Savoir s'orienter, en fonction de... ?
Lorsqu'on motive -d'abord- quelqu'un extrinsèquement (avoir un salaire, une sécurité d'emploi), au dépend de compétences qui rejoignent (ou pas) le potentiel d'une personne, c'est une stratégie qui va fort probablement échouer.
L'engagement d'une personne dans son travail dépend -d'abord- de la motivation intrinsèque. Ce qui implique de se sentir lié par le sens que nous apporte ce qu'on s'apprête à vouloir faire, en choisissant un emploi et son programme d'études préalable, cohérent avec qui on Est.
Mon expertise vise exactement à solidifier ce sentiment d'adéquation entre qui on est pour s'assurer le plus possible d'un lien durable avec ce qu'on va faire.
Quand je suis au service de fonctions qui ont/font du sens pour moi, je développe un sentiment d'efficacité qui me fera devenir compétent plus je vais m'engager et me réaliser dans mon choix.
Une formation a pour but de valider la capacité d'une personne à devenir compétente. Elle permet simultanément à la personne de voir jusqu'à quel point ce qu'elle découvre correspond vraiment à ce qu'elle a *le désir* de développer, si ça correspond vraiment à la résonance de son potentiel, parce que ça fait du sens pour elle.. ou finalement pas, comme ça arrive souvent à plusieurs dans le cadre académique qu'on a tous traversé.
Mais lorsque la motivation extrinsèque domine chez quelqu'un, la personne risque de s'acharner à mauvais escient et de croire à son projet d'études sur des bases factices, souvent au nom du très légitime instinct de survie financière, au lieu de miser sur l'attrait des tâches à accomplir qui constituera son travail.
En ayant promis aveuglément des emplois, indépendamment de ce lien dont il faut s'assurer entre le travail à accomplir et le potentiel de la personne qui s'y engage, Legault a bafoué une règle d'orientation élémentaire.
Son entêtement risque d'entrer en conflit d'intérêt avec le travail des formateurs, qui se doivent d'évaluer des personnes qui s'apprêtent à joindre les rangs d'un travail qui n'est **peut-être** pas fait pour eux/elles... Il suffit d'avoir vu ces vidéos gravement troublants, où des préposés aux bénéficiaires malmènent violemment des bénéficiaires, pour comprendre jusqu'où peut ça peut mener une personne qui n'est vraiment pas à sa place dans "son" travail...
Notre premier ministre aurait dû demander conseil aux conseillers d'orientation au lieu de négliger l'adéquation simpliste qui l'a amené à croire qu'une promesse d'emploi suffirait pour véritablement engager des personnes vers un travail intrinsèquement satisfaisant, pas seulement au nom de sa sacro-sainte motivation économique... Les syndicats qui ne se soucient pas d'assurer la compétence (donc l'orientation) de leurs membres ne sont guère mieux dans ce sens.
L'importance d'avoir les bons potentiels dans les bonnes fonctions est cruciale pour disposer le champ du potentiel humain, qu'on appelle aussi le marché du travail.