Rayonnement de la culture française, really ?

C'est encore une manifestation criante, par conséquent regrettable, du fossé entre les discours et les actes.

Emmanuel Macron a clairement fait du rayonnement de la culture et de la langue française à travers le monde un axe fort de son mandat.

Un réveil, une prise de conscience indispensable donc à saluer à l'heure de l'internationalisation des échanges et de la mondialisation irréversible de l'économie et des sociétés en dépit de forces centrifuges à l'oeuvre.

Or, en Namibie, les faits, actuellement, contredisent cette volonté affichée.

Depuis des mois le Centre culturel franco-namibien (FNCC) est dans l'attente de la nomination de son nouveau directeur.

Le centre est en souffrance. Plus aucune activité est organisée.

C'est un coup très dur porté au rayonnement de la culture française en Namibie. Car ce centre est une institution majeure dans la vie culturelle à Windhoek. Il organise, tout au long de l'année, de nombreux événements culturels. Sans parler des cours qui sont tenus et appréciés par les namibiens. Le centre a été inauguré en janvier 1991.

Ne mâchons pas nos mots, c'est une honte cette absence prolongée et cette inertie d'autant plus que la Namibie depuis son indépendance en 1990, au cœur de cette zone historiquement anglophone, a fait montre d'ambitions pour se rapprocher du monde francophone, intensifier ses liens et promouvoir notre culture.

Nombreux sont les namibiens à vouloir apprendre notre langue. L'accueil que nous recevons en tant que Français est exceptionnel. Beaucoup de namibiens prennent plaisir à nous montrer qu'ils connaissent quelques mots de notre langue. Un capital précieux, qui a demandé des efforts sur le long terme, à fructifier et non à dépérir comme cette situation inacceptable y contribue.

Comment peut-on laisser cette situation se détériorer à ce point ?

C'est incompréhensible. La nature déteste le vide. Au moment ou, en particulier, la Chine fait feu de tout bois pour s'imposer partout en Afrique, comment peut-on délaisser le terrain de la sorte ?

Le continent africain représente un des marchés les plus prometteurs pour nos entrepreneurs au cours des vingt prochaines années. Or le rayonnement d'une langue et sa compréhension par les populations locales est un facteur clé, un vecteur fondamental dans la réussite de la captation des marchés.

Alors Monsieur le Président nous attendons ici la mise en conformité de votre ambition louable avec les actes. 

N'attendez pas trop, la France est loin d'être la seule à avoir des ambitions. La concurrence est rude.

Ne décevons pas les Namibiens. 

Réagissons vite avant que ce vide profite à d'autres.