Santé mentale chez les femmes et les filles de divers milieux, au Canada, avant et pendant la pandémie de COVID-19 : analyse intersectionnelle

Santé mentale chez les femmes et les filles de divers milieux, au Canada, avant et pendant la pandémie de COVID-19 : analyse intersectionnelle

Résumé

Contexte

La disparité en matière de santé mentale est associée à diverses caractéristiques, comme le genre, le statut socioéconomique, l’identité autochtone, le statut d’immigrant, la race, l’incapacité et l’orientation sexuelle. Toutefois, les études intersectionnelles sur la santé mentale des femmes sont rares, particulièrement pendant la pandémie de COVID-19.

Méthodologie

En s’appuyant sur les données de deux cycles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (données annuelles de 2019 et données de septembre à décembre 2020), les résultats autodéclarés en matière de santé mentale avant la pandémie de COVID-19 (taille de l’échantillon de 64 880) et pendant la deuxième vague de la pandémie à l’automne 2020 (échantillon de 27 246) ont été analysés.

Résultats

Après la prise en compte des facteurs sociodémographiques, les femmes et les filles étaient plus susceptibles que les hommes et les garçons de déclarer de moins bons résultats en matière de santé mentale autoévaluée ainsi qu’une santé mentale moins bonne qu’avant la pandémie de COVID-19. Comparativement à 2019, l’écart entre les genres pour ce qui est de la santé mentale négative autoévaluée a augmenté pendant la pandémie. Le nombre et le type d’intersections de caractéristiques socioéconomiques particulières ont également eu une incidence sur les résultats en matière de santé mentale. Au cours de la pandémie, les femmes et les filles ayant les caractéristiques suivantes étaient plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée, comparativement aux femmes et aux filles sans intersections : celles ayant une incapacité (7,8 fois), ou celles étant lesbiennes, gaies, ou bisexuelles ou ayant une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle (5,6); ou celles étant autochtones (3,6).

Interprétation

Les intersections entre le genre et d’autres caractéristiques sociodémographiques augmentaient les cotes exprimant le risque d’une mauvaise santé mentale autoévaluée.

Mots-clés

Analyse intersectionnelle, femmes, pandémie de COVID-19, santé mentale

Auteurs

Jungwee Park travaille à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • Des études antérieures ont abondamment documenté la santé mentale des femmes et la présence de disparités entre les genres en matière de santé mentale.
  • Les connaissances existantes font ressortir les diverses répercussions de la pandémie de COVID-19 sur différents groupes au Canada.
  • Des travaux de recherche récents ont porté sur la santé mentale des femmes et d’autres populations pendant la pandémie.

Ce qu’apporte l’étude

  • La présente étude vise à examiner la santé mentale autodéclarée des femmes et des filles avant et pendant la pandémie de COVID-19, en tenant compte de multiples caractéristiques, comme l’identité autochtone, le statut d’immigrant, les antécédents racisés, l’orientation sexuelle, l’incapacité et le statut socioéconomique.
  • En adoptant une approche intersectionnelle, l’étude cherche à comprendre la mesure dans laquelle les intersections de diverses caractéristiques sociodémographiques ont influencé la santé mentale des femmes et des filles pendant la pandémie.
  • De futures analyses intersectionnelles de la santé mentale dans le contexte de la pandémie pourraient s’élargir pour englober un plus large éventail de problèmes de santé mentale, un plus vaste éventail de caractéristiques sociodémographiques et différentes périodes (diverses vagues de la pandémie et la durée de ses répercussions) et étendre l’examen aux personnes transgenres et non binaires.

Introduction

De nombreuses études ont fait état d’inégalités accrues entre les hommes et les femmes en matière de santé mentale depuis la pandémie de COVID-19Note 1, Note 2, Note 3, y compris des risques plus élevés de symptômes de stress post-traumatiqueNote 4, de troubles psychiatriques et de solitudeNote 5. De plus, des études approfondies ont été entreprises pour examiner les effets inégaux de la pandémie sur la santé mentale autoévaluée au sein de divers groupes, comme les populations autochtones et les différents groupes de genreNote 1, Note 3, Note 6, Note 7.

En tant que groupe, les femmes ont fait face à des défis uniques pendant la pandémie. Au travail, elles étaient plus susceptibles d’avoir des emplois informels et précaires qui se soldaient par un plus grand nombre de mises à pied ou de congés et d’être des fournisseurs de services de première ligne, comme des membres du personnel de nettoyage, des caissières, des travailleuses sociales, des enseignantes, des infirmières et des préposées aux services de soutien à la personne, assumant ainsi un plus grand fardeau de risques pour la santé mentale et physiqueNote 8. À la maison, elles effectuaient la plupart des tâches non rémunérées de prestation de soins qui se sont accrues pendant la pandémie, comme la garde d’enfants, l’enseignement à domicile et d’autres tâches parentales9,10,11. Par conséquent, depuis la pandémie, les femmes ont déclaré des niveaux plus élevés de détresse économique (p. ex. une perte d’emploi et une diminution du revenu), de stress dans le ménage, d’isolement social, de taux d’abris sur place, de stress parental, de toxicomanie et de détresse psychologiqueNote 6, Note 12, Note 13. Ces facteurs ont également augmenté le risque de violence contre les femmes et les filles pendant la pandémieNote 12, Note 14, Note 15.

