Retour d'expérience
Retour d'expérience: Quand la nature vous rappelle que vous n'êtes qu'un assistant à peine éclairé.
Dès que ma femme et moi avons pu disposer de parcelles forestières, nous avons mis en pratique nos connaissances et nos convictions. Pas question de monoculture ni de traitements trop réguliers. Au fil du temps et au gré des conditions nous avons certes planté, mais aussi laissé venir et conservé, chaque fois que cela a été possible, des mélanges, que les essences soient résineuses ou feuillues, productives ou pas. Au bout d'une trentaine d' années à entretenir tout ce petit monde végétal (dégager , dépresser, élaguer, tailler, éclaircir et contenir l'expansion inexorable de maître douglas), nous nous considérions assez satisfaits de notre maîtrise des choses. Oh, pas de réussites exceptionnelles, ni d'échecs trop cuisants, juste un équilibre qui nous donnait satisfaction. En fait, c'était beaucoup trop de prétention face à la nature.
Voilà que la semaine dernière dame météo nous a gratifié d'une chute de neige lourde (20 cm) alors que feuillus et mélèzes ne s'étaient pas encore séparés de leurs feuilles. Résultats: 30 à 40% des chênes et bouleaux, 10% des mélèzes cassés ou déracinés. Pas de dégâts sur les hètres,les érables, les sapins et les épicéas. Mais surtout, que croyez vous qu'il en résultât ? Et bien, profusion de lumière dont vont profiter les innombrables semis de douglas installés sous les mèlèzes et que nous voulions contenir! Certes, nous nous consolons en nous disant que le mélange et l'irrégulier ont du bon puisque le couvert existe et que l'avenir est assuré sans que nous ayons à investir un centime (excepté notre temps). Quoiqu'il en soit, ce sera difficile de ne pas se laisser convaincre, voire déborder par cette merveilleuse essence qu'est le douglas... à moins qu'une fois encore la nature nous défie sous la forme d'une désagréable surprise dont elle est coutumière.
B Palluet Novembre 2019
Consultant et coach de managers commerciaux - Expertise Gaz GPL et GNL
5 ansVivre avec la nature et accepter les aléas même si nous tentons d'anticiper mais c'est le travail et le bon sens qui guide l'avenir de nos forêts! Et c'est la recette de la vente qui doit permettre un juste équilibre entre le sylviculteur et la filière aval. Dans la majorité des cas le limousin n'est pas une terre de sylviculteurs. En moyenne montagne limousine en particulier, aux terrains accidentés, entrecoupés de petites parcelles, l'agriculteur est naturellement un sylviculteur ( mais qui l'ignore) et qui doit prendre conscience de la valorisation de ses terrains forestiers afin d'améliorer son compte de résultat! Il faut arrêter de gémir et de blablater, il est urgent d'être responsable et de trouver des solutions...Il est nécessaire de trouver des aides à la replantation quand la vente des arbres dans 80 % des cas ne suffit pas à effectuer la replantation! Et le stockage du carbone est une solution si on a la capacité de se regrouper (en professionnel de la sylviculture) afin d'intéresser une entreprise qui souhaite verdir son image (RSE)
Responsable commercialisation résineux Bois d'oeuvre / bois d'industrie / bois énergie chez Coopérative PROVENCE FORET
5 ansFinalement, à la lecture de ton texte, je serais tenter d'en déduire qu'il ne faut pas contraindre la nature mais s'adapter à elle (et put*** que c'est pas simple !) Merci pour ce retour d'expérience !
Économiste, Agent commercial, Formateur occasionnel
5 ansCourage, la forêt mixte reste malgré tout le bon choix. Elle a plusieurs avantages d'une part c'est la forêt naturelle de nos régions, d'autre part elle permet de contenir les épidémies de parasites et de maladies éventuelles enfin elle n'épuisse pas les sols au contraire elle les enrichit.
Arpète Sylviculteur, quoi que...
5 ansBonsoir Bernard, Courage ! Je pense que c'est pour cela qu'il ne faut pas opposer le régulier et l’irrégulier. En sapinière jardinée de montagne, nous sommes également touchés par les dépérissements, et avons été obligé d'en passer par la plantation. Pour relever le défi de la forêt de demain, nous aurons besoin de tout le monde. Bien à vous, Gilles.