Site de Renault à Flins : un exemple de l'échec des politiques industrielles et environnementales
Mercredi 15 novembre 2023, 250 manifestants se sont rassemblés, en présence de Sophie Binet secrétaire générale de la CGT, devant Renault Flins pour dénoncer la casse de l’emploi et la stratégie industrielle de Renault.
Renault Flins : un site de production sacrifié
Après 70 années dédiées à l’assemblage de véhicules, pour la marque au losange, la direction prévoit l’arrêt de la production le 30 mars 2024.
Seules de nouvelles activités comme le recyclage des véhicules et la poursuite de l’emboutissage vont se poursuivre sur le site des Yvelines. Les salarié·es sont inquièt·es pour leurs emplois. Les terrains vont être vendus à la découpe et le maintien des activités proposées est loin d’avoir fait ses preuves sur d’autres sites.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une restructuration de l’ensemble du groupe Renault que la direction vient de découper en plusieurs entités (Horse, Ampère…).
Une stratégie purement financière
Pour Sophie Binet, Flins symbolise le scandale de la situation du secteur automobile. Ce qui motive cette fermeture, et de bien d’autres, ce n’est pas la baisse des ventes.
Les groupes privilégient uniquement les modèles permettant de faire le plus de marges au détriment de ceux qui répondent aux besoins sociaux et environnementaux. La preuve : à Flins, ce n’est pas un véhicule thermique dont on arrête la production, mais un véhicule électrique, la Zoé, dont la fabrication va être délocalisée. La fin du véhicule thermique est un prétexte pour les constructeurs. Car à Flins, la fin de la production de la Zoé n’aurait jamais dû avoir lieu sans un nouveau projet de production de véhicule électrique ou à énergie décarbonée, seul capable de maintenir un haut niveau d’emploi et de garanties collectives.
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Renault ne tient pas ses promesses et enterre les projets peu rentables
La direction a annoncé la fabrication de la Twingo électrique, à moins de 20 000 euros, en Slovénie. Pourtant, lors de la création de l’entité Ampère, la direction avait annoncé que les véhicules électriques Renault resteraient sur le territoire français. Le PDG de Renault a sorti l’argument du coût de la main d’œuvre française pour revenir sur ses promesses.
Pourtant, il est possible de produire en France des véhicules populaires vendus à des prix accessibles. Par exemple, les ingénieurs de Renault, comme ceux de Stellantis, ont élaboré des projets de petits véhicules électriques produits en France et commercialisables à moins de 15 000 euros. Projets qui ne sont jamais sortis des cartons car considérés comme pas assez rentables.
Le gouvernement doit protéger la production industrielle sur le territoire français
Le gouvernement doit contraindre les constructeurs français, Renault et Stellantis, à investir en France pour y localiser la production et la recherche de l’ensemble des futurs véhicules électriques et à énergie décarbonée.
C’est ce qui se passe au Japon, où le gouvernement a imposé à Renault Nissan de produire sur le territoire japonais un véhicule électrique vendu 17 000 euros.
Pour une politique industrielle ambitieuse et respectueuse de l’environnement
Face à cet enjeu et à la casse organisée de notre industrie, la CGT s’appuie sur les propositions des salarié·e·s à partir de situations concrètes, notamment là où l’emploi et les sites industriels sont menacés ou susceptibles de l’être.
Ainsi, les organisations CGT sont engagées dans plusieurs batailles pour l’emploi et l’industrie comme à la Centrale de Gardanne, Clestra, Valdunes, la Chapelle Darblay, le projet de véhicule électrique en lien avec l’avenir de la SAM et de MMTB (ex-magna), etc…
Depuis plusieurs décennies, la France a abandonné sa politique industrielle au profit des multinationales, qui ont obtenu des milliards d’aides publiques sans contreparties. Ce choix creuse les déficits commerciaux et fait disparaitre des savoirs faire qui pourraient être des points d’appuis aux innovations.
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