La pandémie a également eu une incidence différentielle sur divers groupes au Canada1,3,16. Une étude de Statistique Canada a révélé que les répondants ayant les caractéristiques suivantes ont déclaré des taux plus élevés de discrimination pendant la pandémie et que les conséquences sur leur bien-être économique ont été plus importantes : les personnes racisées, les immigrants, les Autochtones et les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d’une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle (LGB+)Note 17, Note 18.

Les femmes de ces groupes avaient tendance à être particulièrement touchées par la pandémie. Par exemple, de mars 2020 à août 2021, la reprise de l’emploi des femmes autochtones a été plus lente que celle des hommes autochtones et des femmes et hommes non autochtonesNote 19, Note 20. Le taux de chômage des femmes autochtones est demeuré supérieur à son niveau prépandémie au cours de la première année suivant le début de la pandémie20. De plus, les nouvelles immigrantes ont enregistré le plus grand écart de reprise de l’emploi par rapport à leurs homologues nées au Canada. Leur reprise a été plus faible de 5 points de pourcentage en mai et en juin 2020, et de 2 points de pourcentage en juillet 2020Note 18.

On a également mentionné que la pandémie a pu exacerber les vulnérabilités des personnes LGB+ face à la perte d’emploi, à l’insécurité financière et à l’itinéranceNote 21. StonewallNote 22 a indiqué qu’un niveau de scolarité inférieur, la pauvreté, le logement et l’insécurité alimentaire chez les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres étaient liés à la stigmatisation et à la discrimination dans le monde, dans 24 pays.

La pandémie a également entraîné des répercussions importantes sur les moyens de subsistance des personnes handicapées. Selon Trudell et WhitmoreNote 23, la précarité économique et la précarité du logement déjà vécue par les femmes handicapées ont été exacerbées pendant la pandémie. Malgré le soutien financier offert du gouvernement du Canada, les besoins économiques des femmes handicapées avaient tendance à demeurer insatisfaitsNote 24. De plus, de nombreux services et soutiens officiels, y compris le soutien à domicile et les soins personnels, ont été limités pendant la pandémie de COVID-19. En raison de ces répercussions socioéconomiques et des limites imposées quant aux services offerts, les femmes handicapées étaient plus vulnérables, car elles comptaient sur des réseaux de soutien informels, qui pourraient éventuellement comporter des agresseurs ou présenter de la violence fondée sur le sexeNote 24.

Des disparités en matière de santé mentale sont non seulement observées entre les hommes et les femmes, mais également associées à certaines caractéristiques, notamment le statut socioéconomique, la race, l’invalidité et l’orientation sexuelleNote 6, Note 16, Note 25, Note 26, Note 27. Comme cela a été mentionné, la pandémie a entraîné diverses répercussions sociales et économiques ainsi que des répercussions sur la santé, qui à leur tour, ont eu une incidence sur la santé mentale de la populationNote 28. Les inégalités existantes en matière de santé mentale vécues par divers groupes ont pu s’intensifier pendant la pandémie. Il est reconnu que l’inégalité entre les genres dans les résultats en matière de santé mentale s’est accentuée depuis la pandémieNote 1,Note 2, Note 3. Pendant cette période, certains groupes couraient un risque plus élevé de faire face à des défis plus graves. Si une seule caractéristique est étudiée, son incidence peut être trop généralisée et la nature complexe et interdépendante de l’iniquité ne peut être pleinement comprise. Il est important d’adopter une approche intersectionnelle, en examinant les multiples sources d’inégalités ensembleNote 29, Note 30, Note 31. Plutôt que d’étudier la santé mentale des femmes en tant que groupe général, il est essentiel d’étudier la santé mentale des femmes aux intersections de certaines caractéristiques sociodémographiques contribuant aux inégalités structurelles (p. ex. les femmes ayant un handicap grave, les femmes autochtones et les femmes LGB+).

Les études intersectionnelles sur la santé mentale des femmes sont  rares, particulièrement pendant la période de pandémieNote 25, Note 32. De plus, parmi les études intersectionnelles antérieures sur la santé mentale, seules quelques études portaient sur de multiples caractéristiques intersectionnelles33,34. La plupart des études intersectionnelles ont tendance à se limiter à quelques caractéristiquesNote 26, Note 27, Note 35, Note 36, Note 37, Note 38, Note 39, Note 40, Note 41. Par exemple, de nombreuses études ont porté sur l’intersection entre le genre et l’identité ethnique, mais ont rarement abordé les intersections entre le genre, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et l’incapacité. Pour combler cette lacune des travaux de recherche, la présente étude traite de la santé mentale autodéclarée des femmes et des filles avant et pendant la pandémie de COVID-19 en s’appuyant sur sept caractéristiques, dont l’identité autochtone, le statut d’immigrant, les antécédents racisés, l’orientation sexuelle LGB+, l’incapacité et le statut socioéconomique (faible revenu et chômage). En raison de la petite taille de l’échantillon, cette étude n’a fourni des estimations que pour les femmes LGB+, pas spécifiquement pour les femmes lesbiennes, bisexuelles ou ayant une orientation sexuelle autre que lesbienne, bisexuelle ou hétérosexuelle. Dans cette étude, nous tentons de répondre aux questions de recherche suivantes :

  • Dans quelle mesure les intersections de diverses caractéristiques ont-elles une incidence sur la santé mentale autoévaluée des femmes et des filles pendant la pandémie de COVID-19?
  • Dans quelle mesure cet effet des intersections sur la santé mentale autoévaluée des femmes et des filles pendant la pandémie de COVID-19 est-il comparable à celui observé avant la pandémie?
  • Dans quelle mesure les intersections de diverses caractéristiques ont-elles influé sur le changement de la santé mentale autoévaluée des femmes et des filles (aggravée ou non) depuis la pandémie de COVID-19 comparativement à avant la pandémie?

