Réalisations probantes
Cet article fait suite à celui intitulé « évaluer le compétences »
Quand il faut construire son projet professionnel, l’une des questions à se poser est la suivante : quelles sont mes compétences essentielles, celles sur lesquelles je peux m’appuyer pour construire mon projet ?
Un moyen largement utilisé par les professionnels de l’accompagnement consiste à faire décrire des réalisations probantes. Une réalisation probante, comme son nom l’indique c’est
· Quelque chose que j’ai réalisé
· Qui prouve que j’ai telle ou telle qualité, et ou tel savoir-faire
· Assez représentative de ce que je suis
· Et aussi dont je suis plutôt satisfait, voire fier
Ce travail de description a plusieurs avantages : outre qu’il est un élément clé pour l’identification des compétences, il redonne confiance en eux à des personnes qui peuvent l’avoir perdu à la suite d’une perte d’emploi et il donne du matériau utilisable lors des entretiens de recrutement.
Le plus simple pour comprendre ce qu’est une réalisation probante est de partir d’une anecdote
Cette jeune femme a été vendeuse chez un fleuriste et a arrêté de travailler quelques années pour cause de maternités. Elle souhaite retravailler tout en évoluant, quitte à se former pour cela, mais s’interroge sur son projet. Invitée à réfléchir à quelques réalisations probantes, elle cite notamment les deux ci-dessous :
· De nombreux clients réclamaient d’être servis par moi
· Quand un produit ne marchait pas bien, je m’occupais de le présenter correctement en vitrine, et la vente augmentait.
Reprenons ces deux descriptions très simples une par une.
La jeune femme précise que si des clients préféraient avoir affaire à elle, c’est parce qu’elle savait les écouter, comprendre leur demande et leur besoin, puis les conseiller dans leur achat (beaucoup d’hommes qui veulent acheter des fleurs à leur bien-aimée ou à l’occasion d’une invitation et qui n’ont aucune idée de ce qu’il faut choisir comprendront parfaitement de quoi il s’agit ici !).
On a là un savoir faire précieux pour une vendeuse, mais aussi une compétence d’écoute et de compréhension a priori transférable. On peut bien sûr se demander si la traduction du besoin en conseil est véritablement transférable, parce que cette activité repose sur une connaissance spécifique du produit, mais on fera volontiers l’hypothèse que même ce savoir faire là est au moins en partie transférable. Il est possible aussi que cette vendeuse sache particulièrement écouter des explications qui ont trait aux émotions et aux relations sociales. Peut être faut-il approfondir cette question, à partir de la réalisation citée, ou pourquoi pas avec d’autres exemples.
Après tout, savoir écouter et comprendre quand le sujet est purement technique ou quand il a trait à des relations sociales et des émotions, ce n’est pas forcément la même chose. On voit ici tout l’intérêt de ne pas s’arrêter à la première lecture (cette femme sait écouter).
Deuxième exemple : la jeune femme veut ici mettre en avant ses compétences d’aménagement de vitrine. Elle a probablement « du goût », du sens artistique et une certaine habileté manuelle. Ces points ne sont pas anecdotiques puisque l’une des pistes qu’elle envisage est le métier de graphiste. On peut aussi voir dans l’exemple la preuve qu’elle a compris un point essentiel : l’objectif, c’est la vente !
Si on rapproche les deux exemples, on a deux éléments qui indiquent un sens commercial et un sens artistique.
Conclusion provisoire à propos de l’évaluation des compétences
· Les faits (ici les réalisations probantes) sont une bonne base pour évaluer les compétences
· Pour passer des faits aux compétences, il y a un travail de lecture/ interprétation
· La limite de l’auto-évaluation, c’est bien sûr le regard biaisé qu’on peut avoir sur soi-même. Il vaut mieux le regard d’un tiers…à condition que celui-ci s’efforce d’être objectif