Ransomware: Des cyber-attaques qui peuvent coûter cher
Les logiciels malveillants qui prennent le contrôle des ordinateurs et ne les «libèrent» qu'après le versement d'une rançon se multiplient. Ils visent avant tout les entreprises.
Les ransomware ou en français « rançongiciels », est un terme qui depuis plusieurs mois revient plus qu’à la mode. Des pirates réussissent à s’introduire sur un ordinateur d’une entreprise, sur son système d’information ou encore sur l’ordinateur d’un particulier. Ils séquestrent alors les données, les chiffrent et les rendent inaccessibles. Pour les récupérer, l’entreprise est contrainte de verser une rançon.
Les logiciels de rançon les plus connus s’appellent Cryptolockers, Teslacrypt, Cryptowall, Ctblockers, Cerber Ranwomare, etc…
Une instance gouvernementale française le CERT-FR a récemment tiré la sonnette d’alarme vis-à-vis d’un Cryptolockers nommé LOCKY. Particulièrement virulent il est diffusé par le biais d’un mail présenté comme émanant de l’opérateur free.
Mais comment se concrétise ce type d’attaque ? Un exemple : il y a quelques semaines, un hôpital américain, a vu l’ensemble de ses données informatiques bloquées en un instant. Plus d’accès ! Les données, totalement cryptées, n’étaient plus accessibles. Des pirates ont pris contact avec les dirigeants de l’hôpital et ont alors réclamé une rançon de 17 000 dollars. L’hôpital a dû verser la somme. Selon leur service informatique, il s'agissait de la méthode la plus simple et la plus rapide pour récupérer l’ensemble des données.
Ces techniques se développent à une vitesse fulgurante et visent aussi bien les entreprises que les particuliers. Les intrusions se font via tous les types d’appareils, MAC, PC, Mobile Android, Tablette… aucun matériel numérique ou informatique n’est épargné et il ne faut pas sous-estimé les attaques via les téléphones portables. En 2015, 16% des attaques ont ciblé des Android.
Ces attaques ont augmenté de 35% dans le monde, mais de plus de 260% en France en seulement une année (source : Symantec). Un moyen facile pour les pirates de gagner de l’argent d’autant qu’une étude a montré que des particuliers étaient dans la plupart des cas prêts à payer de 200 à 300 euros pour récupérer leurs données personnelles. On imagine alors ce qu’une entreprise serait prête à débourser pour ne pas voir son existence mise en danger.
Le principal vecteur d’intrusion de ce type de virus est l’email sous forme de fishing. Ces e-mails autrefois criblés de fautes d’orthographe ou de défauts de mise en page sont de plus en plus parfaits, et incitent les utilisateurs les plus aguerris à cliquer sur une pièce jointe, qui actionne alors un système de chiffrage.
Au moment même de l’intrusion rien n’est perceptible. Puis après quelques minutes, un écran s’affiche et réclame une rançon en Bitcoins la plupart du temps. Les pirates laissent en général un délai de 24h à 48h pour payer la rançon. La somme demandée peut augmenter plus le temps passe mettant ainsi sous pression les victimes.
Une étude du CESIN auprès des RSSI des grandes entreprises montre que 60% des attaques cybercriminelles sont des ransomware. 80% des entreprises interrogées sont victimes d’au moins une attaque par an.
Selon Opinionway les attaques constatées sont :
- 61% des entreprises ont été confronté à une demande de rançon
- 44% à une attaque virale générale
- 38% à une attaque par Deni de services
- 35% à une attaque ciblée
- 28% à un vol ou une fuite d’informations
- 23% à une défiguration de site Web
- 18% à un vol de données personnelles
- 8% à un Cyber-espionnage économique ou industriel
Il est important de prendre conscience qu’une PME peut ne pas se remettre d’une attaque de ce type. L’immobilisation des données fige l’activité. Dans certains secteurs cela peut être fatal. A cela s’ajoute le montant de la rançon.
Pour se protéger, la meilleure attitude reste l’anticipation. Pour cela nombre d’entreprises font le choix du recrutement d’un DSI, voir d’un RSSI. Cependant, les PME n’ont pas souvent les moyens d’intégrer à leurs effectifs de tels profils. Le mieux pour elle est alors de se rapprocher des prestataires externes en mesure de les accompagner, notamment dans la mise en place d’un système de sauvegarde.
Les éditeurs de solutions de sécurité informatique proposent aussi des solutions techniques simples à mettre en place et offrent de plus en plus des formules de formation des utilisateurs.
En conclusion, de nombreuses solutions existent pour se prémunir de la cyber-menace, mais la première attitude à adopter est bien celle de la prise de conscience et de la mise en œuvre d’une politique de prévention.