si ridicule et la tragédie de l'incompétence tuait

Dans un contexte périlleux, empreint de prodigalité et d’irresponsabilité gouvernementales, de mauvaise gouvernance, de copinage et de corruption rampante, une délégation composée du ministre des Finances, du gouverneur de la Banque centrale et de plusieurs représentants de l’UTICA ainsi que d’experts économiques, s’est envolée pour Washington, pour des concertations avec le FMI. La directrice générale du FMI, s’en est montrée très dubitative dans sa dernière missive adressée à H. Mechichi. Après avoir énuméré les conditions d’un soutien du FMI à la Tunisie (soutenabilité des finances publiques et de la dette, des réformes ambitieuses des entreprises publiques, de la masse salariale dans la fonction publique et des subventions énergétiques, amélioration du climat des affaires, stabilité du secteur financier et inclusion financière, protection sociale et gouvernance), elle lui a signifié qu’elle avait demandé à son équipe « d’entamer des entretiens techniques avec vos services, dès que nous aurons reçu votre programme de réforme », sous-entendu que jusqu’ici, aucun programme de réformes n’a été adressé à l’instance monétaire internationale.

Dans ces conditions, il y a bien lieu de se poser des questions sur l’opportunité même de ce déplacement onéreux. Quel discours tiendra M. Kooli ? Leur dira-t-il « prêtez-moi l’argent, je vous enverrai le programme quand moi-même j’en saurais quelque chose » ? Ou alors : « j’ai un système bancaire qui réalise des bénéfices records quand l’économie et le peuple sont à l’agonie, je protège une vingtaine de familles monopolistiques de rentiers qui asphyxient le pays et je souhaite obtenir de quoi les enrichir encore plus » ?

Est-il besoin de rappeler qu’en tant que ministre des finances, il est le chef de l’administration fiscale et douanière qui, à elles seules, détiennent plus de 12 milliards de dinars de créances constatées, somme qui, à quelques milliers de dinars près, correspond au montant du prêt sollicité, et dont le recouvrement aurait pu nous épargner les affres de la mendicité? Sans compter les impayés des caisses sociales évaluées à plus de 2 milliards de dinars et le manque gagner de l’exploitation du phosphate.

Et dire que H. Mechichi déclarait que « ces rencontres visent à rétablir la confiance entre le FMI et la Tunisie ».

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