Les Arts au couvent s'installent à Angers.

Lors du weekend du 10 novembre 2019, je me suis rendue à l’exposition des Arts au couvent située à Angers, proposée par l’association Art Project Partner et imaginée par Doris Koffi. 

Par le bouche à oreille, j’ai compris que c’était l’exposition à ne pas manquer puisque se déroulant dans un ancien couvent de la communauté religieuse de St Nazareth voué à la destruction. Les artistes se sont approprié les 6 000 m2 en un temps record et avec leurs moyens.

En entrant dans la cour principale, après avoir payé l’entrée, je me retrouve face à un héron gigantesque en plein vol peint au dessus du préau, c’est l’oeuvre de l’artiste K.Yoo qui propose des fresques murales rendant hommage à l’animal. Ses traits de pinceaux donnent un aspect géométrique au héron de même que les couleurs choisies le font vibrer. Les lignes blanches derrière ressemblent à des pictogrammes celtiques. Cette oeuvre donne un ordre de grandeur sur ce qui nous attend à l’intérieur.

Après avoir contourné quelques murs et installations Land Art, je découvre deux jeunes femmes enlacées avec un soleil qui les surplombe, l’artiste parisienne Anna Conda est encore affairée sur la fresque intitulée « Soeurs ». C’est intéressant de voir l’artiste au travail en haut de sa nacelle élévatrice, on comprend qu’il est nécessaire de faire une ébauche et de trouver la bonne proportion avant même de mettre la peinture, le point de vue est très important.

Au moment d’arriver à l’ancienne chapelle, je suis surprise par un labyrinthe coloré qui recouvre toute la façade et monte autour des fenêtres, c’est l’artiste parisien Kelkin qui l’a conçu. Ses compositions sont particulièrement prenantes puisque comprenant toujours ce motif noir du labyrinthe apposable sur tout support. Plus tard dans la visite je retrouverai d’autres de ses compositions telles que le « sol ciel ».

Certaines autres oeuvres m’ont interpellées comme le « Rouge gorge » de Kputgraffiti, l’ange gothique de Rea One et Vagatattoo, l’oeil vert de Nina Morit (Nmo Art) ou bien le portrait solaire de Jeff Graffik.

A l’intérieur du couvent, c’était un véritable labyrinthe, on passe de pièces sombres et peinturlurées à des pièces lumineuses recouvertes de tags faits au pochoir.

J’ai particulièrement aimé la pièce de Boris Jouanno, entièrement conçue en noir et blanc, nous ouvrant un univers musical, transformant un évier en « Buvette ». L’aspect graphique de sa pièce donnait une autre dimension à cet espace étroit.

J’ai également rencontré l’artiste plasticien Lucien Tigrine qui m’a beaucoup apporté d’éléments en rapport avec ma filière. Sa pièce proposait un univers sombre rythmé par le grésillement des vieux postes télé diffusant des images animées qu’il a recomposées à partir de VHS. Il a fait aussi des gravures et des compositions lumineuses de crânes.

C’est donc inspirée que je suis ressortie de cette exposition surprenante. J’ai trouvé qu'il y’avait un public très hétérogène et donc que le Street art intéressait les seniors, de même que beaucoup de personnes ont vu les Arts au couvent comme la sortie du dimanche avec les enfants.

Les artistes ont réussi à faire cohabiter leur travail mutuellement donnant du charme à un lieu chargé d’histoire voué à la destruction en 2020.