Regard sur : « … et si la fin n’était pas là où on le croit ? … »
J’ai mis quelques mois avant de reprendre la plume tant j’ai vécu une réelle rupture !
Il faut que vous sachiez que j’ai pris ma « retraite » - c’est un mot que je n’assume pas encore – je n’ai même pas pu mettre à jour mon profil LinkedIn pour vous dire mon malaise !
Alors ce qui m’intéresse ce n’est guère de vous livrer mes états d’âme mais de trouver le pourquoi de cet état, était-il personnel ou était-il plus probablement l’expression d’un biais cognitif ou d’une croyance très très limitante pour le coup ? 🤔
En fait, je me suis trouvée à un moment de ma carrière ou j’avais deux choix : continuer mais sur des sujets qui ne me passionnaient pas voire qui ne me semblaient pas relever de mes compétences ou tenter ce que j’appelais à juste titre le grand saut vers l’inconnu que je voyais peuplé de contrats spécifiques en neurosciences/management car si vous me lisez vous me savez passionnée par mon métier de coach.
J’avais pour objectif de reprendre un cursus d’apprentissage via l’Institut de recherches de Montpellier (Institut Alpha), je voulais continuer à « travailler » mais autrement, avec des personnes ayant les mêmes objectifs, je voulais faire de la recherche aussi sur des sujets très variés …
De gros soucis personnels ont mis à mal tous ces projets que je vais progressivement reprendre ; mais ce qui est intéressant c’est de savoir ce qui m’a réellement poussé à continuer une activité …
Je me suis longtemps cachée derrière ma passion qui n’est pas vaine assurément mais qui, honnêtement, n’est peut-être pas la seule raison qui m’a poussé à continuer et surtout à ne pas envisager de m’arrêter.
J’ai « travaillé » durant plus de 43 ans ce qui a laissé quelques traces quant à mes automatismes, mes croyances même si je les scrute plus que quiconque, même si je tente de m’interroger toujours sur mes motivations essayant de déjouer aussi tous ces biais cognitifs, raccourcis qui nous poussent souvent à des automatismes qui ne nous ressemblent pas.
A toutes fins utiles je vous rappelle la notion de biais cognitif et de croyance limitante.
Biais cognitif : Déviation de la pensée rationnelle, processus de pensée rapide souvent à la base de jugement erroné.
Croyance limitante : généralement fausse idée qui nous freine. Son origine est multiple, son contexte sociétal, son éducation, le contexte professionnel dans lequel on évolue. Tout cela si on n’y prête pas attention, inscrit dans notre schéma de pensée des comportements que l’on s’impose et qui deviennent des schémas récurrents, qui s’ancrent dans nos automatismes et auxquels nous nous référons sans même y prêter attention.
Après quelques mois qui m’ont laissé tout le loisir d’une introspection manifestement utile il en ressort que je suis tombée dans ce piège même si je m’en suis défendue jusqu’à il y a peu.
Je suis restée dans cette logique de production qui nous définie dans une société qui ne laisse pas de choix dans l’être ; soit tu produis, tu es dans le circuit, soit tu es inutile voire considéré comme un profiteur.
J’exagère ? Bien entendu que non, regardez nos expressions favorites :
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Faire, faire, …. Faire c’est produire, c’est être utile …
Toute notre vie est rythmée par le « faire ».
Enfant et adolescent nous apprenons à produire, adulte nous devons produire selon nos apprentissages et ensuite vient une sorte de no man’s land appelée « retraite » … on se retire, on ne produit plus avec une sous-jacence d’inutilité; mais regardons de plus près ... notre non-activité devrait être tournée vers nos petits enfants (pour être utiles à nos enfants), vers le monde associatif (pour être utile aux autres) , tout est fait pour qu’en fait la production diffère mais doit toujours être, comme si l’être humain devait mériter sa place dans cette société.
Alors je suis tombée dans ce piège du biais de conformisme, ou du biais d’ancrage qui m’imposent si je n’y prête pas attention à me conformer à cette obligation de production ; ceci explique nombre de post dépression suite à cette prise de retraite, non que ces personnes ne soient pas préparées mais simplement parce qu’elles se sentent inutiles car elles ne produisent plus, production que leur a intimé la société 😉.
A contrario on peut aussi observer ces biais sous l’angle disons opposé à savoir que la société nous voit comme dépossédé de l’obligation de produire alors que personnellement, et je ne dois pas être la seule, cette « production » ne me gêne pas, je désire seulement l’envisager différemment.
La croyance limitante qui est associée à ces biais, comme prise au piège d’une utilité, est que potentiellement je ne sers plus à rien.
Il y a perte de repères, perte de sens, ce temps qui devrait être « libre » de toute obligation, devient une notification, un impératif à trouver du sens à des années d’existence à venir.
Il se trouve que tout cela fut très fortement perturbé par d’autres soucis personnels qui m’ont complétement déstabilisée sans quoi peut-être ne me serais-je pas posé toutes ces questions !
En fait, nous nous apercevons que nous liés par des obligations qui nous sont imposées ou fortement suggérées par un modèle sociétal dans lequel nous entrons sans avoir véritablement réfléchi aux conséquences, aux implications qui en découleront.
Tout cela tient à la cohérence d’un tout et dès qu’un grain de sable vient perturber la marche générale, tout se grippe comme un élément perturbateur, comme une anomalie.
En fait c’est un peu une réflexion sur la liberté 😉, où commence-t-elle, ou s’arrête-t-elle, y a-t-il réellement un libre arbitre ou sommes nous contraint plus ou moins de nous conformer à un modèle plus que suggéré ?
Soyons vigilants à nos pensées, leurs origines, observons-nous afin d’être au plus près de nos pensées réelles de celles qui nous définissent, c’est ainsi que nous approcherons de la liberté !
« La liberté n’est pas quelque chose que l’on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu’ils désirent être libres » …. James Baldwin
Consultant IT & Méthodes Agiles chez Synanto
9 moisMasterclass 👏 👏 👏 Quel plaisir de te lire à nouveau Isabelle.