⚡️ Same Player, Shoot Again !

⚡️ Same Player, Shoot Again !

De la chance j’en ai eu, beaucoup, au cours de ces 20 dernières années. D’abord en tant que salarié (Agence Belga, RTBF et OWNI), de 2002 à 2012, puis en tant que freelance, depuis juillet 2012.

J’ai de la chance parce que depuis 20 ans, je peux en vivre, nourrir ma petite famille et m’éclater en essayant de me rendre utile.

J’ai monté ma propre structure, en 2012, mais techniquement ma boîte ne vaut rien, puisque je suis seul à bord. Elle m’offre toutefois l’essentiel: la liberté de pouvoir m’associer avec qui je veux et, encore plus important, celle de pouvoir dire “non”. C’est d’ailleurs à cela que je mesure au quotidien le coût de mon indépendance, financière et intellectuelle.

J’ai cette chance de pouvoir continuer, année après année, à confronter mes intuitions au marché, et développer mes propres projets qui viennent mutuellement renforcer ceux de médias, d’écoles, d’institutions et d’entreprises qui cherchent à innover, à s’adapter et à se développer grâce au numérique.

Avec le temps, ces “mises en résidence” sont apparues comme évidence. Tour à tour séminaires à la campagne, bootcamps en espaces de coworking, roadtrips en Europe et aux USA, principalement avec des étudiants et des pro en formation, mais pas que. Depuis quelques années, et singulièrement depuis la fin des confinements, j’ai fait le choix de m’engager dans des missions un peu plus longues, où je débarque chez mes clients avec armes et bagages (mon matériel de tournage et ma trousse à outils numériques)

J’apprécie tout particulièrement ces moments furieusement ancrés dans leur temps, pour croiser les écosystèmes, dé-siloter les compétences et les enjeux, miser sur le “avec” plutôt que sur le “contre”, et surtout, prendre le temps de vivre des expériences, en groupe. Et trouver des débuts de solutions. Souvent bancales et inachevées, ajouter des petites pièces au grand puzzle que je prends un plaisir certain à construire, mission après mission.

Ma plus grande chance a été de croiser, en ligne et hors ligne, d’abord dans ma vie perso et puis aussi beaucoup dans ma carrière pro, des partenaires inspirants, entiers et alignés, qui m’ont donné envie de leur dire “oui”. (cfr. ⤴️)

Parce qu’il faut une bonne dose de constance dans l’inconscience pour risquer sa rémunération, sa santé et sa réputation à répétition. Etre bien accompagné a un sacré coût: celui d’accorder sa propre confiance.

Merci donc à tous ceux et toutes celles qui m’ont accordé la leur jusqu’à présent, dans le pro et dans le perso, sans vous j’en serais encore à me demander si je pouvais me faire confiance et si entreprendre, en tant que journaliste, avait vraiment du sens.

Aujourd’hui, c’est grâce à tout ce que nous avons vécu, ensemble, depuis 20 ans que je me permets, en toute outrecuidance et e-modestie mise à part, de déposer mon cerveau dans la bucketlist ci-dessous. Elle finira évidemment dans un “post inspirant” sur LinkedIn. 😁

Again, elle vaut ce qu’elle vaut, tu en fais ce que tu veux. Je n’ai ni baguette magique ni de boule de cristal.

DYOR 🤘🔥

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Tu veux jeter un oeil aux projets sur lesquels je travaille pour l'instant avec les équipes de Boukè.Media ?

1️⃣ Tu peux avoir la meilleure idée (de reportage, de sujet, d’évènement, d’application, d’interviews, d’animation, etc.) au monde, elle ne vaut strictement rien, tant que tu ne l’as pas testé et mesuré son impact. Si tu penses qu’on va te la piquer, parce que tu en parles, c’est que tu n’en parles justement pas assez, et probablement pas aux bonnes personnes. Tu n’es à priori pas plus malin qu’un autre. Si tu peux avoir cette idée, en 2022, la probabilité est grande que d’autres puissent l’avoir aussi. Ce qui fera la différence, c’est ta capacité à exécuter, et à itérer pour t’améliorer.

Tout ce que tu gardes pour toi est, in fine, perdu. Particulièrement en ce qui concerne ce qu’on appelait, dans le monde des rentiers, la propriété intellectuelle. Comme dit Orelsan “ Si tu veux faire des films, t'as juste besoin d'un truc qui filme. Dire "J'ai pas d'matos" ou "pas d'contacts", c'est un truc de victime”.

