliser sur la confiance et garder la connotation communautaire.

Les formations devraient se concentrer sur deux volets : des formations « métier » qui pour une acquisition des compétences techniques, mais également de formation en « soft skills » pour un meilleur accompagnement dans la recherche d’emploi à travers de compétences motivationnelles et comportementales.

Mise en réseau des jeunes en milieu rural

La mise en relation entre les demandeurs d’emploi et l’offre de travail, s’avère nécessaire, les demandeurs d’emploi ont en général besoin de renforcer leurs réseaux professionnels, ils sont très rarement au courant des opportunités existantes, même si ces dernières sont très adéquates pour leurs profils et leurs aspirations ; la mise en réseau des jeunes entre eux et tout aussi importants, les lauréats des programmes d’accompagnement et les « succes stories » pourront jouer un rôle très important dans la prise de conscience des jeunes de l’importance de ces programmes. Les jeunes ont aussi, très souvent, besoin de conseils et d’orientation. Il est également indispensable d’encourage des mécanisme d’intermédiation au milieu rural avec une approche communautaire (en particulier, pour les femmes).

AGR – Auto-emploi

L’auto-emploi (et je parle bien de l’auto-emploi) , dans son sens large et peu importe sa forme juridique est une très bonne alternative de renforcement de l’employabilité. Des ateliers de prise de conscience et de sensibilisation devront être animés dans un premier temps avec les jeunes, le but est de les initier et donner un petit aperçu sur le monde entrepreneurial. Suivi de séances individuelle organisée avec chaque jeune pour évaluer son potentiel entrepreneurial, ses capacités à gérer et concrétiser les actions à mener. Ces séances serviront également pour l’idéation : un brainstorming avec le jeune pour l’aider à trouver la meilleure idée de projet qui lui correspond et le motive.

Commenceront alors les formations en parallèle de séances de coaching et d’accompagnement de proximité ce qui permettra un création ressui de l’activité. Un mentorat pot-création est primordiale pour permettre la pérennité et l’autonomisation des jeunes et de leurs activités économiques. 

Penser globalement et agir localement

Il est très important que les initiatives locales pour l’emploi et l’auto-emploi soient encouragées à prendre le devant et les impliquer de locomotive de développement de l’employabilité. Ce sont ces acteurs locaux qui améneront la pérennité de tout ce qui est ou sera mis en œuvre pour le développement des populations locales.