Regard sur : … 1 an après !

Regard sur : … 1 an après !

Il m’a fallu du temps pour avoir les idées claires sur le sujet de la retraite et je voulais sciemment mettre de la distance pour ne pas réagir à chaud !

Cette décision, je l’ai donc prise il y a un peu plus d’un an, j’étais à une charnière de ma carrière, je venais de terminer une mission que je qualifierai de difficile, dont le résultat était me concernant mitigé ; certes nous avions énormément progressé, avions apporté moult transformations dans ce Centre de Compétence mais j’étais très très loin de ce que j’avais envisagé, pour moi il ne s’agissait pas là de transformation réelle mais d’améliorations, de rationalisations, l’état d’esprit était le même.

Ce que l’on me proposait pour la suite ne correspondait pas à ce que je voulais faire et expérimenter.

J’avais donc le choix de rester et de me fourvoyer dans une voie qui n’était pas la mienne au risque de m’y perdre, ou bien de partir ; j’avais, comme je le disais en riant, dépassé la ligne d’arrivée et je pouvais partir sereinement …

Mon objectif n’a jamais été de partir à la retraite, ça n’avait jamais été un désir, une ligne d'arrivée.

Mais parfois la réalité doit prendre le dessus, je pense que je n’aurais pas fait du bon boulot dans les missions qui se profilaient, je devais donc partir.

Et je suis donc partie, la mort dans l’âme je vous l’assure, mon métier me manque terriblement même si cette profession vous laisse le loisir de l’exercer chaque jour 😊 c’est ce qui a adoucit ma peine.

Cette première année fut rude personnellement ce qui n’a en rien aidé à ma transition.

Je reprends sous peu mes master-class en neurosciences et espère vivement en faire quelque chose de constructif.

Cette traversée du désert m’a quand même servi à éclaircir ma vision du coaching, de la transformation d’entreprise et du travail effectué depuis ces années de salariat.

En fait, la transformation telle que nous l’avions à l’époque rêvé n’a pas eu lieu.

D’un point de vue étymologique il n’y pas eu transformation, juste comme je le disais précédemment amélioration, une rationalisation mais la vraie transformation agile, celle qui transforme les esprits et de facto les process n’a jamais eu lieu.

Et c’est sur cette faim que j’ai stoppé ma carrière, une impression d’inachevé…

Aurais-je l’occasion de faire différemment, ailleurs, pourquoi pas, mes rêves ont encore le temps de prendre forme, d’expérimenter d’autres approches dans d’autres contextes.

Mais alors qu’a-t-il manqué pour initier cette transformation « agile » ?

Déjà le terme « agile » a été tellement galvaudé, annoncé comme la panacée, un miracle que tout et surtout n’importe quoi a été proposé. L’agilité est avant tout une réelle transformation de l’état d’esprit, le fameux « mindset » dont jamais personne ou si peu, ne s’est préoccupé et qui est la clé, la seule, de cette transformation.

En premier lieu, ce changement de paradigme doit venir des plus hautes instances, être véritablement compris et mis en œuvre dans le cercle 1 qui ensuite dispatchera cette nouvelle approche dans les strates suivantes.

Mais pour cela il faut du temps, il faut observer, échanger, et la solution sera propre à une équipe, un contexte, faire de la transformation une feuille de route identique à tous est une vaste tromperie !

La transformation agile n’est pas un modèle industrialisable, mais un profond changement de paradigme. Ce n’est pas une succession d’ateliers, de process, mais une vision différente du travail qui une fois acquise mène à des changements de process ; ce ne sont pas les process qui transforment mais la manière dont on s’en saisit qui change profondément le travail et les résultats.

Ce que l’on a oublié, et qui a en fait pervertit cette « transformation » c’est l’aspect managérial. La place des managers, des leaders dans une transformation est primordiale. Ils sont la pierre angulaire de toute transformation.   

En fait la transformation commence par ces managers qui deviendront la courroie de transmission de ce nouveau mindset !

Si vous oubliez cette étape primordiale, essentielle, votre transformation ne sera qu’un simple changement qui pourra même être extrêmement nocif pour votre entreprise, car pour engendrer une « transformation » vous aurez aussi bouleversé votre organisation et si le management ne suit pas, vous aurez assurément donné un coup de pied dans la fourmilière mais sans donner suite à ce bouleversement. S’en suivront désorganisation, perte de repère, de mobilisation, déstabilisation et retrouver un équilibre sera périlleux voire impossible.

Une entreprise n’est pas une stratification de process mais une organisation humaine avec ses compétences, ses spécifications, qui créent des process adaptés au contexte de ladite entreprise.

On part de l’humain vers les process et non l’inverse.

C’est pour cela qu’envisager une transformation sous la forme de process à déployer est une erreur de stratégie qui ne mène en aucun cas à une transformation.

Lorsque le cercle 1 est convaincu et transformé, que les managers deviennent des leaders de cette transformation, que les équipes auront elles-mêmes été initiées à ce nouvel état d’esprit alors là, et uniquement à ce moment-là on pourra parler de process…

Etions-nous prêts ?

Assurément non, mais je connais peu d’entreprise qui le soit, nous sommes trop ancrés dans un modèle managérial et organisationnel qui va l’encontre même de toute transformation.

Les rênes des entreprises sont pour la plupart détenus par des personnes qui font de leur poste un objet de pouvoir et le transformer implique beaucoup trop de risque.

J’avais à l’époque écrit quelques articles sur ces castes de pouvoir ; hormis briser les cercles de pouvoir, ce fameux cercle 1 entre autres, envisager une transformation du reste de la structure est utopique.

Voilà, entre autres, pourquoi on ne réussit jamais ou quasi jamais à transformer une entreprise.

Malgré ce, je reste persuadée que cela est possible, que cela peut être mis en œuvre, mais que cette transformation est avant tout humaine et non un nouvel outillage 😊

La place des coachs est elle aussi essentielle mais des coachs aguerris aux transformation humaines, avec de fortes connaissances en sciences cognitives et non de supers PMO qui drivent des process …

Qu’adviendra-t-il de mes espoirs, aurai-je le loisir, la possibilité d’expérimenter d’autres approches, … peut-être, l’avenir nous le diras.

Je vais faire un focus sur la transformation managériale qui a toujours été en fait ma véritable passion 😊

 

« Le progrès est impossible sans changement, et ceux qui ne peuvent pas changer leurs esprits ne peuvent rien changer » …. G B Shaw

Pierre Fasquelle

Coach Organisation Agile & Lean

3 mois

Le principale est que tu aies donné le meilleur de toi-même et, cela, je le sais.

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