Méthodologie

Sources des données

La présente étude repose sur les cycles annuels de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC). L’ESCC est une enquête transversale qui permet de recueillir des renseignements sur l’état de santé, le recours aux soins de santé et les déterminants de la santé pour la population canadienne. La présente analyse a porté sur les données des résultats autodéclarés en matière de santé mentale avant la pandémie de COVID-19 (données annuelles de l’ESCC de 2019) et pendant la deuxième vague de la pandémie à l’automne 2020 (ESCC de 2020 – septembre à décembre 2020) pour les personnes vivant dans les 10 provinces. Après une brève pause à la mi-mars vers la fin de la première période de collecte en raison des mesures de confinement et des lignes directrices en matière de santé publique, la collecte de l’ESCC de 2020 a repris en septembre 2020Note 3. La collecte des deuxième, troisième et quatrième échantillons trimestriels a eu lieu pendant de très courtes périodes d’environ cinq semaines chacune, de septembre à décembre. L’impossibilité de mener des interviews en personne, les périodes de collecte plus courtes et les enjeux relatifs à la capacité de collecte ont entraîné une diminution importante des taux de réponseNote 42. La collecte de septembre à décembre 2020 a fourni des renseignements qui témoignent de la façon dont les répondants ont vécu la pandémie de COVID-19. Une description détailléeNote 3 de la validation des données et de la modification de la méthodologie dans l’ESCC de 2020 est disponible ailleurs.

Échantillon

La taille de l’échantillon de l’ESCC de 2020 (de septembre à décembre) était de 27 246 (12 078 hommes et 15 168 femmes), ce qui représente 32 342 696 personnes âgées de 12 ans ou plus vivant dans les 10 provinces du Canada. La taille de l’échantillon de l’ESCC de 2019 était de 64 880, ce qui représente 31 837 719 personnes âgées de 12 ans ou plus vivant dans les 10 provinces du Canada. Le tableau 1 montre la répartition de certaines caractéristiques de la population canadienne âgée de 12 ans ou plus.


Mesures

Genre

Dans la présente analyse, le genre est basé sur la question « Quel est votre genre? » Les réponses ont été déclarées dans trois catégories : « Homme », « Femme » et « Non binaire ». Le terme « non binaire » désigne les personnes dont le genre déclaré n’est pas exclusivement homme ou femme. En raison de la petite taille de l’échantillon, les personnes classées comme non binaires ont été exclues de l’analyse.

Lieu de résidence

Tous les centres de population, y compris les petits (1 000 à 29 999 personnes), les moyens (30 000 à 99 999) et les grands (100 000 ou plus), ont été classés comme régions urbaines. Les régions rurales à l’intérieur et à l’extérieur d’une région métropolitaine de recensement ou d’une agglomération de recensement ont été classées comme des régions rurales.

Faible revenu

Dans la présente analyse, les personnes dont le revenu total du ménage se situait dans le quintile inférieur ont été classées dans la catégorie des personnes à faible revenu.

Situation d’activité

La situation d’activité a été mesurée en fonction de la situation d’emploi de la semaine précédente. Les répondants en âge de travailler (âgés de 15 à 74 ans) qui ont déclaré ne pas avoir d’emploi la semaine précédente ont été classés dans la catégorie des personnes au chômage. Les personnes de moins de 15 ans et de plus de 74 ans n’étaient pas considérées comme des personnes au chômage.

Statut d’immigrant

Toutes les personnes nées à l’extérieur du Canada, y compris les immigrants reçus et les résidents non permanents, ont été classées dans la catégorie des immigrants.

Groupes racisés

Le concept de « groupe racisé » est mesuré à l’aide de la variable « groupe de minorité visible » de l’ESCC, selon la définition de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Selon cette dernière, on entend par minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles comprend principalement les personnes qui ont déclaré appartenir aux groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Arabes, les Latino-Américains, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.

Identité autochtone

Dans le présent article, le terme « Autochtones » désigne les personnes qui ont déclaré être Métis, Inuit ou membres d’une Première Nation. Dans le cadre de L’ESCC, on ne recueille pas de données sur les réserves et les autres peuplements autochtones dans les provinces. Par conséquent, les résultats dont il est question pour les membres des Premières Nations excluent les Autochtones vivant dans une réserve ainsi que les Autochtones vivant dans les territoires ou les régions nordiques éloignées des provinces qui comprennent l’Inuit Nunangat.

Orientation sexuelle

L’orientation sexuelle des répondants a été déterminée en fonction d’une question sur l’orientation sexuelle autodéclarée. Les réponses fournies sont réparties dans les catégories suivantes : hétérosexuels; lesbiennes ou gais; bisexuels; personnes dont l’orientation sexuelle déclarée n’est pas hétérosexuelle, lesbienne, gaie ou bisexuelle. La catégorie LGB+ comprend les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d’une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle.

