Sourire polaire

Eh ben voilà ! Maintenant on sait. Il n’y a plus d’ambiguïtés possibles. Comme quoi, il suffit parfois de mettre un mot sur un phénomène pour mieux le comprendre. Eh oui, chers amis, nous subissons un décrochage polaire et c’est la raison pour laquelle nous avons ressorti les petites laines cette semaine. Les spécialistes radiophoniques matinaux ont expliqué que c’est la faute d’une poche d’air froid qui fait une escapade méridionale alors que normalement, elle se maintient sur l’Europe du Nord. Mais ça ne va pas durer, nous voilà rassuré. Vous pensiez peut-être que je voulais parler d’autre chose ? Oui, je comprends, comme tout le monde, en tout cas tous les gens que je respecte, je suis affligé par la disparition de Françoise Hardy. À vrai dire, je ne l’ai appris que ce matin, après avoir pris connaissance de la situation météorologique, en déroulant les fils des réseaux sociaux. Un post sur trois, pub et sponsoring compris, était illustré par l’une de ses photos. Au premier, tu te dis que c’est un fan qui célèbre son anniversaire, au deuxième tu penses à la réédition de ses titres, au troisième tu as compris. Enfin, je dis tu, mais je devrais dire je, parce que j’ai le cerveau lent, surtout le matin. Tiens, à propos de jeux de mots douteux, je m’incline devant celui de Ramon Pipin (fondateur du groupe Odeurs dont je vous parlais hier) qui écrit : « J’entends parler sur toutes les antennes ce soir de la disparition d’une icône et c’est dommage car c’est un excellent appareil photo ». Une phrase à lire à voix haute qui met un peu de légèreté dans cette atmosphère plombée. Oui, parce qu’il est possible que vous me trouviez un peu trop guilleret ce matin compte tenu du climat, mais cela relève d’une forme d’autoprotection face à une actu qui ne fait rire personne. Parce que si le fond de l’air est frais, on nous promet que l’été sera brûlant et là, il ne s’agit pas seulement d’une métaphore. Raison pour laquelle je prends ma dose de sourire, fut-il un peu forcé, pour me préparer au pire.