Retour sur un symposium du GIS Hybrida-IS questionnant place et rôle des acteurs de la recherche entre savants et connaisseurs

Retour sur un symposium du GIS Hybrida-IS questionnant place et rôle des acteurs de la recherche entre savants et connaisseurs

Le vendredi 15 novembre j'ai eu la chance de participer à un symposium organisé par le GIS Hybrida-IS, Réseau interdisciplinaire et international de recherches en intervention sociale / travail social, dans le cadre du colloque international TRASCE (Terrains et Recherches dAns les SCiences de l'Education) qui s'est tenu à l'université de Rouen. L'occasion d'en effectuer un succinct retour.

Ce symposium a été l'occasion de questionner la place et le rôle des acteurs de la recherche, entre savants et connaisseurs. Un questionnement situé au coeur du GIS Hybrida-IS, attaché à promouvoir le croisement des savoirs académique, pratique et expérientiel, et ce faisant à contribuer "au développement de praticiens chercheurs et à la reconnaissance d’une activité de recherche de formateurs au sein des établissements de formation en travail social".

Plusieurs recherches menées par des membres du GIS Hybrida-IS ont ainsi pu être présentées et discutées :

  • La communication de Gilles Monceau et Claire de Saint Martin, "Penser la recherche quand les sujets sont sous contrainte" a notamment permis de soulever les enjeux méthodologique et éthique d'un dispositif de recherche collaborative adressée à des parents pris dans le paradoxe de l'aide contrainte en protection de l'enfance ;
  • La communication proposée par Michel Binet et Claire Jondeau, "Compositions et recompositions des rôles sur fond de frontières ouvertes : Dynamiques d’un dispositif de co-recherche praticienne en Économie sociale familiale" a davantage porté sur des enjeux épistémologique et l'importance de défendre la légitimité mais aussi de démontrer la portée heuristique des approches collaboratives, avec l'appui le cas échéant des méthodes de co-analyse conversationnelle et explicitante ;
  • Cédric Sadin-Cesbron, dans une communication intitulée "Être un professionnel en recherche, entre inconfort, équilibrisme et exhibition de soi", a lui pu rendre compte de la portée heuristique des "positions enchevêtrées" du "praticien-chercheur", pour reprendre la formule de R. Kohn, occupant à la fois un rôle d'accompagnateur, d'animateur, d'institutionnaliste ou encore de "professionnel en recherche" (Ravon);
  • Accompagnée de ma collègue Aude Montlahuc-Vannod, notre communication "Faire équipe mixte et faire circuler les savoirs dans un dispositif de recherche-formation collaborative. Focus sur la conception et mise en œuvre d’un diagnostic partagé" est donc venue interroger la construction d'un "faire équipe" et l'hybridation des savoirs expérientiels, pratiques et académiques au sein d'un dispositif de recherche-formation collaborative associant des chercheurs et cadres pédagogiques d'un établissement de formation en travail social (l'EPSS). Tout en questionnant les effets que peut exercer un tel dispositif sur les identités, postures et pratiques des professionnel.le.s impliqué.e.s dans le dispositif;
  • Enfin, la communication de Philippe Lyet (coordinateur de ce symposium) et Eric Bertrand, "Du savant aux connaisseurs : quelles transformations des relations chercheurs-praticiens, quelles évolutions des pratiques de coopération ?", a croisé et discuté deux dispositifs de recherche collaborative à partir des concepts de transformation-conjointe et de coopération, qui se révèlent opératoires pour spécifier les dynamiques collaboratives et les places entre "savants" et "connaisseurs".


La mise en lien et le travail collaboratif entre laboratoires de recherche universitaires et établissements de formation/Hautes Ecoles en travail social ne constituent pas qu'une intention, un discours que porte le GIS Hybrida-IS : ces mots se traduisent en actes. Et ce symposium, tant sur le fond (ce qui y a été discuté) que du point de vue des statuts/fonctions de celles et ceux qui ont effectivement participé à cette discussion, en atteste.

Sans oublier les acteurs qui n'ont pu effectuer le déplacement et qui constituent les autres forces vives de ces divers dispositifs et dynamiques de recherche. Aussi, concernant la communication que j'ai proposée en compagnie d'Aude Montlahuc-Vannod, c'est bien l'ensemble du groupe de recherche que nous coordonnons au sein de l'EPSS qui en sont les contributeurs. Je tiens donc particulièrement à saluer et remercier Marie Lye Coraillon, Vincent Debaize, Benoît Macresy, Jean-Baptiste Mangue, Anaïs Martin, Stéphanie Vallée et Maximo Zamorano pour leurs contributions essentielles au dispositif de recherche-formation collaborative auquel j'ai la chance de participer. L'occasion non seulement de travailler avec des professionnel.le.s d'une richesse incommensurable, mais aussi de rencontrer de belles personnes. Longue vie de ce point de vue au partenariat entre l'EPSS et le laboratoire EMA, ainsi qu'à un "tiers-lieu" comme le GIS Hybrida, situé "entre" nos institutions respectives...


Carole Martin Morel

Directrice Pôle social

1 sem.

Comme toujours les thématiques abordées sont dynamisantes pour la professionnelle que je suis et le travail collaboratif engagé avec mes équipes. Merci et félicitations Pascal !

Zohra Bennacer

Ingénieure de formation & pédagogique. Consultante-Formatrice Action Éducative et Sociale. Accompagnement à la VAE.

1 mois

Bravo Pascal ! Comme toujours, tes sujets sont à la fois passionnants, pertinents et dynamiques.

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