Remaniement ministériel: Trudeau nomme huit nouveaux ministres dans son cabinet

Remaniement ministériel: Trudeau nomme huit nouveaux ministres dans son cabinet

La Presse Canadienne|Publié à 11h33 | Mis à jour il y a 32 minutes

En pleine réflexion sur son avenir et alors qu’il a perdu la confiance de la Chambre des communes, le premier ministre Justin Trudeau a tenté, vendredi, de donner un nouveau souffle à son gouvernement en nommant huit nouveaux ministres.

Justin Trudeau corrige du même coup des lacunes de son équipe après que plusieurs membres de son cabinet eurent décidé de ne pas se représenter lors des élections l’an prochain.

Contrairement à son habitude lors des remaniements majeurs, le premier ministre ne s’est pas adressé cette fois aux Canadiens en marge de la cérémonie d’assermentation qui s’est déroulée en fin de matinée à Rideau Hall.

Dans une déclaration générique distribuée aux médias, il écrit que son équipe «se concentrera sur ce qui compte le plus pour les Canadiens: rendre la vie plus abordable, faire croître l’économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne».

Plusieurs ministres ont néanmoins répondu aux questions de la presse parlementaire, répétant tour à tour un «message d’unité» alors que le président désigné Donald Trump s’apprête à reprendre les clés de la Maison-Blanche.

Appelés à expliquer ce qu’ils pourront réaliser lorsque le gouvernement est à risque de tomber en janvier, certains ont vanté les réalisations des libéraux au cours de leurs trois dernières années malgré leur position minoritaire aux Communes.

«Nous avons vu le succès pendant le dernier Parlement avec des projets très importants pour notre pays, comme Pharmacare (l’assurance médicaments), comme l’autre mesure pour le logement abordable, pour les enfants, pour les familles et pour les aînés», a déclaré la ministre Anita Anand.

Deux Québécois accèdent au cabinet

Ainsi, la députée de Sherbrooke, Élizabeth Brière, prend la tête du ministère du Revenu national. Sa voisine de circonscription, Marie-Claude Bibeau, avait annoncé qu’elle ne se représenterait pas et qu’elle briguerait la mairie de Sherbrooke.

La députée d’Outremont, Rachel Bendayan, devient ministre des Langues officielles, un poste qu’a occupé dans les dernières semaines Ginette Petitpas-Taylor après que Randy Boissonnault eut été poussé vers la sortie du cabinet en raison d’une controverse sur son identité autochtone. Rachel Bendayan deviendra aussi ministre associée de la Sécurité publique, une nouveauté de ce remaniement.

L’Ontarien Nathaniel Erskine-Smith est nommé ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, un rôle qu’occupait Sean Fraser qui a annoncé lundi qu’il ne se représenterait pas.

Autre nomination d’importance, David McGuinty, un député libéral de longue date d’Ottawa qui préside le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement depuis 2017, déchargera Dominic LeBlanc du rôle de ministre de la Sécurité publique.

Dominic LeBlanc, qui a été rapidement muté aux Finances lundi après le départ brutal de Chrystia Freeland, conservera le portefeuille des Affaires intergouvernementales.

La députée ontarienne et whip en chef du gouvernement, Ruby Sahota, devient ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario. Elle remplace la ministre Filomena Tassi, qui a annoncé il y a quelques mois qu’elle ne se représenterait pas aux prochaines élections fédérales.

La Terre-Neuvienne Joanne Thompson occupera les fonctions de ministre des Aînés, en remplacement de Seamus O’Regan. Ce dernier avait annoncé l’été dernier qu’il tirerait sa révérence une fois son mandat arrivé à son terme.

Le Winnipégois et secrétaire parlementaire du premier ministre du Canada, Terry Duguid, est nommé ministre des Sports et ministre responsable de Développement économique pour les Prairies.

Le Néo-Écossais Darren Fisher prend les rênes du ministère des Anciens Combattants et devient ministre associé de la Défense du Canada.

Le ministre du Travail et député de Gatineau, Steven MacKinnon, ajoutera le portefeuille de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre, des fonctions qu’avait également Randy Boissonnault.

La ministre Ginette Petitpas Taylor changera complètement de chaise et deviendra présidente du Conseil du Trésor. L’Acadienne cumulait jusque là les responsabilités de ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre, des Langues officielles, des Anciens Combattants et de ministre associée de la Défense nationale.

Anita Anand avait le Conseil du Trésor. Elle conservera les Transports – dont elle avait hérité après le départ du cabinet de Pablo Rodriguez pour aller briguer la chefferie du Parti libéral du Québec – et ajoute le Commerce intérieur.

Finalement, Gary Anandasangaree, actuellement aux Relations Couronne-Autochtones, ajoutera les fonctions de ministre des Affaires du Nord et de ministre responsable de l’Agence canadienne de développement économique du Nord, qu’occupait le Manitobain Dan Vandal, un autre ministre qui ne se représentera pas.

Avec ce remaniement, le cabinet revient à sa taille de 38 ministres, en plus du premier ministre. Il continue aussi de comporter un nombre égal de femmes et d’hommes, a souligné l’équipe de Justin Trudeau, un «précédent» qu’il a établi à son arrivée au pouvoir en 2015.

Une première réunion du nouveau cabinet est prévue en milieu d’après-midi, selon ce qu’indique l’itinéraire officiel du premier ministre.