SAS : la fin de l’âge d’or !
« Je suis Président de SAS ! ». Cela sonne quand même mieux que « Gérant de SARL ».
En plus, quand on se souvient que la plupart des dirigeants de SARL relevaient du Régime Social des Indépendants, le fameux et feu RSI, on comprend mieux pourquoi tout le monde fuyait ce statut perçu comme ringard.
Résultat : en 2017, près de 60% de créations de société s’opéraient sous la forme de la SAS.
Une idée reçue bien ancrée : « la SAS, est ce qui se fait de mieux ! »
Alors même que la SAS n’est vraiment incontournable que pour les montages de sociétés holdings ou si l’on fait entrer un fonds d’investissement dans son capital, cette forme juridique s’est très vite imposée comme la référence incontournable.
Pourtant, la SAS s’avère nettement plus coûteuse que la SARL.
Le fait que les dirigeants de SAS relèvent obligatoirement du statut salarié n’y est évidemment pas étranger.
Les comparaisons financières s’avèrent à cet égard sans appel.
Le PFU ne donne l’avantage à la SAS qu’aux dirigeants soumis aux taux d’imposition les plus élevés
La comparaison a été opérée entre une EURL et une SASU. Le dirigeant est marié. En EURL, une rémunération maximum est donnée au dirigeant alors qu’en SASU il perçoit un salaire au plus égal au plafond annuel de Sécurité Sociale (39 732 € en 2018).
La SAS(Unipersonnelle) ne s’impose ainsi que pour des taux d’imposition de 45% voire 41%. (le % qui est indiqué à côté de la forme juridique la plus favorable représente l’écart en termes de revenu disponible)
Mais pour les cas les plus fréquents, la SARL (dans sa forme EURL pour la simulation) l’emporte sensiblement.
Avec l’option pour l’imposition au barème progressif, la SARL est plus attractive dans quasiment tous les cas
Si le dirigeant opte pour l’imposition de ses dividendes au barème progressif, la SARL l’emporte alors encore plus nettement.
Il est vraiment temps de réaliser des simulations sérieuses pour s’assurer du statut le mieux adapté pour le dirigeant, tant sur le plan juridique, fiscal et social !
Ce serait le comble de devenir « ringard » en choisissant la mode du Président de SAS, statut qui s’avère le moins rentable.
NB : Simulations réalisées avec le logiciel Statut Social du Dirigeant de la société Factorielles.
Consultant chez Cerfrance Garonne et Tarn
6 ansC'est bien vrai !!!!
Chirurgien ophtalmologiste specialisé en Retine
6 ansLe taux d’imposition et de taxes en France est...navrant . Rien ne sert de payer s’il faut cuire à point ... peu importe le statut, puisque tout change tout le temps et jamais dans le sens de moins de prélèvements . Cela en devient ridicule sur un fond décourageant bien Chronique. Il faut juste préparer l’avenir expatrié de ses enfants . Le reste ne sert pratiquement à rien
Courtier Expert en protection sociale Prévoyance Santé Retraite Épargne Assurance Chômage Dirigeant ...
6 ansLe choix du statut nécessite de s'intéresser également aux problématiques de protection sociale notamment en terme d'une part de revenu de remplacement en cas de maladie ou d'invalider et d'autre part en terme de constitution de droit à la retraite. Il n'en reste pas moins que le statut de gérant (TNS) est souvent plus favorable que celui de président.
Place à la pédagogie juridique, fiscale et patrimoniale - Directeur de l'ingénierie patrimoniale et fiscale groupe DLPK.
6 ansMerci pour cet article et surtout vos commentaires qui sont riches d enseignements. Je ne peux que partager l avis de jean Louis. Il n y a pas une seule solution pour tous les cas. Il faut regarder quels sont les objectifs du client, sa composition familiale, patrimoniale , son mode de rémunération ...combien de client sont dirigeant de société et pilote leur rémunération entre salaire , dividendes ... voir certains ne se versant aucun salaire. La forme societale dépend donc des seuls objectifs du client qui sera prêt à assumer les frottements fiscaux nécessaires si sur la globalité , les objectifs sont atteints. Je ne pense donc pas que ce soit la fin de la sas...
Agent Général d'assurance exclusif AXA Prévoyance & Patrimoine et Expert métier sur Peace Business
6 ansEnfin, un article sérieux et documenté sur le sujet. Je fais chaque jour chez mes clients chefs d'entreprises et avec mes partenaires experts-comptables, avocats... la démonstration des avantages du statut de gérant majoritaire de SARL/EURL sur celui de salarié cadre de SAS ou SA en terme de rémunération immédiate (revenu net après impôts), de rémunération différée (retraite) et de rémunération potentielle (Prévoyance). Bien évidemment, il faut accompagner le chef d’entreprise pour optimiser ces 3 leviers. Mais les dogmes ont parfois la vie dure...