Saluons nos amis chasseurs qui, personne n'en doute, sont les premiers écologistes de France et surtout qui votent bien.

Avant quelques mots sur la préparation des vaches pour le Salon de l’agriculture dont on ne sait toujours pas qui du visiteur, qui du bovin regarde l’autre, fascinés que nous sommes par les taureaux d’1 tonne qui ont pris le métro pour venir nous voir Porte de Versailles ou par les cochons qui termineront assez vite en saucisson après leur prestation… Saluons nos amis chasseurs qui, personne n'en doute, sont les premiers écologistes de France et surtout qui votent bien. 

Après enquête de l’Office Français de la Biodiversité, on a appris seulement mardi, le flingage de 2 aigles de Bonelli en novembre dernier.

Dans le Gers et les Landes, nos deux rapaces - espèces strictement protégées - maladroitement n’ont pas regardé en traversant et n’ont pas vu les bastos qui venaient de la droite. Ils ont fait un refus de priorité et en sont morts.

Vous me direz, il semble compliqué même pour un débutant au front bas de les prendre pour des pigeons ou des lapins volants. Il reste 38 couples d’aigles de Bonelli en France qui habillent le ciel.

Loin de moi de faire des généralités faciles chez les chasseurs. Saluons donc ces deux crétins obscurantistes du Gers et des Landes qui ont réduit à néant la beauté d'un oiseau en plein vol. Rare si possible, l'oiseau...c’est meilleur. Il ferait beau voir que l'aigle de Bonelli nous nargue en bouffant librement du lapin de garenne, de la perdrix rouge !

Les fédérations de chasse feront-elles le ménage au sein de leurs effectifs ? Deux aigles encore viennent de payer le prix de la connerie épaisse et du sang. Attention 60 millions d'humains dans ce pays mangent aussi du lapin...il va falloir sévir !

Meuuuh ! Mais où est donc mon friseur à bouclettes ? Dédé, Dédééé !! Coupe France Culture, arrête de racler le foin, c'est vraiment le foutoir dans cette stabulation, pas moyen de retrouver ses affaires, où est-ce que t'as encore fichu mon Babyliss ? C'est demain qu'on monte à Paris et j'ai encore à prendre ma douche, aller chez le coiffeur, me faire cirer les sabots et les cornes, brosser les cils... Pas question que je parte sans mon fer à friser. Chaque année c'est le même cirque, tu n'as vraiment aucun sens de l'ordre ! T'es bien content d'accrocher mes trophées aux poutres de la grange tous les ans pour te faire mousser ! La plus belle Blonde d'Aquitaine, championne de France des races à viande, meilleur aloyau du sud-ouest, miss bovins 2019... Alors bouscule toi un peu !... La bétaillère est lavée ? T'as pensé au contrôle technique, t'as réservé mon box Porte de Versailles ? Le camion de granulés est parti ? Allez faut te remuer, mon gars ! C'est pas encore gagné, la médaille 2020. La concurrence est rude, j'ai reçu un mail de Marguerite la belle Aubrac de Lozère, de Corne sans brume, jolie collègue de Salers du Cantal, elles partent dans la nuit, se sont déjà faites maquiller les yeux, décorer la queue… Son patron n'est pas manchot lui !

J’en suis toute étourdie…euh non, chez nous les animaux dits de production, il y a des mots qu'il ne faut pas utiliser. « Etre étourdie » depuis que L214 nous offre des vidéos montrant des copines certifiées bio en grande souffrance au moment de ce trou noir qu’on appelle l’abattage, ça porte malheur.

Je te préviens Dédé, si on rate le salon cette année, à cause de toi, tu peux toujours courir pour le reportage sur France 3 Région, t'iras leur faire visiter la fosse à purin et ta collection de pneus posés sur l'ensilage. Tu vas me rendre folle, j'ai mon lait qui tourne... Allez lâche cette pelle … Retrouve-moi mon fer à friser !

Denis Cheissoux