Santé connectée: où en est-on?
Aux Etats-Unis, les dépenses de santé pourraient atteindre presque 20 % du PIB américain en 2026, selon les chiffres officiels.
En France, en 2017, la consommation de soins et de biens médicaux a atteint plus de 199 milliards d'euros, soit 11,5% de son PIB, selon le ministère de la Santé.
A ce jour, il existe de nombreuses initiatives digitales médicales. Cependant nous sommes encore loin d’une transformation en profondeur du monde de la santé. Il n’y a pas encore eu d’uberisation de ce secteur.
Télémédecine : Aux Etats-Unis, déjà plus de visites médicales virtuelles que physiques d’ici 2020
Jusqu’ici la télémédecine a connu une croissance plutôt lente. Les avancées technologiques et l’évolution des mentalités devrait permettre son envol.
En France la télémédecine a commencé à se développer à partir de l’accord conventionnel prenant effet en Septembre dernier. Les téléconsultations sont maintenant remboursées comme une consultation en face-face. Sur conseil de son médecin, le patient pourra également se rendre dans une cabine de téléconsultation installée à proximité. A travers ces mesures le gouvernement souhaite pallier le manque de médecins dans certaines régions de France.
Depuis quelques mois, la start-up H4D propose à certaines grosses entreprises de tester une cabine médicale connectée la « consult station ».
Ce concept peut séduire. Cependant d'autres Start up développent actuellement des systèmes plus simples avec des consultations vidéo par internet.
Plusieurs plateformes de téléconsultations ce sont déjà créées.
Leah.care par exemple est une plateforme de téléconsultation créé par des médecins pour des médecins qui souhaiteraient proposer à leurs patients une consultation par visioconférence.
Hellocare est une plateforme permettant aux médecins de créer leur cabinet virtuel.
Il y a aussi la plateforme Qare, la seule à mettre en avant l’intérêt de la téléconsultation pour le patient. Il s’agit d’une application permettant d’organiser un rdv médical par vidéo depuis son smartphone; 30 spécialités sont déjà disponibles sur l’application. https://www.qare.fr
Depuis février 2019, la télé-expertise, permettant à un médecin de consulter un confrère afin d’échanger sur le cas d’un patient, est tracée et rémunérée. Ce qui devrait générer d'autres initiatives dans les prochains mois.
161 millions d’appareils de santé connectés en 2020 à travers le monde
En 2016, 73 millions d’appareils de santé étaient connectés à travers le monde. En 2020, ils seront 161 millions, selon une étude de Grand View Research.
Selon une enquête d’Ipsos en 2017, 78% des Français se déclarent favorables au partage de leurs données santé avec l’ensemble des professionnels de santé qui les suivent. De même beaucoup accepteraient de rendre accessibles ses données collectées sur des objets connectés (44%).
L’Internet des objets (IoT) appliqué à la santé est aujourd’hui dominé par les bracelets, montres ou tout vêtement connecté. Ces objets sont majoritairement dédiées au bien être plutôt qu’aux pathologies et traitements.
Parmi les plus utilisés figurent : les bracelets renseignant sur le niveau d’activité physique. Il y a aussi des bracelets mesurant le niveau d’exposition au soleil, prévenant du risque de coup de soleil. D’autres enregistrent les battements du cœur, ou la qualité du sommeil, et bien d’autres paramètres vitaux encore. 6% des français possèdent aujourd'hui une balance intelligente. Les vêtements connectés intègrent des capteurs résistants à la machine à laver. Cela permet de mesurer en permanence le rythme cardiaque. La fourchette minceur aide à diminuer la vitesse à laquelle on mange. Cette fourchette a été créée à l’origine dans le cadre d’un programme médical à destination des personnes souffrant d’obésité.
"Dans le diabète près de 60% des personnes diabétiques ont une application de M-santé, alors qu’elles ne sont que 15% à avoir une application dans les autres maladies chroniques", Catherine Cerisey, Vice-Présidente du Lab e-Santé.
Depuis 2017, les lecteurs de glycémie en continu sont même, dans certain cas, remboursés par la sécurité sociale. Aujourd’hui d’autres innovations voient le jour comme Diabeloop (traitement automatisé pour le diabète de type 1). Grâce à Diabeloop les patients n'ont plus à se préoccuper de s’injecter une dose d’insuline.
Dernièrement la société Withings, a développé un tensiomètre connecté qui fait aussi office d’ECG et de stéthoscope. Un appareil sophistiqué, le premier à réunir ces trois fonctions, mais simple à utiliser.
Dans la foulée Withings a également présenté une montre analogique capable d’enregistrer un ECG pour détecter les fibrillations auriculaires.
Depuis novembre 2017, l’appareil portable pour lire des échographies sur un smartphone, nommé iQ,est autorisé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Parmi ses champs d’application, on trouve notamment l’urologie, la cardiologie ou la gynécologie.
Toutes ces innovations permettent d’améliorer la prise en charge des patients. Mais à terme, c’est aussi un moyen d’augmenter de manière considérable les bases de données de santé disponibles (Big data).
Les géants de la Tech ne s'y sont pas trompés et investissent massivement dans la santé. Ils cherchent à développer leur base de données de santé (Amazon, Apple, Facebook, Google, Orange Healthcare...) ou à obtenir des certificats comme hébergeurs de données de santé (Microsoft). En associant ces bases de données à des algorithmes pertinents nous devrions bientôt pouvoir basculer vers une médecine de plus en plus préventive plutôt que curative.
Nous sommes là à l’aube d’un vrai changement de paradigme.
Paysagiste / Directrice Prépa Emic
5 ansMerci karine Soulat ! Effectivement tout va très vite. Je trouve ces solutions vraiment adaptées au contexte actuel de pénurie de médecins. Je trouve la télé consultation très pertinente 👍