Startuper pour... (re)prendre confiance ?
La vie d'une start-up – de l'idée au succès – se déroule toujours selon un même process : s'inspirer, concevoir, expérimenter, s'entourer, lancer, affiner, être financé, développer et croître... A chaque étape, la start-up cherche à rejoindre un environnement bienveillant et adapté à chaque objectif.
Depuis quelques années, les acteurs publics et privés rivalisent d'initiatives pour proposer aux start-ups des incubateurs, des accélérateurs, des pépinières, des hôtels d'entreprises qui accueilleront, l'espèrent-ils, les futurs mastodontes de demain. Un incubateur protège l'idée et son expérimentation, un accélérateur nourrit avec soin le développement de la nouvelle idée auprès de son marché, une pépinière abrite les premiers pas de la nouvelle entreprise...
Tous fournissent à la start-up un élément fondamental à la prise de risque contenue dans tout acte créatif : un environnement de confiance. Cet environnement permet : l'action, la coopération, l'expérimentation, les modes de travail informels et messy, et l'optimisme.
Nombre de jeunes startupers rejoignent cet écosystème, non parce qu'ils ont la volonté impérieuse de résoudre un problème qui rendrait le monde meilleur, ou même de trouver de l'or, mais parce qu'ils souhaitent simplement échapper à la perspective d'une vie professionnelle au sein d'un environnement monotone, hiérarchique, où l'influence fait et défait les carrières et décide des élus de demain.
L'écosystème des start-ups offre un mode de vie et d'éducation qui a très souvent fait défaut aux jeunes actifs durant leurs études : une pédagogie active et bienveillante où l'entrepreneur et son équipe sont accompagnés dans leur expérimentation. A l'inverse du système éducatif et professionnel traditionnels, on encourage leur créativité, on leur fournit un environnement "safe to fail", on les aide à apprendre de leurs erreurs sur le chemin. La compétition est celle de la concurrence sur le marché, la sanction celle du client qui valide ou invalide la proposition de valeur qui lui est proposée.
Bien sûr, en France, l'état providence, nos grandes écoles et nos grandes entreprises n'ont pas manqué d'infiltrer l'écosystème des start-ups en ramenant, à chaque étape clef du parcours – incubateurs, accélérateurs, financements... – quelques acteurs/organismes qui profitent de cette nouvelle appétence des jeunes actifs pour 1. croquer une part du gâteau du financement que représente ce budget providentiel alloué à l'heure des restrictions budgétaires et 2. redorer en passant des qualités de l'entrepreneur et de l'innovateur, des carrières grisonnantes de gestionnaires, des cursus éducatifs poussiéreux ou des grandes entreprises engluées dans leur statu quo. Comme d'habitude, certains pays nous envient parfois cet écosystème, d'autres s'en amusent, beaucoup nous ignorent et quelques-uns le condamnent.
Il est à espérer que nous ne sacrifierons pas sur l'autel du traditionnel élitisme éducatif et de la com politicienne, cette belle opportunité pour les startupers de reprendre confiance en leur créativité et que les grandes entreprises sauront enfin se transformer pour accueillir en leur sein ceux qui auront inévitablement échoué sur le chemin, et leur offrir un environnement propice au développement de cette belle confiance retrouvée, pré-requis à l'innovation et à la transformation. Mais rien n'est moins sûr.
Complètement en phase Aude ! Bel article tellement vrai