Incapacité

Dans le présent article, l’incapacité a été mesurée en fonction des résultats globaux de l’indice de l’état de santé, qui fournit un indice sommaire de la qualité de vie liée à la santé sur une échelle de 0,0 à 1,0. L’indice de l’état de santé est évalué au moyen de scores de préférence relatifs aux huit caractéristiques suivantes : la vue, l’ouïe, l’élocution, la mobilité (capacité de se déplacer), la dextérité (utilisation des mains et des doigts), l’état émotif (sentiments), la cognition (mémoire et pensée) et la douleur. Le niveau d’incapacité a été déterminé en fonction des seuils du score : aucun (1,00), léger (0,89 à 0,99), modéré (0,70 à 0,88) et grave (moins de 0,70)Note 43, Note 44. Dans la présente analyse, les résultats en matière de santé mentale des personnes ayant une incapacité grave ont été examinés par rapport à ceux des autres personnes.

Intersectionnalité des caractéristiques socioéconomiques

Dans la présente analyse, les caractéristiques socioéconomiques suivantes des personnes ont été étudiées : le faible revenu, le chômage, le statut d’immigrant, l’identité autochtone, l’appartenance à un groupe racisé, l’orientation sexuelle LGB+ et l’incapacité. Lorsque les personnes présentent au moins deux de ces caractéristiques, celles-ci se recoupent et peuvent être liées à des expériences et à des résultats différents.

Nombre d’intersections de caractéristiques socioéconomiques

Pour examiner l’intersectionnalité des caractéristiques, les personnes ont été classées en quatre groupes, ce qui reflète le nombre de caractéristiques socioéconomiques parmi les sept caractéristiques mentionnées précédemment, soit zéro, un, deux et trois ou plus.

Autoévaluation de la santé mentale

On a mesuré la santé mentale perçue en posant aux répondants la question : « En général, diriez-vous que votre santé mentale est excellente? Très bonne? Bonne? Passable? Mauvaise? » Si les réponses étaient « Passable » ou « Mauvaise », le répondant était considéré comme déclarant une mauvaise santé mentale autoévaluée. Si les réponses étaient « Excellente », « Très bonne » ou « Bonne », le répondant était considéré comme ayant une bonne santé mentale autoévaluée.

Détérioration de la santé mentale

La détérioration de la santé mentale était fondée sur une mesure rétrospective de la santé mentale autoévaluée pendant la pandémie de COVID-19, comparativement à avant le début de la pandémie. La question suivante a été posée aux répondants : « Comparativement à avant la pandémie de COVID-19, comment évaluez-vous votre santé mentale maintenant? Bien meilleure maintenant? Un peu meilleure maintenant? À peu près la même? Un peu moins bonne maintenant? Bien moins bonne maintenant? » Ceux ayant répondu « Un peu moins bonne maintenant » et « Bien moins bonne maintenant » ont été classés comme présentant une détérioration de la santé mentale. Ceux qui ont répondu « Bien meilleure maintenant », « Un peu meilleure maintenant » ou « À peu près la même » ont été classés comme ne présentant pas de détérioration de la santé mentale.

Analyse

Des analyses statistiques descriptives ont été menées afin de fournir les taux de prévalence des résultats négatifs en matière de santé mentale : mauvaise santé mentale autoévaluée en 2019 et en 2020 et détérioration de la santé mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19 déclarée rétrospectivement en 2020. Les estimations pour les femmes et les filles ont été comparées à celles pour les hommes et les garçons. De plus, une approche intersectionnelle a été adoptée pour comparer les résultats en santé mentale de divers groupes de femmes et de filles.

Des analyses de régression logistique multivariées ont été menées pour examiner les relations entre divers types de caractéristiques sociodémographiques et la santé mentale, tout en tenant compte de plusieurs facteurs de confusion. Les rapports de cotes ajustés d’une mauvaise santé mentale auto-perçue et d’une santé mentale détériorée depuis le début de la pandémie de COVID-19 pour les hommes, les garçons, les femmes et les filles ont été présentés séparément. L’âge, l’état matrimonial, la structure familiale et le lieu de résidence étaient des facteurs de confusion pris en compte.

Dans la présente analyse, les cas manquants dans les principales variables étaient très faibles, allant de 0 % (revenu, âge et lieu de résidence) à 5 % (orientation sexuelle). Les statistiques descriptives étaient fondées sur l’analyse des cas disponibles, et la régression multivariée était fondée sur une analyse complète des cas à la suite de la suppression des cas manquants dans la liste.

Le symbole E à côté d’une estimation indique que le coefficient de variation pour cette estimation se situe entre 15,1 % et 35,0 % et que la qualité de la donnée était marginale. Les utilisateurs doivent donc faire preuve de prudence au moment d’interpréter ces résultats. Les estimations ont été supprimées et indiquées par le symbole F lorsque le coefficient de variation était supérieur à 35,0 %. La signification statistique a été indiquée d’après les tests affichant une valeur p inférieure à 0,05. Pour que les estimations produites à partir des données de l’ESCC soient représentatives de la population canadienne, des poids d’échantillonnage individuels ont été utilisés. Des poids bootstrap ont été utilisés pour l’estimation de la variance et les tests de signification. Le nombre de poids de rééchantillonnage bootstrap était de 1 000. Toutes les analyses ont été réalisées au moyen de SAS version 9.4 (Institut SAS, Caroline du Nord, États-Unis).

