RSE et intelligence artificielle, mariage d'amour ou de raison?
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RSE et intelligence artificielle, mariage d'amour ou de raison?

De prime abord, on pourrait penser que les relations entre RSE et intelligence artificielle au sein de l’entreprise sont vouées à être difficiles voire tumultueuses, tant elles génèrent de part et d’autre des incompréhensions et suspicions.

On a de bonnes raisons d’espérer qu’elles pourraient devenir équitables et harmonieuses, d’autant que RSE et intelligence artificielle sont condamnées à cohabiter.

A la condition que l’entreprise prenne l’initiative de mettre en œuvre un projet de conduite du changement et d’adaptation au changement, visant à changer les représentations, lever les résistances, combattre les préjugés, et, in fine, démystifier l’intelligence artificielle.

Le volet social de la RSE qui relève en particulier des compétences de la fonction RH, est impacté par l’implémentation de l’intelligence artificielle.

Transformation et performance

Les applications de l’intelligence artificielle s’orientent vers de nombreuses activités et fonctions de l’entreprise pour lesquelles elles sont dotées d’une forte capacité de transformation et de performance, depuis la production, la supply chain, les fonctions comptables et administratives, jusqu’à la finance ou le marketing, et, last but least, les ressources humaines.

Qu’il s’agisse entre autres de l’automatisation d’une tâche répétitive, des fonctions de perception et de communication, de résolution de problèmes complexes, ou de l’analyse prédictive, l’irrésistible montée en puissance de l’intelligence artificielle semble tout balayer sur son passage.

Ce n’est pas pour rien qu’on nomme les progrès de l’intelligence artificielle, de la robotique, du cloud computing (informatique en nuage) ou de l’internet des objets (interconnexion entre internet et des objets, des lieux et des environnements physiques), la quatrième révolution industrielle.

La vitesse à laquelle apparaissent les transformations et innovations est sans précédent, elles bouleversent des pans entiers de l’activité économique et sociale, toutes les entreprises et organisations, partout dans le monde.

Bien commun

La magnitude de ces changements est à l’origine de la transformation des systèmes de management et de gouvernance.

Ces innovations, changements, et transformations, posent des interrogations éthiques.

Certains considèrent que l’intelligence artificielle et autres technologies représentent un danger, qu’une réflexion sur ces questions et une mise en perspective s’avèrent indispensables, afin de s’assurer qu’elles se mettent au service du bien commun.


Tandis que d’autres affirment que la quatrième révolution industrielle née de l’émergence des technologies nouvelles ne constitue pas un danger, car leurs applications n’ont pas d’autre autonomie que technique.

Elles n’ont, disent-ils, ni autonomie morale, ni volonté propre, mais sont asservies aux objectifs que les êtres humains lui fixent.

Quoiqu’il en soit, force est de constater que les avancées scientifiques et technologiques actuelles, ne transforment pas seulement la société, les métiers, l’économie, mais aussi nos catégories de pensée, voire notre perception du monde, et notre relation au monde.

Remettent-elles pour autant en question la notion d’être humain ? RSE et intelligence artificielle peuvent-elles vivre ensemble en bonne intelligence, c’est le cas de le dire ?

Comportements intelligents

L’institut national de recherche dédie aux sciences du numérique (Inria) a publié en 2016 un livre blanc, afin de mesurer, questionner et anticiper les impacts sociétaux des grandes avancées numériques. Selon l’Inria les impacts socio-économiques de l’intelligence artificielle doivent être bénéfiques pour l’ensemble de la société et pas seulement pour quelques privilégiés.

Si l’optimisation et les performances sont le seul objectif du développement de l’intelligence artificielle, cela peut conduire à des catastrophes à grande échelle, où les citoyens et utilisateurs sont instrumentalisés.

La recherche en intelligence artificielle doit inclure tout ce qui rend les comportements intelligents, pas uniquement les « aspects les plus raisonnables ».

Risques majeurs

Pour l’Unesco les risques liées à l’intelligence artificielle sont de trois ordres : raréfaction du travail, qui serait exécuté par des machines à la place des êtres humains; conséquences pour l’autonomie de l’individu, en particulier pour sa liberté et sa sécurité ; dépassement de l’humanité qui pourrait disparaître, dans un scénario dystopique – catastrophique – au profit de machines plus intelligentes.

L’autonomie de l’être humain et sa liberté ne sont pas nécessairement remises en cause par l’intelligence artificielle et les autres technologies nouvelles, dès lors que l’on demeure vigilant face aux intrusions dans la vie privée.

L’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture considère (courrier de l’Unesco, 2018), que le travail ne risque pas de disparaître, il se transforme de manière parfois radicale, et fait appel à de nouvelles compétences.


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