Sommes-nous micro-agressé.e.s ? ou est-ce un ressenti ?

Sommes-nous micro-agressé.e.s ? ou est-ce un ressenti ?

Dans mon activité de coach chez OtherWise9, personne de confiance externe, facilitateur, formateur, les exemples venant des personnes que j’accompagne sont monnaie courante.Volontaires ou non, les micro-agressions s’inscrivent en toile de fond de perceptions et de non-dits, de souffrances, de conflits, de harcèlements.

 La vie avec ses coïncidences et ses rencontres est toujours aussi incroyable !

Ce matin, sur mon vélo, réfléchissant à cet article sur les micro-agressions que j’ai promis d’écrire, je fais face à un automobiliste pressé et fâché de me croiser sur SA route. Malgré son empressement, cet individu a pris toute sa peine pour descendre de son véhicule, bloquant la circulation, pour m’insulter copieusement. Peu de temps auparavant, un autre automobiliste m’avait coupé la route (je ne dirais pas « un taxi », histoire de ne pas stigmatiser les taxis 😊), un quotidien bien normal pour un cycliste en fait … 

Nous avons tous une perception du monde qui nous entoure, personne n’a raison, tout le monde a SA raison. (Chacun sa route, chacun son chemin).

J’entends encore un passant dire « ah, l’agressivité des ‘gens’ »,… et je mets en œuvre mon bouclier magique contre cette agression matinale. Sur le moment, j’avais très envie d’utiliser ce bouclier pour asséner une réponse en ordre à ce méchant personnage, prenant le risque de rentrer dans une spirale instinctive de défense/agression. J’avoue avoir un brin provocateur… conscient qu’une simple remarque peut devenir micro-agression aux yeux de l’autre. 

En ces temps agités, l’agressivité perce l’actualité, je ne vais pas me lancer dans de la (géo-)politique ici. Je voudrais simplement échanger avec vous sur les « micro-agressions » du quotidien.Ces micro-agressions, personnelles ou professionnelles, dont l’addition finit par nous épuiser lorsqu’on se focalise trop ou pas assez sur leur origine et leurs conséquences sur nous, telle une goutte d’eau répétée qui use la plaque de marbre.

  

Qu’est-ce qu’une micro-agression ? quelques exemples :

  • Un message subliminal qui semble vous être adressé,
  • Un post sur les réseaux sociaux par lequel vous vous sentez visé (j’anticipe vos commentaires si vous avez une voiture ou un taxi),
  • Quelqu’un qui ne rit pas à vos blagues,
  • Une blague discriminante à votre égard, ou simplement une attitude,
  • Vous avez mal et on vous dit « c’est pas grave, ça va passer »,
  • Un bâillement de votre collègue pendant que vous faites une présentation,
  • Pire encore un.e collègue qui manipule son « smartphone » pendant que vous lui parlez d’une chose importante pour vous !
  • Une interprétation de vos propos,
  • En résumé, le sentiment que ce qui est important -Vous-, ne l’est pas pour le.s autre.s, une atteinte à vos valeurs, le sentiment de vous sentir infériorisé.e.s, floué.e.s, voire méprisé.e.s.

Quelques « trucs » pour se protéger des « micros-agressions »:

Être attentif :

  • au phénomène de contagion. L’émotion de l’autre lui appartient. Ne nous laissons pas polluer. (hormis peut-être par la joie, signe de ralliement et d’appartenance à un groupe)
  • à utiliser des mots pour exprimer vos émotions « je suis en colère, je suis triste , j’ai peur ». Les hurlements, les pleurs, les cris ne sont pas toujours la panacée pour gérer et exprimer son émotion du moment.
  • à ne pas se défendre, plutôt se protéger ! Vous le voyez le risque de devenir l’arrosé arroseur ? L’agressé qui devient l’agresseur ?
  • que chacun interprète le monde qui l’entoure à sa manière : un excès d’enthousiasme peut aussi être interprété comme un danger pour quelqu’un de réservé par exemple.

Comment faire ?

  • Pause ! Ne pas réagir pour ne pas se mettre en danger : faire une pause sécurisante, réfléchir et agir en fonction de qui nous sommes pour donner la meilleure réponse à notre contexte, tel que nous le voyons.
  • Revenir à la base et se questionner SOI:
  • « Qu’est ce qui est important pour moi ?
  • Suis-je vraiment responsable du bonheur ou du malheur des autres ?
  • Quelle est ma part de responsabilité ?
  • Que puis-je faire simplement pour accompagner ou inspirer, sans agresser à mon tour ? »
  • Clarification, clarification, clarification ! Poser des questions ouvertes peut aider à une meilleure compréhension du point de vue de l’autre, tout en permettant à l’autre de comprendre son propre problème.
  • Questionner donne un temps pour faire descendre le sentiment d’agression. Attention cependant au côté provocateur des questions, dont je parlais plus haut. Questionnement de clarification ne veut pas dire jugement (agressif).
  • La nature a horreur du vide. Et si on passait à autre chose ? Portons notre attention sur quelque chose ou quelqu’un qui nous est cher et qui le mérite en se voyant consacrer notre temps et notre énergie.
  • Ultime « truc », écrire un article sur un réseau social pour ventiler et évacuer nos émotions et nos ressentis. Quitte à ne jamais le publier ! ça fait du bien !

Votre expérience et vos partage m’intéressent. Je parle bien entendu des micro-agressions, et non du rapport cycliste/automobiliste sur la route 😉.

Quelles sont les micro-agressions que vous avez observées ou vécues aujourd’hui ?

Quelles sont vos astuces pour les surmonter ?

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