Le monde d'après, l'humain d'abord (?)
Depuis la crise sanitaire :
+ 3900 milliards de dollars* pour les plus riches
+ 90 millions de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté (prévisions FMI)
+ 150 millions d'enfants dans la pauvreté. (Prévisions Unicef)
Présentation choquante. Un raccourci démagogique car la réalité est plus complexe.
Mais c'est la triste réalité induite par la crise du Covid-19
Les 1 000 personnes les plus riches du monde ont mis neuf mois à retrouver le niveau de richesse qu’ils avaient avant la pandémie de Covid-19, selon le nouveau rapport Oxfam sur les inégalités.
Toujours selon l'ONG, en France, les milliardaires – dont Bernard Arnault, 3e fortune mondiale derrière les Américains Jeff Bezos et Elon Musk – ont «gagné près de 175 milliards d’euros» sur la même période, «dépassant leur niveau de richesse d’avant la crise»
Il ne s'agit pas d'opposer les riches contre les pauvres. La philantropie est très présente parmi les grandes fortunes et contribue au progrès social.
Il ne s'agit pas d'être aussi contre le capitalisme.
Autant d'arguments défendables dans une économie ou les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain.
Mais voilà il y a un biais. Et non des moindres.
Avec la financiarisation de l'économie, c'est une loi qui a du plomb dans l'aile.
Ce n'est pas le montant en soi qui pose débat mais l'usage qui sera réellement fait de ce surplus colossal des milliardaires.
Entre la financiarisation, la titrisation, les optimisations fiscales voire les évasions fiscales, la question est légitime.
Ce qui est au coeur du sujet c'est la décence. D'humanité même dans ce monde nouveau en formation.
Espérons que ce sens de l'économie réelle et de l'altruisme feront revenir certains à la raison.
Mais la vertu habite l'humain en général par la contrainte.
Une correction de ces déséquilibres intolérables passera donc par des mesures coercitives.
Ainsi Oxfam appelle à taxer «de manière plus juste et progressive les individus les plus fortunés». Une piste parmi d'autres.
La nature humaine est ainsi faite.
Ces appels seront-ils entendus de ceux qui vivent retranchés dans leur tours d'Ivoire avec parfois la complicité des gouvernants ?
Par complicité, il faut comprendre la corruption qui accroit ces actifs financiers échappant aux impôts et aux taxes si indispensables pourtant à un pays pour investir dans les biens communs. La corruption est une plaie qui nourrit cette spirale infernale des inégalités.
Or les inégalités croissantes sont un des graves dangers pour la stabilité de nos sociétés. Donc pour la paix dans le monde. Plus grave sur le long terme que la Covid-19.
« Peut-être la suprême vertu, en notre siècle, serait-elle de regarder en face l’inhumanité sans perdre la foi dans les hommes. » Raymond Aron
La foi dans les hommes. La clé de cette sortie de crise réussie, soit, bénéfique à tous.
* 3 900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020, selon l’ONG qui s’appuie en particulier sur les données de Forbes et de Crédit Suisse.