Résultats

Différences dans les résultats en santé mentale entre les femmes et les filles et les hommes et les garçons avant et pendant la pandémie de COVID-19

Avant et pendant la pandémie de COVID-19, les femmes et les filles étaient plus susceptibles que les hommes et les garçons de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée. Pendant la pandémie, de septembre à décembre 2020, 11,5 % des femmes et des filles ont déclaré une mauvaise santé mentale autoévaluée, comparativement à 9,0 % des hommes et des garçons (tableau 1 en annexe). De même, les taux de prévalence globale de la détérioration de la santé mentale chez les femmes et les filles pendant la pandémie étaient plus élevés que ceux de leurs homologues masculins (tableau 2 en annexe). De septembre à décembre 2020, 37,1 % des femmes et des filles ont déclaré que leur santé mentale actuelle était un peu ou bien moins bonne qu’avant le début de la pandémie. Le taux de détérioration de la santé mentale chez les hommes et les garçons (28,5 %) était inférieur d’environ 9 points de pourcentage à celui des femmes et des filles. Le taux de mauvaise santé mentale autoévaluée chez les femmes et les filles était plus élevé en 2020 qu’en 2019, avant la pandémie (11,5 % en 2020 comparativement à 8,7 % en 2019). De même, ces taux pour les hommes et les garçons sont passés de 7,3 % en 2019 à 9,0 % en 2020.

Le graphique 1 présente les rapports de cotes d’une série de régressions logistiques montrant les résultats négatifs des femmes et des filles en matière de santé mentale, comparativement à ceux des hommes et des garçons pendant la pandémie. Le modèle 1 montre l’effet du genre sur la santé mentale après prise en compte de l’âge; le modèle 2 tient compte de l’âge, de l’état matrimonial, de la structure familiale et du lieu de résidence (rural ou urbain); le modèle 3 tient compte du nombre d’intersections de caractéristiques socioéconomiques (faible revenu, chômage, statut d’immigrant, identité autochtone, groupe racisé, orientation sexuelle LGB+ et incapacité); le modèle 4 tient compte de tous les facteurs mentionnés ci-dessus ensemble. Dans tous les modèles, les femmes et les filles étaient plus susceptibles que les hommes et les garçons de déclarer des problèmes de santé mentale, y compris un niveau inférieur de santé mentale autodéclarée et une détérioration de la santé mentale depuis la pandémie de COVID-19. Une tendance semblable a été observée pour les deux résultats en matière de santé mentale. Par exemple, les femmes et les filles enregistraient des cotes exprimant le risque de déclarer une détérioration de la santé mentale pendant la pandémie 1,5 fois supérieures à celles des hommes et des garçons, après correction pour tenir compte des caractéristiques sociodémographiques.


Nombre d’intersections de caractéristiques socioéconomiques

Le nombre d’intersections a suscité de l’intérêt dans des études antérieures sur l’intersectionnalitéNote 45, Note 46. Dans la présente analyse, ce nombre a été mesuré en examinant le nombre de caractéristiques sociodémographiques sélectionnées suivantes que les personnes ont déclarées : le faible revenu, le chômage, le statut d’immigrant, l’identité autochtone, l’appartenance à un groupe racisé, l’orientation LGB+ et l’incapacité. En 2020 (depuis le début de la pandémie de COVID-19), environ 15,6 % des femmes et des filles, et 12,5 % des hommes et des garçons, ont déclaré au moins trois des caractéristiques sélectionnées. Par exemple, les femmes adultes LGB+ racisées sans emploi ou les immigrantes à faible revenu ayant une incapacité appartiennent à cette catégorie de « trois ou plus » caractéristiques. En 2020, environ 30,3 % des femmes et des filles ne présentaient aucune de ces caractéristiques, et 29,5 % d’entre elles en présentaient une (données non présentées). Ces pourcentages étaient inférieurs à ceux de 2019 (32,4 % n’en présentant aucune et 30,5 % en présentant une), principalement en raison d’une augmentation du nombre de femmes au chômage en 2020.

Il n’est pas étonnant que les femmes et les filles caractérisées par un plus grand nombre d’intersections aient eu tendance à autodéclarer un taux de prévalence plus élevé de problèmes de santé mentale en 2020. Comparativement aux femmes et aux filles ayant déclaré ne faire partie d’aucun des groupes sociodémographiques sélectionnés (c.-à-d. les femmes nées au Canada, les femmes blanches, les femmes hétérosexuelles sans incapacité grave ayant un emploi et dont le revenu du ménage appartenait au deuxième quintile ou à un quintile supérieur), les femmes et les filles ayant déclaré l’une des sept caractéristiques sociodémographiques étaient 2,0 fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée; les femmes et les filles ayant deux intersections étaient 2,5 fois plus susceptibles de le faire; les femmes et les filles ayant trois intersections ou plus étaient presque trois fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée (graphique 2, tableau 1 en annexe). Le nombre d’intersections n’indique pas d’effet important sur la détérioration de la santé mentale depuis le début de la pandémie.


