QVT mythe ou fantasme?
Mobilisation positive du personnel et QVT
La Qualité de Vie au Travail est un sujet récurrent. C’est un sujet légitime ; on passe un important volume de temps au travail et pour beaucoup, un temps considérable en trajets et déplacements. La connexion « permanente » en rajoute.
Quelques rappels basiques : Sont antinomiques avec la qualité de vie :
o Le stress
o La fatigue
o L’anxiété
o L’insécurité
o L’isolement
o La maladie
o L’imbroglio
o L’hostilité
L’absence de ces huit éléments ne fait pour autant pas la qualité de vie. Elle repose nécessairement sur :
o Le sentiment d’utilité
o Le sentiment d’appartenance
o L’intérêt la reconnaissance de son travail
o Le sentiment de performance
o Le sentiment d’épanouissement
o Le plaisir de travailler
o Le sentiment d’être en confiance
- L’environnement matériel à moins d’impact sur la QVT que l’environnement humain. Un environnement matériel optimal n’a aucun effet positif sur la QVT si l’environnement humain est hostile.
- La convivialité à moins d’impact que le sentiment personnel d’utilité. Des collègues sympathiques et un travail privé de sens ne font pas la QVT.
- Des challenges importants, des difficultés à surmonter sont plus générateurs de QVT que la facilité et les routines maîtrisées. En outre, la fatigue est ressentie de façon plus intense lorsque le travail à effectuer est ennuyeux.
Bien sûr, il y a quelques personnes qui préfèrent en faire le moins possible, en étant rémunérées le plus possible, dans un environnement confortable et pérenne. En l’occurrence, la qualité de vie au travail n’est pas leur préoccupation ; elles sont centrées sur la qualité d’absence de travail contraignant, exigeant, responsabilisant, potentiellement fatiguant.
Il est évident qu’elles ne sont pas en majorité, et l’on pourrait même concevoir qu’elles sont une minorité. C’est à espérer dans la mesure où elles finiront par être remplacées par des robots.
Quelle approche retenir pour assurer un bon niveau de QVT et une mobilisation optimale ?
1- Créer un sentiment de communauté en lien avec la mission principale de l’entreprise (Raison d’être) : Chacun doit pouvoir s’associer aux intérêts communs et se sentir contributif de la réussite collective.
2- Mobiliser positivement l’ensemble du corps social (dirigeants, managers, experts, collaborateurs) vers les buts de l’entreprise : les buts doivent être « inspirants », « ambitieux », et doivent permettre à chacun de développer un sentiment d’utilité. Faire des bénéfices, un gros chiffre d’affaires, n’est pas inspirant pour une majorité de collaborateurs.
3- Donner à tous des clés de coopération intelligente : Hors situations hostile (et encore) la coopération n’est pas « naturelle ». Elle s’apprend d’une part et d’autre part se pratique lorsque l’on voit qu’elle permet d’obtenir de meilleurs résultats. Elle suppose une communication fluide, et pour s’entendre il faut se comprendre. Les clés de la coopération sont sur le même trousseau que celle de la communication. Il apparaît que nombre de personnes n’ont aucune connaissance sérieuse des éléments constitutifs d’une « bonne » communication. À l’inverse de la prose, on ne fait pas de bonne communication sans le savoir et sans savoir.
4- Entretenir l’enthousiasme pour les projets, l’innovation, la qualité, les éléments légitimes de fierté. Dans trop d’entreprises la plupart des collaborateurs ne savent pas grand-chose de ses succès, de son histoire, de ses accomplissements, des sentiments qu’ont leurs clients pour elles…
5- Partager les fondements du modèle économique de l’entreprise. Ce n’est jamais aussi simple que « recettes-dépenses »…
6- Chasser toute bureaucratie. Elle n’a pour raison d’être que la méfiance envers les clients et les collaborateurs, ajoutée à des motivations perverses de petits-chefs en mal de pouvoir constructif.
7- Former les collaborateurs, pas seulement les « managers » à la communication, au feed-back, au relationnel, …
8- Entretenir un climat de confiance, en soi, en autrui, en l’avenir.
La qualité de vie au travail n’est pas un mythe, elle ne devrait pas être un fantasme, elle naît nécessairement d’une stratégie intelligente de management humain, responsable, exigeant et ouvert. Tout le contraire d’un management hiérarchisé, fermé, sanctionnant et méfiant.
Un dernier mot : La pénibilité d’un travail n’est pas antinomique avec la qualité de vie. Certains métiers sont difficiles, pénibles physiquement et psychologiquement, générateurs de fatigue, parfois de douleurs, et ils sont exercés par des personnes qui les aiment et en retirent plus de satisfactions que de souffrances.
Bien cordialement,
Gérard Dominique Carton