Reprendre une entreprise : faut-il y aller seul ?

Suite à la publication de mon article du 16 avril 2021, « l’accompagnement du dirigeant pour réussir la reprise d’une entreprise », certains lecteurs ont souhaité avoir l’avis du repreneur que j’ai accompagné.

Je partage ici avec vous les réponses de Philippe RISOUL, dirigeant d’Energétique Sanitaire et Energétique Services, aux questions que nous avons recueillies.

Philippe, comment vous est venue l'idée de racheter une entreprise ? Stratégie coup de cœur, opportunisme ?

Il s'agit d'une décision mûrie car nous voulions développer notre activité « maintenance » d'une façon rapide afin d’avoir plus de présence et d’impact sur le territoire. Cette réflexion ayant été menée, nous avons su saisir l’opportunité qui s’est présentée via une parution officielle.

A quoi avez-vous pensé en premier quand vous avez imaginé la possibilité de cette reprise ?

Je n'ai pas réfléchi aux difficultés que nous allions rencontrer mais plutôt au défi à relever et j’ai décidé de mettre tout en œuvre pour réussir à gagner. C'était également un vrai challenge car le timing était serré et nous n'avions pas d'expérience pour des dossiers de reprise au tribunal. En décidant de nous faire accompagner, la donne a été différente et je me suis rendu compte que nous avions de meilleurs atouts pour concrétiser le dossier.

Connaissiez-vous les démarches, imaginiez-vous ce qui vous attendait ?

J'étais à mille lieues de m'imaginer tout ce qui allait en découler, c’est pourquoi je suis allé chercher conseil. Sinon je pense que nous n'aurions pas osé candidater, en raison de notre méconnaissance de ce qu’est une offre cohérente sur le plan financier et sur le maintien de l’emploi de l’entreprise en défaillance.

A-t-il été facile pour vous de vous faire accompagner ?

Je n'ai pas imaginé pouvoir démarrer ce dossier sans l'aide d’un professionnel expérimenté sur les procédures du tribunal de commerce . C'est pour cette raison que j'ai demandé à Floréal Jonveaux s'il était prêt à méditer sur ce dossier. Il m'a aussi aidé pour le choix de l'avocat le plus approprié pour le cas qui se présentait. Il était important aussi pour moi qu’en cas de reprise, l’accompagnement se poursuive pendant la phase de transition

Quels ont été les moments clés, ou marquants de cette expérience ?

Le fil rouge a été le travail effectué pour comprendre le dossier de reprise et monter notre proposition. Lorsque je parle de travail il s'agit de travail en profondeur pour imaginer, comprendre, visualiser et extrapoler : c'est ce travail laborieux qui nous a fait gagner.

Un des moments gravés dans ma mémoire sera le passage au tribunal : se retrouver debout devant un juge, c'est impressionnant quand on n’a pas l'habitude ! J’ai connu une passe difficile quand notre allocution s'est heurtée à des questions non prévues. Mais il y a eu surtout le moment du ressac, lorsque nous avons déroulé et expliqué notre vision avec le cœur. C'était très encourageant de voir que les juges validaient nos propos par un hochement de tête ou par leurs commentaires lorsque nous parlions de nous, de notre idée d'entreprise avec les personnes au centre. Nous avons réussi à faire passer l'idée que la reprise avait du sens aussi bien économiquement qu’humainement.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur dans la perspective d'une reprise comme celle que vous avez menée ?

Si j’ai un conseil à donner, c'est de trouver la personne complémentaire à l'avocat, celle qui va vous aider à travailler sur le dossier, à comprendre et à prendre les bonnes décisions. Il faut naturellement faire une confiance absolue à cette personne qui vous accompagne car on partage des informations confidentielles, stratégiques, et les décisions peuvent engager en partie l’avenir de l’entreprise ! 

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