Examen d’intersections particulières

Le graphique 3 montre les variations des résultats en matière de santé mentale pendant la pandémie entre les femmes et les filles présentant des caractéristiques sociodémographiques croisées particulières, comparativement aux femmes et aux filles n’ayant déclaré aucune des caractéristiques sélectionnées. Ce graphique présente des rapports de cotes corrigés de deux résultats négatifs en matière de santé mentale. Une fois l’âge, l’état matrimonial, la structure familiale et le lieu de résidence (rural ou urbain) pris en compte dans l’analyse, les sept caractéristiques sélectionnées étaient associées à une mauvaise santé mentale autoévaluée pendant la pandémie. Dans l’ensemble, 11,5 % des femmes et des filles ont déclaré une mauvaise santé mentale autoévaluée pendant la pandémie. Une désagrégation plus poussée a révélé que 30,2 % des femmes et des filles ayant une incapacité grave, 35,9 % des femmes et des filles LGB+ et 24,4 % des femmes et des filles autochtones ont déclaré une mauvaise santé mentale autoévaluée pendant la pandémie. Par ailleurs, les femmes et les filles immigrantes (6,7 %) et racisées (8,5 %) étaient moins susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée (tableau 2, tableau 1 en annexe). Plus précisément, les femmes et les filles ayant une incapacité grave étaient 6,3 fois plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale que les autres femmes et filles sans incapacité ou ayant une incapacité moins grave (légère ou modérée).

Comparativement aux autres femmes et filles, les femmes et les filles racisées ainsi que les femmes et les filles immigrantes étaient moins portées à déclarer une détérioration de leur santé mentale pendant la pandémie. Toutefois, les femmes et les filles ayant une incapacité grave étaient 1,5 fois plus enclines que les autres femmes et filles à déclarer une détérioration de leur santé mentale (graphique 3). Comparativement à 37,1 % des femmes et des filles dans l’ensemble, 47,1 % des femmes et des filles ayant une incapacité ont déclaré une détérioration de leur santé mentale pendant la pandémie (tableau 2, tableau 2 en annexe).

Femmes et filles ayant de multiples caractéristiques se recoupant

Le tableau 2 présente les résultats en matière de santé mentale des femmes et des filles ayant de multiples caractéristiques se recoupant. Par exemple, ce tableau fournit des statistiques pour les femmes et les filles LGB+ en général, ainsi que les femmes et les filles LGB+ à faible revenu, les femmes et les filles LGB+ sans emploi et les femmes et les filles LGB+ ayant une incapacité grave, tout en tenant compte des intersections avec toutes les autres variables sociodémographiques du modèle. Le groupe de référence pour ces analyses était les femmes et les filles n’ayant aucune des sept caractéristiques sociodémographiques sélectionnées (c.-à-d. le faible revenu, le chômage, le statut d’immigrant, l’identité autochtone, l’appartenance à un groupe racisé, l’orientation LGB+ ou l’incapacité).

Par rapport au groupe de référence, les cotes exprimant le risque d’une mauvaise santé mentale autoévaluée étaient de 5,6 pour les femmes et les filles LGB+ dans l’ensemble, de 5,4 pour les femmes et les filles LGB+ à faible revenu, de 6,2 pour les femmes et les filles LGB+ sans emploi et de 18,7 pour les femmes LGB+ et les filles ayant une incapacité grave.

Les cotes exprimant le risque de problèmes de santé mentale autodéclarés pour les femmes et les filles immigrantes et racisées étaient statistiquement inférieures à celles du groupe de référence. Pour les femmes et les filles immigrantes et les femmes et filles racisées ayant une incapacité, toutefois, les cotes exprimant le risque de problèmes de santé mentale étaient beaucoup plus élevées que celles du groupe de référence (5,5 pour les femmes et filles immigrantes ayant une incapacité; 7,2 pour les femmes et filles racisées ayant une incapacité).

Lorsque les femmes et les filles LGB+ ou les femmes et les filles ayant une incapacité grave présentaient l’une des autres caractéristiques sociodémographiques étudiées, leur santé mentale autoévaluée était touchée. Par exemple, les femmes et les filles ayant une incapacité grave sans emploi étaient 9,2 fois plus susceptibles que le groupe de référence de déclarer une mauvaise santé mentale. Les cotes exprimant le risque de déclarer une mauvaise santé mentale autoévaluée chez les femmes et les filles LGB+ ayant une incapacité étaient 18,7 fois plus élevées que pour le groupe de référence n’ayant aucune des sept caractéristiques croisées (tableau 2).

Près de 40 % des femmes et des filles ont déclaré que leur santé mentale actuelle était un peu moins bonne ou bien moins bonne qu’avant la pandémie (tableau 2). En particulier, les femmes et les filles autochtones sans emploi ainsi que les femmes et les filles sans emploi ayant une incapacité étaient plus enclines que le groupe de référence à déclarer une détérioration de la santé mentale. Dans l’ensemble, les femmes et les filles immigrantes et racisées étaient moins portées à déclarer une détérioration de la santé mentale depuis le début de la pandémie. Toutefois, il n’y avait pas de différence statistiquement significative dans la déclaration de la détérioration de la santé mentale entre le groupe de référence et les femmes et les filles immigrantes et racisées ayant une autre caractéristique sociodémographique sélectionnée, comme le faible revenu, le chômage, l’orientation sexuelle LGB+ ou une incapacité grave.