2️⃣ Parler d’argent n’est pas sale. Bien sûr que tu vends quelques chose. Ton temps, tes compétences, ta proactivité, ta loyauté. Qu’est-ce qu’elle vaut ? A toi de le dire. Mais être payé “en visibilité” n’a jamais aidé ni à boucler ton loyer ni à remplir ton frigo ni à faire respecter ton travail.

Toutes les entreprises sont des médias. Tous les médias sont des entreprises, fussent-elles sans but lucratif ou de service public. Plus tu aides quelqu’un à résoudre un vrai problème, plus tu te rapproches de son portefeuille. Les entreprises et les médias ont beauccoup de problèmes.

3️⃣ Si faire de la moula et accumuler des biens est ton principal objectif, les tutos de dropshipping, de développement ponzi personnel ou de crypto-opportunités à ne pas louper ne manquent pas. “Produire des contenus” n’a jamais été aussi facile. Divertir des audiences à l’échelle planétaire non plus. Qu’est-ce que ça vaut ? A toi de le dire. Mais être payé pour entuber les gens n’a jamais aidé ni à conserver leur confiance ni à donner envie de s’associer à toi ni à considérer que ce que tu fais à un impact positif sur la société. Si ton “influence” se résume à ta capacité à faire bouffer du code promo à maximum de gogo, dis-toi qu’on est toujours le gogo de quelqu’un …

Tous les producteurs de contenus ne sont pas des vendus au Grand Capital, mais même les ONG doivent en avoir un minimum pour survivre. Le capital humain est l’asset qui a le plus de valeur, quelle que soit l’entreprise. La tienne ou celle qui t’emploit.

4️⃣ Il y a une grande et belle différence entre “Se raconter” et “Se la raconter”. Partager ton cheminement, tes essais et tes erreurs, soulever le capot sur ton boulot, accepter la critique et, again, mesurer et t’adapter, de quoi nourrir ton karma et alimenter ton capital confiance (cfr. plus haut). Et personne ne t’oblige à partager tes photos de bouffe sur Instagram ou à twerker sur la dernière Trend TikTok. Choisis tes combats, et assume le point de vue duquel tu te places pour en raconter l’histoire.

Tu es le community manager et le marketeur de ta propre carrière. Apprends à doser l’auto-promo. Si tu veux qu’on fasse attention à toi, commence d’abord par faire attention aux autres. Tu peux t’auto-proclamer expert en tout ce que tu veux, le marché aura de toute manière toujours raison.

5️⃣ Garde les deux yeux sur l’horizon, mais sache aussi apprécier les lacets, au ralenti, en montagne, et les accélérations électriques, en pleine ligne droite. En deux mots, ménage-toi. Kiffe les moments où les planètes s’alignent, mais il y aura plus de jours “sans” que “avec”. Get used to it.

Si tu gouttes à l’adrénaline du buzz, n’en fait pas ta dose quotidienne. Les plateformes ont construit leur modèle économique sur la tâcheronisation du like. Pour qui travailles-tu ? De qui acceptes-tu de l’argent pour bosser ? Est-ce que tu en es fier ? Oui ? Alors assume-le, publiquement ! (cfr. Full Disclosure).

6️⃣ Réapproprie-toi tes outils de production. Ca peut paraître très progressiste, voire carrément marxiste, mais ton émancipation dépend des choses que tu auras réalisées sans que personne ne te l’ai demandé/commandé/payé pour le faire. Si tu attends qu’un “employeur” te donne un ordi, un téléphone ou un micro, si tu attends qu’il te paye des formations ou te laisse du temps pour t’informer et bidouiller, tu ne le feras jamais.

Publie tout ce que tu produis, que tu le vendes ou non. Offre-le, temporairement (cfr. ⤴️), Sert-en comme du matériel promotionnel de tes compétences et intuitions. Etre entrepreneur, c’est d’abord à l’échelle de ta propre carrière. Engager, grandir, lever des fonds, prendre ta retraite à 40 ans n’est ni une obligation, ni une assurance bonheur.

