Retail BIO : nouvel eldorado du commerce de détail ?
La consommation BIO, la fin d'une niche ?!
Tout comme l’e- & m-comerce, le bio (organic food) a quasiment droit à sa statistique quotidienne annonçant une nouvelle progression de la consommation. 9 Français sur 10 achèteraient des produits bio. Et, ils sont plus de 50% à en acheter au moins une fois par mois.
Pour nous convaincre qu'il n'est plus question d'en parler comme d'une tendance qui explosera potentiellement à l'avenir, voyez ce Tweet d'un distributeur pionnier du secteur : Sequoia.
Alors : "multiplions les initiatives pour sécuriser une part de marché"
Outre les acteurs retail pionniers, quelques distributeurs ont osé, à un moment où le bio n'avait pas encore été adopté de manière aussi large. À un moment où le bio ne bénéficiait pas indirectement de l'exposition médiatique des débats sur le développement durable, le réchauffement climatique, l'intérêt d'une consommation locavore, les circuits courts ...
Sauf erreur de ma part, Colruyt et Delhaize ont été, en Belgique, les premiers foods retailers à intégrer une sélection bio dans leur assortiment. Parmi ces références, certaines sont devenues des standards (ex : le lait bio). La 'marque' bio de Delhaize pourrait presque affirmer être devenue une marque A dont on 'copie' les codes graphiques.
Pionniers ou opportunistes de la première heure, peu importe, ces enseignes avaient sans doute une longueur d'avance quand les autres acteurs majeurs ont estimé que le marché était assez mature pour lancer des initiatives à plus grande échelle.
Dans les supermarchés classiques, les assortiments bio se sont élargis, au point de mériter des zones/allées qui leur sont réservées. En parallèle, des formats exclusifs bio, lancés par les 'majors' du secteur ont ouvert leurs portes, ex : Bio Planet, Carrefour Bio (France).
Le Bio : 'la solution à tout' vs. 'c'est du marketing'
La prochaine étape du développement du bio pourrait bien être celle des débats, des labels, des filières de qualité, de la transparence .... un comble pour un secteur qui se bat entre autres contre le manque de transparence d'une industrie agroalimentaire ici et là égratignée par un scandale de plus ou moins grande ampleur. Florilège des questions que j'ai relevé ces dernières semaines :
- Le bio, est-ce vraiment mieux que l'alimentation classique : Is organic food healthier ? (The Guardian) // Quels sont les bienfaits d'une alimentation bio ? (Carrefour Belgique)
- 'Bio n'est pas égale à bio' : des haricots princesses produits selon les méthodes bio en Afrique, n'ont plus rien de bio quand elles ont abouti sur les étales de nos supermarchés.
- L'agriculture bio sera-t-elle la planche de salut du secteur agricole européen ? Ce sera une des questions soulevées lors de la conférence-débat organisée la semaine prochaine à Bruxelles. Le CEO de l'enseigne Färm fera partie du panel. Il y exposera l'avis de son enseigne qui fonctionne selon le business model de la coopérative, associant entre autres distributeur et producteurs.
Bio : plus de consommateurs, plus de retailers .... et donc plus des prestataires de services :-)
Suite logique des étapes précédentes : les prestataires de services en communication au sens large ont flairé la niche qui s'est transformée en opportunité de business.
Déjà entendu parlé de 'Cultivate' ? La structure lancée récemment par le bureau de relations publiques Ketchum. Cultivate s'est spécialisée dans le secteur organic food. Une exclusivité anglo-saxonne ? Pas du tout, je viens d'être invité à participer à un workshop organisé pour le compte d'une marque bio présente dans les rayons en Belgique.
La question-titre de ce workshop résume le prochain challenge du secteur s'il veut booster son taux de pénétration dans les frigos belges : comment activer la visibilité, et donc les ventes, des marques bio pour augmenter la 'share of wallet' de la catégorie auprès des ménages qui ont une consommation active, sans être des activistes.
Il est temps pour les 'early adopters' de faire place à la 'early majority'.
Regional District Manager Organic Stores | Marketing & Purchase | Master in Business Engineer Solvay ULB
8 ansUn repère qui ne ment: la date de fondation d'une société ! 1er magasin Sequoia = 1988! Les pionniers étaient des visionnaires, au consommateur de leur faire confiance pour ces longues années de prêche dans le désert !
Regional District Manager Organic Stores | Marketing & Purchase | Master in Business Engineer Solvay ULB
8 ansPar contre, pour le consommateur responsable, il va devenir de plus en plus difficile de déceler le "vrai" bio du bio "commercial intéressé"...
Regional District Manager Organic Stores | Marketing & Purchase | Master in Business Engineer Solvay ULB
8 ansIl est évident que le bio est en train d'être repris par des nouveaux acteurs en recherche de croissance...