Discussion

La présente étude a mis en lumière certains résultats en matière de santé mentale de divers groupes de femmes et de filles avant (2019) et pendant (de septembre à décembre 2020) la pandémie de COVID-19. Comme prévu, les disparités entre les genres quant aux résultats en matière de santé mentale entre les hommes et les garçons et les femmes et les filles étaient persistantes. Après correction pour tenir compte de certains facteurs sociodémographiques, les cotes exprimant le risque pour les femmes et les filles de déclarer certains résultats en matière de santé mentale dans cette analyse (mauvaise santé mentale autoévaluée et détérioration de la santé mentale par rapport à avant la pandémie) étaient plus élevées que celles des hommes et des garçons. Comparativement à 2019, l’écart pour ce qui est de la santé mentale négative autoévaluée entre les hommes et les garçons d’une part et les femmes et les filles d’autre part a augmenté pendant la pandémie. Cette constatation concordait avec des études antérieures laissant entendre qu’il existe une exacerbation des problèmes de santé mentale vécus par certaines populations, en particulier les femmes1,2. Il est largement reconnu que la pandémie de COVID-19 a exacerbé divers défis socioéconomiques et liés à la santé préexistants auxquels font face les femmes, qui subissent depuis longtemps une oppression, une discrimination et une inégalité systémiqueNote 6, Note 7, Note 15, Note 17, Note 18, Note 21, Note 22, Note 23, Note 24, Note 47, Note 48.

Les résultats de la présente étude concordaient avec des études antérieures ayant révélé une moins bonne santé mentale autoévaluée chez les populations autochtonesNote 3, Note 15 et d’autres populations vulnérables, comme les personnes LGB+ et les personnes ayant des problèmes de santé ou des incapacités à long termeNote 3. Toutefois, plus important encore, cette analyse a montré que l’exacerbation de ces défis devenait plus prononcée en cas d’intersectionnalité de multiples caractéristiques de vulnérabilité. En particulier, lorsque deux de ces trois caractéristiques (l’identité autochtone, l’orientation sexuelle LGB+ et l’incapacité ou les problèmes de santé graves) interagissent, la probabilité d’avoir une mauvaise santé mentale autoévaluée augmentait considérablement.

De plus, l’intersection de ces caractéristiques avec certaines conditions économiques, comme le faible revenu ou le chômage, était associée à de fortes cotes exprimant le risque d’une mauvaise santé mentale autoévaluée. Les femmes et les filles autochtones sans emploi étaient plus susceptibles de déclarer une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la pandémie. Environ 55 % d’entre elles l’ont déclaré, comparativement à 37 % des femmes et des filles en général et à 29 % des hommes et des garçons.

La situation vis-à-vis de l’incapacité augmentait constamment les cotes exprimant le risque d’une mauvaise santé mentale autoévaluée, lors de l’intersection de cette caractéristique avec toutes les autres caractéristiques comprises dans la présente analyse. De plus, les femmes et les filles présentant une incapacité grave enregistraient des cotes exprimant le risque de déclarer une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la pandémie plus élevées. Toutefois, il est important de mentionner que les huit composantes de la mesure de l’incapacité de l’indice de l’état de santé utilisées dans cette analyse comprenaient l’état émotif ainsi que la cognition (voir la section « Mesures »). Cela peut être lié à l’effet élevé de l’incapacité sur les résultats en matière de santé mentale.

Comme cette analyse n’a pas désagrégé davantage les données par sous-groupes particuliers, les résultats rendent compte des moyennes pour seulement les populations globales de femmes et de filles immigrantes et racisées. Cependant, en général, le statut d’immigrant et l’appartenance à un groupe racisé présentaient des effets « protecteurs » sur les résultats en matière de santé mentale. Par exemple, leurs cotes exprimant le risque de déclarer une détérioration de la santé mentale étaient inférieures à celles du groupe de référence n’ayant aucune des sept caractéristiques sociodémographiques sélectionnées comprises dans l’étude. Pour les femmes racisées, cela peut être lié en partie au paradoxe de la santé mentale entre les Noirs et les Blancs, soulignant l’avantage subjectif des personnes racisées en matière de santé mentale par rapport aux BlancsNote 49, Note 50. Les résultats positifs en matière de santé mentale observés chez les femmes et les filles immigrantes donnent à penser que l’effet de l’immigrant en bonne santé s’étend à la santé mentaleNote 51. Leurs résultats relativement positifs en matière de santé mentale peuvent également être liés à la tendance des immigrants et des personnes racisées à sous-déclarer les problèmes de santé mentale et leur sous-utilisation des soins de santé mentaleNote 52.

Fait intéressant, les faibles cotes exprimant le risque d’une mauvaise santé mentale autoévaluée chez les femmes et les filles immigrantes et racisées par rapport au groupe de référence s’inversaient pour les femmes et les filles ayant une incapacité. Autrement dit, pour les femmes et les filles racisées et immigrantes ayant une incapacité ou un problème de santé grave, les effets protecteurs sur la santé mentale autodéclarée disparaissaient. Comparativement au groupe de référence, les femmes et les filles immigrantes ayant une incapacité grave étaient cinq fois plus portées à déclarer une mauvaise santé mentale, et les femmes et les filles racisées ayant une incapacité étaient sept fois plus susceptibles de le faire. Ces résultats peuvent indiquer que les effets de la pandémie sur le bien-être des femmes et des filles racisées ou immigrantes ayant une incapacitéNote 23, Note 24 étaient si importants que tout facteur protecteur contre une mauvaise santé mentale associé à leur appartenance à un groupe racisé ou à leur statut d’immigrante était annulé.

