RENCONTRE AVEC DES OPTIMISTES AFFIRMÉES (itw croisé par Arnaud Desrue)

Quelques heures après l'annonce de la fin de l'aventure La Vie est Bulles par le tribunal de commerce de Lyon, Arnaud Desrue m'a interrogée sur ma vision de l'optimisme pour le journal Tout va bien. Retrouvez ici le regard croisé que cela donne.

RENCONTRE AVEC DES OPTIMISTES AFFIRMÉES

Aujourd’hui, nous savons que les ressources morales d’une personne vont lui permettre de chercher les bons côtés des choses, de donner du sens à ce qu’elle fait et de se concentrer sur ce qu’elle peut changer. Voici deux femmes, Sandrine Vaujany et Charlotte Allegret, qui ont placé l’optimisme au coeur de leur vie. Elles ont choisi de faire grandir le positif qui est en chacun de nous, avec leur propre sensibilité. Pour nous, elles croisent leur regard sur les pouvoirs de l’optimisme.

TVB : Qui êtes-vous, quel est votre parcours ?

SV : J’ai 51 ans, trois enfants, et je suis experte en pilates et guide de pleine conscience. J’ai commencé comme professeur de fitness, puis j’ai évolué vers le coaching individuel. Je me suis trouvée face à l’autre, mais aussi face à moi-même, à mes peurs. Si je voulais accompagner l’autre correctement, il fallait que je m’accompagne bien moi-même. Cette expérience m’a ouvert l’esprit et je me suis intéressée au massage, à la médecine chinoise, aux énergies, à la pleine conscience. Aujourd’hui, j’accompagne des personnes et j’agis sur différents plans : physique, émotionnel, psychologique et énergétique.

CA : Ma découverte du monde et cette envie de le changer a commencé au lycée où j’étais vice-présidente de la FIDL (syndicat lycéen). J’ai représenté la jeunesse dans les institutions nationales. Cette expérience m’a beaucoup forgée mais aussi beaucoup abîmée étant donné les résistances au changement des individus. J’étais frustrée d’être enfermée dans des schémas qui ne changent pas autant le monde que ça ! Puis j’ai créé une agence événementielle, La Vie est bulles, qui est pour moi le véritable mélange entre ma formation de travailleur social (faciliter les relations humaines, donner confiance aux gens, les faire se sentir libres, les inciter à se saisir des événements et à y participer plutôt que de les consommer) et mes différentes expériences. Malheureusement, après de belles réussites mais aussi des erreurs, l’aventure s’est arrêtée et je vais aujourd’hui enseigner ce que j’ai appris de tout ça.

TVB : Comment appliquez-vous l’optimisme dans votre vie ?

SV : Il fait partie de ma vie professionnelle et personnelle. Aider l’autre me permet d’être optimiste, et ainsi je m’aide moi-même. Je garde toujours à l’esprit que mes pensées impactent énormément ma vie et je fais en sorte que toutes soient positives. J’ai croisé différentes cultures où l’on ne juge pas l’autre. Juger l’autre, c’est me juger moi-même et cela freine mon évolution. Je suis maître de ma vie, de mes pensées, de mes actions, de mes mots. Je lis quotidiennement des phrases positives pour donner la bonne énergie à ma journée et créer la journée que je veux. Et puis je m’inspire de personnes positives et bienveillantes.

CA : J’aime tellement les gens, voir ce qu’ils inventent, ce qu’ils créent, ce qu’ils pensent, que je me nourris tous les jours de cela. J’aime voir les innovations, les nouveaux projets, me balader pendant des heures dans les librairies pour voir ce que les gens ont imaginé, pensé, écrit. Je prends en photo ce qui m’inspire et dès que j’ai une baisse de motivation, je regarde ces photos pour rebondir. En fait, ma créativité et celle des autres me permettent de m’ouvrir à tous les possibles et me rendent profondément optimiste. Je crois aussi en l’action. Il faut agir concrètement. Beaucoup de gens pensent et agissent dans le monde, c’est incroyable, alors pourquoi faire comme s’ils n’existaient pas ?

Il y a un potentiel incroyable dans la jeunesse d’aujourd’hui et dans la transmission avec nos aînés notamment, et ça, ça me rend encore plus optimiste !

TVB : Selon vous, quels sont les principaux bénéfices de l’optimisme ?

SV : Il y en a tellement ! Pour moi, c’est mériter d’être heureux, avoir une vie saine, une santé florissante, des projets, une énergie abondante pour dépasser mes limites physiques et mentales. L’optimisme donne la liberté de choix, de pensée, d’action, alors même qu’on nous impose des règles, des lois… Nous retrouvons la liberté de créer notre vie. Il permet de ne pas être victime (et de casser des schémas mentaux très lointains), de croire en son pouvoir. En expérimentant l’optimisme, on gagne en énergie, on se lève le matin avec l’envie de surmonter les obstacles, on est joyeux, et notre enfant intérieur se dit : « Waouh, c’est trop chouette, on va s’amuser !! »

CA : Cela permet de créer. Si on n’espère plus, on ne crée pas, on n’invente pas, mais on subit. À l’inverse, si on y croit, on crée et comme créer fait du bien, on prend confiance, et ainsi de suite. La création va semer du bonheur chez soi et chez les autres. Ce cercle vertueux est important. L’optimisme permet d’être ouvert aux autres, d’être en capacité de faire des rencontres improbables au quotidien, de rendre sa vie beaucoup plus riche.

TVB : Quels conseils pouvez-vous donner pour rester optimiste ?

SV : Donnez-vous beaucoup d’importance, même si ça demande énormément de détermination, de persévérance et de confiance. Faites de votre mieux pour apporter des pensées positives à votre cerveau, travailler sur votre corps, la respiration et l’énergie. Donnez de belles choses à votre corps (pensées, mots, alimentation). Enfin, je conseille à chacun de s’entourer de personnes positives pour pouvoir être tous ensemble dans la même dynamique !

CA : La base de l’optimisme, c’est d’oser, de faire ce que l’on a envie, de suivre ses intuitions. Faites confiance à votre première intuition, évitez l’autocensure. Testez et changez si ça ne fonctionne pas ! On se moque que ça marche ou pas, on n’est pas comptable du résultat dans ce que l’on fait, mais on est comptable d’agir. Lorsque j’ai une baisse de morale, je relis la phrase prononcée par Xavier Dolan (réalisateur québécois) en 2014 à Cannes, à l’attention de la jeunesse : « Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. » C’est pour moi le meilleur conseil.

Arnaud Desrue