7️⃣ Le modèle de l’open source repose sur une brique technologique, souvent gratuite, avec des adapations individuelles payantes. Il y a moyen d’adater ce modèle au journalisme en open sourçant certaines briques (pédagogiques notamment, sur la manière de travailler, sur le process de construction de l’info, sur la hiérarchie des faits, leur fact-checking, etc.) et d’y apporter des interpretations et des analyses divergeantes, fruit d’un travail de réflexion, qui mérite lui aussi d’être rémunéré à sa juste valeur.

Le fond de sauce peut-être identique dans bien des recettes à succès. Si tu cuisines vraiment bien, des gens te payeront pour que tu viennes faire à manger à leurs clients, voire même à leur apprendre à cuisiner comme toi. Faire et transmettre en même temps est une des plus belles dynamiques qui existe.

8️⃣ Diversifie tes sources de revenus. Pour les mêmes raisons qu’évoquées plus haut sur la notion d’indépendance, ne laisse jamais un partenaire unique rester trop longtemps ta seule source de revenus. Etre indépendant, c’est délivrer tous les jours, avec une main à l’oeuvre sur demain et un oeil sur après-demain. Si ce que tu donnes à voir de ton boulot donne envie à des gens de bosser avec toi, tu as déjà fait 50% de la négociation.

Garde en tête que le “Why” d’une entreprise se concrétise toujours in fine par les décisions de son Conseil d’Administration. Est-ce que tu es ok avec ça ? Si ce n’est pas le cas, tu peux soit changer les choses de l’intérieur, jusqu’à un certain point, soit dégager. Tu as toujours le choix (ou bien tu n’est pas vraiment indépendant. Ne te leure pas toi-même)

9️⃣ Tu ne vis pas à BisounoursLand. Certains s’assiéront gaiement sur le minium d’honneté intellectuelle nécessaire pour conserver ton respect. D’autres renieront allégremment leurs promesses, te feront miroiter de la fame à deux sesterces, des backstages dorés et se retrancheront derrière “la conjoncture” pour se justifier de leurs oui et de leurs non. N’attends rien, de personne, c’est le meilleur moyen d’être de temps en temps surpris agréablement.

La nature humaine étant ce qu’elle est, tu croiseras un paquet de connards. Apprends à repérer les vrais gentils, et à faire confiance à tes intuitions. Tu te tromperas, mais tu apprendras. C’est quand tu te croieras installé que tu risques le plus de te vautrer. Donc doute, tout le temps, et assume tes choix. Chaque moment de crise est aussi un moment d’opportunités. Fais du judo en te servant de la force d’un shitstorm pour le retourner en ta faveur. Les pervers narcissiques sont des joueurs d’échec qui préfèrent chier sur la table et brûler les pions plutôt que de reconnaitre qu’ils ont tort. Et ils le feront avec le sourire.

1️⃣0️⃣ Il n’est marqué nulle part qu’il fallait se faire chier. Oui, travailler demande une certaine rigueur mais tant qu’il y a du mouvement, il y a de la vie. Bouge, physiquement. Voyage, prends la température du “ailleurs” pour mieux jauger de la météo “ici”, en ligne et hors ligne. Bouge dans ta tête aussi. Confronte-toi à d’autres façons de penser, prends le temps de la conversation avec #lesgens.

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Bonus 1️⃣1️⃣ Demande-toi plus souvent ce que tu peux faire pour eux que ce que eux peuvent faire pour toi. Vois ça comme un investissement, un “apport en connaissances” pour un futur projet, une manière de garder ton cerveau agile, à l’affût d’un angle, d’une techno, d’un format, d’un modèle économique à exploiter et à mettre au services des communautés d’intérêts avec lesquelles tu interagis, en ligne et hors ligne. Ca te reviendra, tôt ou tard, dans 6 mois ou dans 20 ans, par la porte ou par la fenêtre. Trust the process ….

Mathieu Bertolo

digital media explorer @ briefstory.io & CEO @ mesaj.io, développez votre communauté WhatsApp 📱

2 ans

Des conseils précieux ! Thx 👌

Bérengère Fally

Innovation leader🔸AI & XR strategist🔸Expert in grant writing, project management & stakeholder collaboration🔸Bridging entrepreneurship, creativity, research & education🔸Driving user-centric growth & inclusion in tech

2 ans

J'attends la suite avec une réf "know the rules then break them" 😁

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