"Recognize, truly notice what life is and you shall know how to behave". Dr. Clare W. Graves, 1974.

"Recognize, truly notice what life is and you shall know how to behave". Dr. Clare W. Graves, 1974.

“Reconnait, remarque vraiment ce qu’est la vie et tu sauras comment te comporter”. Ce message de Clare Graves est aussi vieux que moi et il m’aura fallu presque autant de temps pas seulement pour le comprendre, mais pour le ressentir, l’incarner et le pratiquer naturellement, simplement. Mais comment le traduire, le véhiculer? 

Prendre appui sur la vie pour s’y guider, utiliser les repères qu’elle nous offre permet de prendre des décisions plus justes. Pas toujours les meilleures, mais certainement pas les plus mauvaises non plus, puisqu’elles s’harmonisent avec la vie, tissu fragile et complexe fait de diversité, de co-exitences et d’interdépendances. Ces décisions sont intuitives, donc rapides et assurées, et ne se perdent plus dans les méandres de diagrammes et de matrices, ne se diluent plus dans les pondérations justifiées par une rationalité déguisée… Honnêtement, au fond de nous et sans même s’appuyer sur les nombreux travaux de psychologie qui l’attestent, nous savons que nos décisions réputées les plus rationnelles sont toujours orientées par nos désirs, nos attentes, bref, par notre inconscient… Alors autant faire délibérément le choix de se laisser guider en conscience par cet inconscient, et faire ainsi peu à peu sa connaissance! 

Avoir la capacité à observer la vie pour savoir comment agir, c’est sentir que l’on fait partie d’un tout. D’un tout vivant, en mouvement, en évolution, construction, destruction, transformation permanente où rien ne se perd, tout se transforme, selon la célèbre formule de Lavoisier qui, en “plagiant” ainsi à son insu le philosophe présocratique Anaxagore pour qui  « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau”, fait la démonstration de son propos !

L’Océan est le réceptacle de la Vie, tant sur le plan géologique, phylogénétique, que biologique, physique et systémique, mais aussi spirituel. S’y immerger entièrement c’est y participer, faire partie du système, au risque d’y être englouti. C’est alors que les repères apparaissent, c’est alors que l’on ré-invente son rapport à l’environnement, à l’organisation, à la société… à la vie. 

 Surfer, c’est inventer un autre rapport, éphémère, engageant. On est plus “dedans”, mais dessus… On maitrise, on décide, on s'oriente dans un environnement complexe, changeant, improbable… Mais pour combien de temps? Quelques secondes à l’échelle d’une vie, une éternité pour le surfeur dans l’action. C’est toute la relativité qui s’y enseigne. 

Des valeurs universelles s’y incarnent, comme l’humilité, l’entraide, l’engagement, le courage, la protection de la vie (pas seulement la sienne et celle de ses pairs, mais aussi celles des générations à venir)…Vient alors la notion de responsabilité, dans ce grand système, ce grand Tout. Puisque qu’on en fait partie, on y est acteur et nos actions, nos comportements influencent les éléments (certains parleraient d’holons) qui nous sont reliés. Le surfeur pourrait aussi bien dire “Reconnait, remarque vraiment ce qu’est une vague, et tu sauras comment te comporter”. Le manager dirait “reconnait, remarque vraiment ce qu’est une opportunité, et tu sauras comment te comporter”. Sans la Vie en toile de fond, tous deux prendraient alors des risques énormes capables de toucher de façon irrémédiable les systèmes dont ils dépendent (la famille de l’un, l’entreprise de l’autre, et trop souvent aussi l’environnement pour ce dernier).

En immergeant des managers, en les initiants au surf, nous avons trouvé une réponse pour véhiculer et permettre d’incarner le message de Clare W. Graves. Le Management Fluide permet ainsi de se sensibiliser, de toucher du doigt ce Tout dont je fais partie, dont vous faites partie, auquel nous appartenons et qui nous appartient… L’angle de vue est soudain élargit, notre acuité est plus fine, nos perceptions plus subtiles. On se voit en miroir dans le système en interaction et en mouvement, on comprend les tendances, les évolutions et on apprend à s’y comporter. Simplement. On travaille alors sa posture pour utiliser les courants, surfer la complexité et être un moteur du changement dans le respect de chacun, ce qui instaure une dynamique favorable de confiance, mais permet aussi de donner corps et de nourrir la Responsabilité Sociale des Entreprises. 

Un stagiaire d’une session Immersion Management Fluide soulève un dilemme : faut-il sortir ce débris de plastique de l’eau pour la sécurité des stagiaires et la dépollution de l’océan, ou sauver les coquillages qui y ont trouvé refuge? Pourquoi “ou”, si la réponse est “et”…? Je vous laisse deviner ce qu'il a fait, et l'enseignement qu'il en a retiré...

Plus de renseignements : www.management-fluide.fr  et www.corhus.fr

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