Restauration des charpentes et des voûtes de l'église Notre-Dame de Canihuel (22)
Présentation et contexte
Au milieu de son enclos, l'église Notre-Dame de Canihuel est un parfait exemple d'architecture religieuse bretonne du XVème siècle. Sa première fondation pourrait être due aux templiers, comme en témoigne une bulle pontificale de 1393. L'édification se poursuit près d'un siècle plus tard par la nef, le transept bas et le faux transept à l’exception du porche Ouest et du chevet de l’édifice. C'est à cette période que de magnifiques sablières de charpente, œuvres de Olivier Le Loergan voient le jour. A la fin du XVIème siècle l'église, malheureusement touchée par un terrible incendie, doit connaître une période de reconstruction de ses charpentes d'origine. Il faudra attendre le 18ème puis le 19ème siècles pour que l'église actuelle prenne ses formes définitives avec la construction d'une sacristie, et sa flèche en 1839.
Depuis les premiers diagnostics de 2017, nous sommes de retour auprès de l'édifice depuis 2022 pour de nouvelles observations et analyses à la suite d'une première campagne de travaux ayant concerné l'assainissement extérieur mais aussi la préparation des intérieurs avec, en particulier la dépose du mobilier en vue d'une nouvelle intervention.
Le projet actuel vise à une mise en valeur de l'église avec une attention particulièrement portée sur les ouvrages de charpente, ainsi que sa mise aux normes fluides et sécurité incendie. Les efforts portés sur les charpentes vont ainsi servir à consolider durablement la toiture de l'édifice, la restitution d'une voûte lambrissée disparue, ainsi que des travaux de restauration du sol du chœur et des transepts afin de pouvoir rouvrir le monument au public.
Le projet
Cette intervention va permettre un travail minutieux concernant les éléments décoratifs par la restauration des retables et de leurs polychromies, des ouvrages de charpentes sculptés, des polychromies murales, et par la restitution de la voûte lambrissée. Enfin le traitement des éléments techniques comme la mise en valeur de l'édifice par l'éclairage, ainsi que les installations électriques et de chauffage interviendront en limitant le maximum d'actes invasifs.
D’une manière générale, les travaux sur les charpentes sont réalisés en sous-œuvre et comprennent les étaiements, des déposes partielles ou totales, ainsi que la fourniture, la taille et la pose de pièces neuves. Les interventions en cours visent selon les cas, au remplacement complet de pièces altérées ou manquantes, des réparations par greffes ou l’ajout de pièces de renfort par l’intermédiaire de moises en chêne ou d’auxiliaires métalliques.
Les charpentes font aussi l’objet, au cas par cas, de calage et de reprise ou de renforcement d’assemblage, tout en conservant strictement les ouvrages sculptés au fort intérêt patrimonial.
Enfin pour le travail de restitution de la voûte lambrissée, une nouvelle mise en œuvre totale sera réalisée dans les prochains mois, rythmée par des couvre-joints moulurés aux formes inspirées des cerces des XVème et XVIème siècles.