Même si les femmes et les filles ont déclaré une santé mentale moins bonne pendant la pandémie que l’année précédente, les tendances observées au cours des deux périodes étudiées étaient semblables. Autrement dit, les caractéristiques associées aux résultats en matière de santé mentale des femmes et des filles pendant la pandémie, ainsi que l’effet de leurs intersections, ont également été observées avant la pandémie. Le cycle de 2019 a donné lieu à des constatations plus importantes puisque la taille de son échantillon était plus de deux fois plus élevée que celle du cycle de 2020.

Limites

Les données relatives à la période de pandémie ont été recueillies dans le cadre du cycle annuel de l’ESCC de 2020. Par conséquent, la portion du cycle portant sur la période de pandémie était limitée quant à sa taille d’échantillon. En raison de la petite taille de l’échantillon en 2020, il n’a pas été possible d’examiner de manière plus approfondie les sous-groupes des groupes de population compris dans cette analyse. Par exemple, en raison de la taille limitée de l’échantillon, il n’a pas été possible de fournir une analyse fondée sur les distinctions des résultats en matière de santé mentale des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit. De même, certaines caractéristiques des femmes et des filles immigrantes, comme le temps écoulé depuis l’immigration (immigrantes récentes ou immigrantes de longue date), l’âge au moment de l’immigration et le pays de naissance, ayant des répercussions sur la santé mentaleNote 51, n’ont pas pu être examinées. Encore une fois, en raison de la petite taille de l’échantillon, l’analyse n’a pas permis d’examiner différents groupes de femmes et de filles racisées. Chaque groupe racisé peut présenter des caractéristiques culturelles et ethniques uniques et justifier un examen plus approfondi de la façon dont ces caractéristiques influent sur les résultats en matière de santé mentale. Les enjeux relatifs à la taille de l’échantillon ont également limité les possibilités d’examiner le lien entre les résultats en matière de santé mentale et l’intersectionnalité de certaines caractéristiques sociodémographiques incluses dans la présente analyse. Pas plus de trois caractéristiques croisées ont été analysées.

La collecte des données pour la période de la pandémie s’est déroulée de septembre à décembre 2020. Par conséquent, cette analyse n’a pas permis d’examiner l’ensemble des répercussions de la pandémie. De plus, dans le cycle de 2020 de l’ESCC, on a découvert un certain biais, probablement attribuable aux limites de la collecte des données d’enquête pendant la pandémie, notamment la diminution du taux de réponse et le recours aux interviews téléphoniquesNote 3 seulement. Il est donc difficile de comparer les résultats de cette étude avec ceux d’autres cycles.

Comme l’ESCC est une enquête transversale, aucune relation de cause à effet ne peut être déduite à partir des associations relevées dans la présente analyse. Certains problèmes de santé mentale peuvent précéder des conditions socioéconomiques données ou déboucher sur celles-ci. Par exemple, les désavantages économiques qui figurent dans la présente analyse, comme le faible revenu ou le chômage, peuvent aussi bien être une conséquence d’une mauvaise santé mentale. De plus, les deux résultats en matière de santé mentale présentés dans cette analyse ont été autodéclarés. Il ne s’agit donc pas de diagnostics cliniques et les résultats ne devraient pas être interprétés comme tels.

Malgré ces limites, la présente étude, qui repose sur les données initiales de l’ESCC englobant les périodes avant et pendant la pandémie, fournit une analyse unique de l’intersectionnalité de différentes caractéristiques sociodémographiques des femmes et des filles au Canada ainsi que de leur association avec différents résultats en matière de santé mentale. Cela contribue à une compréhension plus complète des expériences des femmes et des filles de divers milieux.

Conclusion et futures études

L’analyse intersectionnelle de la présente étude met en évidence l’effet cumulatif d’inégalités sociales existantes sur la santé mentale des femmes et des filles ayant des antécédents divers avant et pendant la pandémie de COVID-19. Il est essentiel de tenir compte des intersections de certaines caractéristiques des femmes et des filles pour mieux comprendre les résultats en matière de santé mentale des femmes et des filles, particulièrement pendant la pandémie de COVID-19. Cette approche est importante non seulement pour cerner les groupes de femmes qui sont plus susceptibles d’éprouver des problèmes de santé mentale, mais surtout pour comprendre les interrelations particulières entre les diverses caractéristiques pertinentes pour les résultats en matière de santé mentale. Les résultats de cette étude pourraient aider les cliniciens à reconnaître les facteurs de risque et donner aux décideurs un aperçu des répercussions des politiques visant à orienter les services et les ressources vers les personnes plus vulnérables à des problèmes de santé mentale.

Les futures analyses intersectionnelles de la santé mentale dans le contexte de la pandémie pourraient tirer parti d’un examen des répercussions sur différentes périodes, y compris les diverses vagues de la pandémie et la durée de ses effets. De plus, la collecte des données devrait être conçue de façon à permettre un examen plus complet d’un large éventail de caractéristiques sociodémographiques et de leurs intersections avec des tailles d’échantillon suffisantes, ce qui permettrait une désagrégation en sous-groupes plus précis. Ces analyses intersectionnelles peuvent également être élargies pour inclure davantage de résultats en matière de santé mentale, comme ceux liés au stress et aux troubles mentaux diagnostiqués, ainsi que leur association à long terme avec la santé physiqueNote 28, Note 53. De plus, une analyse intersectionnelle future pourrait permettre de traiter plus en détail des aspects de la santé mentale des hommes. La combinaison des données de plusieurs cycles de l’ESCC pourrait améliorer la taille des échantillons, en permettant d’effectuer ces analyses efficacement.


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