SSIAD, SAAD les grands oubliés !
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Aujourd'hui je suis coordinatrice des soins dans un SSIAD (service de soins infirmiers à domicile).
Nos missions sont de prendre soin à domicile de personnes handicapées ou de personnes de plus de 60 ans ayant besoin de soins sans pour autant relever de l'hospitalier (quoique...).
Nous sommes conventionnés, nous avons des CPOM, nous sommes évalués, nous devons répondre chaque jour de nos actes, nous sommes à l'EPRD...
Bref, nous avons les mêmes obligations que les autres établissements de santé.
A notre grande surprise, contrairement aux autres, nous n'avons pas eu de dotations par les ARS (Agence Régionale de Santé).
Autrement dit, nous ne faisons pas parti des établissements que l'Etat fourni en matériel de protection.
Souvent les pharmaciens d'officine refusent de nous délivrer car nous n'avons pas non plus un statut de soignants libéraux.
Bref, nous ne sommes nulle part, les SSIAD ne sont pas fournis.
On a beau écrire aux ARS en demandant une dotation, nous n'avons toujours pas de réponse.
Lundi matin, je donnerai les derniers masques à mes soignants. Je n'en ai plus pour travailler lundi après midi.
Je devrai leur dire qu'ils n'existent pas, qu'ils ont toutes les contraintes mais aucun droit au minimum, qu'ils sont pour l'Etat des sous soignants. Je devrai leur dire "soigne et tais toi"
Je pense aussi aux services d'aide à domicile, vous savez ces personnes au statut plus que précaire, qui viennent préparer les repas, faire les courses, aider à l'entretien du logement des personnes lourdement handicapées ou extrêmement âgées qui risquent de mourir sans leur intervention. Ils n'ont rien non plus.
Aujourd'hui c'est la colère qui domine. Faisons nous partie des "gens qui ne sont rien" ? Est il normal d'envoyer la piétaille en première ligne avec des pâquerettes plutôt que des balles ? A moins que ce soit la typologie particulière de nos patients qui ne pose problème ?
Amis des SSIAD et des SAAD, unissons nous pour faire entendre nos voix.