Qu’est-ce que la cyber-intimidation?
Comprendre la cyberintimidation
Les enfants utilisent les termes « haïr » ou « drame », ou « potins » ou « trollage ». Peu importe le nom qu'on lui donne, la cyberintimidation est grave. Elle peut être préjudiciable sur le plan émotif et même entraîner des conséquences tragiques. Elle est si présente qu'en tant que nation, nous devons en faire plus à ce sujet.
Autrement dit, la cyberintimidation se produit lorsqu'un enfant ou un adolescent devient la cible des agissements d'autres personnes, au moyen d'ordinateurs, de téléphones cellulaires ou d'autres appareils, et le but est de l'embarrasser, de l'humilier, de le tourmenter, de le menacer ou de le harceler. Elle peut commencer aussi tôt qu'à 8 ou 9 ans, mais la majorité des cas de cyberintimidation se produisent pendant l'adolescence, jusqu'à l'âge de 17 ans.
La plupart du temps, elle dure et se répète pendant une longue période. Qu'il s'agisse de l'envoi d'une photo humiliante ou de 1 000 messages textes blessants, la cyberintimidation peut avoir des conséquences sur les sentiments, la confiance en soi, la réputation et la santé mentale d'une jeune personne.
Contrairement à l'intimidation en personne, la cyberintimidation peut être incessante. Elle peut atteindre une victime partout et en tout temps : seule dans sa chambre, au retour de l'école et même pendant des vacances en famille.
Puisqu'elle peut se propager rapidement et viser un vaste public, vous pourriez être surpris d'apprendre que la plupart des adolescents d'aujourd'hui ont été impliqués d'une façon ou d'une autre, soit à titre de cible, d'intimidateur, d'observateur silencieux ou de participant secondaire devenant ainsi une partie du problème, sans s'en rendre compte.
Les tactiques de cyberintimidation sont nombreuses et changent constamment, à mesure que de nouvelles technologies voient le jour et que de nouveaux réseaux sociaux apparaissent.
Voici certaines formes courantes de cyberintimidation qui existent entre nos jeunes dans l'ensemble du Canada :
- Envoyer des courriels ou des messages textes blessants ou menaçants, ou afficher ce genre de commentaires sur la page de réseau social d'une personne.
- Faire circuler des rumeurs, des secrets ou des potins embarrassants au sujet d'une personne sur des réseaux sociaux ou dans des courriels ou des messages textes.
- Prendre une photo ou filmer une vidéo embarrassante d'une personne à l'aide d'une caméra numérique et l'envoyer à d'autres personnes ou l'afficher sur Internet à son insu ou sans sa permission.
- Afficher sur Internet des anecdotes, des images, des blagues ou des bandes dessinées dont le but est d'embarrasser ou d'humilier.
- Pirater le compte de courriel d'une personne et envoyer des contenus blessants à d'autres en se faisant passer pour cette personne.
- Utiliser le mot de passe d'une autre personne pour accéder à son compte de réseau social et y afficher des contenus embarrassants ou choquants.
- Tromper une personne afin qu'elle s'ouvre et qu'elle fournisse des renseignements personnels et fournir ensuite ces renseignements à un vaste public.
- Créer des sondages sur Internet et coter les personnes de façon négative et blessante.
- Dans les jeux sur Internet, porter sans cesse préjudice au personnage d'un joueur, se liguer contre un joueur ou utiliser des renseignements personnels pour proférer des menaces directes.
Faits et autres renseignements essentiels sur la cyberintimidation
Fait no 1
Près d'un adolescent canadien sur 10 (8 %) affirme avoir été victime d'intimidation en ligne sur les sites de réseaux sociaux.Footnote 1
Fait no 2
Plus d'un tiers des adolescents canadiens (35 %) ayant un profil sur un site de réseautage social ont vu des commentaires blessants ou déplacés au sujet d'une personne qu'ils connaissent.Footnote 1
Quatorze pour cent d'entre eux affirment qu'ils ont eux-mêmes reçu des commentaires blessants et déplacés dans des réseaux sociaux.Footnote 1
Fait no 3
Dix-huit pour cent des parents canadiens affirment que leur enfant a été victime de cyberintimidation.Footnote 2
Trente-et-un pour cent disent qu'ils connaissent un enfant de leur collectivité qui a été victime de cyberintimidation.Footnote 2
Fait no 4
Quatre-vingt-dix pour cent des Canadiens appuient l'adoption d'une loi qui rendrait illégale toute utilisation de moyens électroniques pour intimider, harceler ou causer une importante détresse émotionnelle.Footnote 3
Autres renseignements essentiels à savoir
- Les messages, les photos et les contenus harcelants peuvent être distribués rapidement à un vaste public et il peut être extrêmement difficile de les supprimer une fois qu'ils ont été envoyés ou affichés.
- Puisque la cyberintimidation se fait en ligne, les intimidateurs ne sont peut-être pas témoins de la douleur qu'ils causent et, par conséquent, il est facile pour eux de continuer, voire d'intensifier leurs attaques.
- Beaucoup d'adolescents et d'enfants ne sont pas conscients du fait qu'en partageant des messages qu'ils ont reçus, ou en cliquant sur « J'aime » sur un contenu ou en le faisant circuler, ils font partie du problème. Ce comportement encourage les intimidateurs en action et propage instantanément l'humiliation et le mal à un vaste public.
Notes de bas de page
- 1
Ipsos, Bullies Taking to Social Networking as Teens Become More Mobile (en anglais), février 2013
- 2
Ipsos Global @dvisor, Cyberbullying (en anglais), décembre 2011
- 3
Angus Reid, Bullying (en anglais), février 2012