Simplifier le Mass Transit

Une des conditions fondamentales et essentielles de la qualité de vie dans les métropoles du XXIe siècle sera la mobilité. La liberté de se déplacer, d’échapper à son déterminisme social et géographique, d’inventer son identité dans mille projets a toujours fait partie de l’attrait des grandes villes. A la SNCF, nous sommes l’un des gardiens et acteurs de cette promesse.

En Ile-de-France, ville-monde et l’un des 10 plus grands systèmes Mass Transit, l’augmentation de la demande de mobilité est une opportunité unique tout comme une nécessité absolue de repenser le modèle de mobilité.

Face à des flux qui génèrent un tel niveau de complexité la seule solution est de simplifier nos choix et nos modes d’actions.

Gérer des milliards de déplacements chaque année, des millions chaque jour, implique des choix décisifs au service de l’excellence opérationnelle.

Les choix qui sont à retenir et à mettre en œuvre sont tous orientés vers la simplification :

. Simplification des réseaux de transports avec au cœur un moyen structurant : le train ;

. Simplification technique avec l’automatisation des trains ;

. Simplification de la gestion des lignes en réduisant au maximum les interfaces au sein du système avec sous une même main toutes les composantes clés : infrastructures, gares, rames,… ;

. Simplification managériale avec la création de petits collectifs, qui sont autant de communautés de destin ;

. Simplification de la conception même des offres, de la multimodalité au plus près des attentes des territoires et des comportements des voyageurs.

Ces évolutions sont pour moi essentielles et à la hauteur des enjeux. La mobilité Mass Transit, la mobilité des Métropoles cristallisent tant d’espoirs. Car ce qui est en jeu c’est la qualité de vie des millions d’habitants des métropoles pour les 50 ans à venir.

Métropolitrain, pour que les métropoles continuent de nous transporter aujourd’hui comme demain.

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Rappel de mon dernier post

J’ai la conviction que le train est indispensable pour assurer la mobilité des métropoles et pour qu’elle soit durable. C’est le seul mode de transport qui permette d’allier grands flux, fréquence, vitesse et écologie.

Le train, colonne vertébrale de la zone dense, c’est un train à haut niveau de performance qui accélère le mouvement de modernisation qui a fait son histoire :

. L’automatisation répond à l’enjeu majeur d’accroitre la vitesse et la fréquence du train. Le projet NExTEO permettra dès 2022 une exploitation automatisée d’une partie de la ligne du futur RER Eole, puis ce sera le tour du RER B et D. Par rapport aux métros, le défi particulier du train Mass Transit est de tenir le pari de l’automatisme sur de beaucoup plus longues distances dans des contextes très variés allant du sous terrain à l’aérien, de l’urbain à la campagne. Cette automatisation permettra d’augmenter considérablement la vitesse d’exploitation du train jusqu’à 120 kilomètres à l’heure sous Paris, avec une rame toutes les 108 secondes !

. Le train n’est bien sûr pas la solution miracle à tous les problèmes de transport qui se posent et se poseront dans le futur. On ne saurait construire des gares tous les 100 mètres et encore moins des voies. La réponse repose sur une combinaison intelligente de plusieurs modes (mobilité active, micro mobilités,…) avec l’articulation intelligentes entre des corridors ferroviaires puissants et notamment les voitures autonomes. Des voitures partagées, des robots taxis pour réaliser les kilomètres qui séparent les gares des destinations initiales et finales.  

. Il est frappant de voir à quel point les lignes RER et ferroviaires sont tentaculaires. Ces lignes fonctionnaient avec le trafic des années 80. Mais le trafic augmente de 2% par an. Le RER D a été conçu en 1987 pour 250 000 passagers quotidiens, il en transporte aujourd’hui 600 000 et 900 000 en 2030. Or la Ligne D est la ligne la plus longue avec ses 197 kilomètres et tellement complexe avec ses 7 terminus différents ! D’où l’urgente nécessité de simplifier le design des lignes et leurs dessertes pour une « métroïsation » de leur exploitation avec d’ores et déjà (refonte lignes L, A et J, RER D) des gains très tangibles en matière de robustesse, résilience aux aléas et donc régularité.

. L’augmentation des flux est aussi l’occasion d’associer les voyageurs comme acteurs à part entière de la mobilité ferroviaire. En faisant évoluer en continu les offres pour anticiper les évolutions des territoires (constructions de logements, de zones d’activités) mais aussi en analysant les comportements collectifs et individuels dans la foule pour adapter l’information voyageur, la signalétique, la gestion des flux dans les gares et dans les trains. C’est notamment toute la puissance du « Nudge » dont les applications sont particulièrement pertinentes en Mass Transit.

« Individuel Mass Transit »

Car si en Asie nous avons été marqués par la gestion collective très efficace des flux, je crois qu’il est indispensable de l’enrichir par une gestion de l’individu dans la foule. C’est cette approche qui nous permettra la maîtrise des « hyperflux » de voyageurs de plus en plus cosmopolites et diversifiés dans leurs attentes et comportements.