Rentrée sous le signe de l’audace

Je vous invite à découvrir les Lundis Philo de Charles Pépin au MK2 dès septembre 2017 et jusqu’en juin 2018. Vous pourrez découvrir toutes les informations ici : http://bit.ly/2x89oY4 J’en profite pour partager avec vous ce que j’ai retenu de l’une des sessions auxquelles j’avais assisté l’an dernier. Le thème était le suivant : EST-CE MANQUER D’AMBITION QUE D’ÊTRE AMBITIEUX ?

Les ambitieux ont souvent une rage tenace de réussir mais ils ne sont pas heureux pour autant. Il y a souvent une certaine méfiance, voire défiance vis-à-vis de l’ambition. Ainsi, que manque-t-il à cette figure de l’ambitieux pour qu’il soit épanoui et attractif ? Si être ambitieux, c’est vouloir passer devant les autres, être le premier, alors l’on s’oublie soi. Je rejoins ici Charles Pépin dans son approche. La plus grande ambition est existentielle : elle consiste à ne pas passer à côté de ses talents, de son étoile.

Charles Pépin parcourt tout au long de sa conférence différentes approches de l’ambition.

Pour les sages anciens, l’Ambition est une quête sans fin. C’est un obstacle au bonheur, un frein à la sérénité, à l’équilibre. Si l’on veut parvenir au bonheur, il vaut mieux laisser de côté ce désir : cette quête ne sera jamais satisfaite.

En revanche, pour Rousseau, le bonheur, c’est l’ambition ! Le bonheur, n‘est pas un état, ni un renoncement, mais une aspiration, une tension, une impatience à développer son potentiel. « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ».

Mais tout cela n’est-il pas, au fond, affaire de confiance en soi ? Il semble qu’il y ait ceux qui ont des grandes ambitions, qui parfois doutent, et qui, pour dépasser ce doute, se jettent dans l’action. Il y en a qui, à la manière d’un Rastignac, passent à côté d’eux-mêmes, à force de passer devant les autres. Mais le véritable ambitieux n’est-il pas, au contraire, celui qui a le courage de se confronter au réel, à lui-même ? Si l’on croit en sa valeur propre, en ses talents, alors l’on peut concevoir une autre ambition : celle qui offre de se réaliser, tout en restant fidèle à soi-même. C’est cela, l’ambition existentielle. En ce sens, la véritable ambition, c’est d’être fidèle à son désir et ses talents, dans un champ d’expression qui nous correspond. C’est celle qui permet de développer son potentiel, de s’épanouir et d’avoir du plaisir.

On rejoint ici la conception de la joie par Spinoza : il y a un plaisir, un accomplissement à bien faire ce que l’on fait. Une sensation d’accroissement de soi, un éveil. Nourrir cette ambition, c’est faire grandir la beauté à l’intérieur de soi, c’est se jeter dans l’aventure du Devenir, c’est être plus fondateur qu’héritier, c’est trouver la joie dans le dépassement de Soi. C’est ici que réside la différence entre le fait d’être ambitieux et l’ambition existentielle.

L’ambition, c’est l’audace de sortir des illusions extérieures, de ce que les autres veulent, de ce que le système veut pour nous. Comment sortir de sa zone de confort, comment avoir le goût de l’audace et du risque ? Toutes les ambitions réussies nourrissent l’ambition, alors osez et partez à la conquête de votre liberté, celle que vous vous devez, et acceptez ce rendez-vous avec vous-mêmes ! C’est tout ce que je vous souhaite pour cette rentrée !

Alors, à bientôt autour d’une conférence de Charles Pépin ?

Très bonne rentrée à toutes et tous,

Dominique


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