STOP à l’épidémie de collapsologie !
Pas une heure sans qu'un magazine, un JT, une vidéo virale, un expert ne nous annoncent la fin du monde pour demain… Ou après-demain pour les mieux intentionnés. On se pose rarement la question, pourtant fondamentale, de savoir quels effets ce catastrophisme ambiant produit sur notre cerveau, et donc sur notre santé mentale et notre capacité à agir. On devrait ! La réponse est simple : c’est un désastre neuronal !
Le cerveau est une incroyable machine à faire des prédictions avec une inclinaison, ancrée dans nos circuits cérébraux profonds, à noircir le tableau. Ce biais ancestral de négativité nous a sauvé la vie à de très nombreuses reprises durant l’évolution. Il nous la pollue aujourd’hui !
Etre inondé à longueur de journées de nouvelles toutes plus pessimistes les unes que les autres suractive en permanence notre circuit cérébral de la menace et de la peur, avec comme conséquences : un état d'hyper stress permanent (hypercortisolémie, hormone du stress) ; une diminution de la création de nouveaux neurones (neurogénèse) ; un affaiblissement de nos connexions entre neurones (synapses) ; une suractivation de l’amygdale cérébrale (zone des peurs) ; une sous-activation de l’hippocampe (zone de l’apprentissage et mémoire) ; une baisse de nos défenses immunitaires, etc.
Votre cerveau passera alors ses journées à ressasser, ruminer, redouter… Il se tétanise, trouvant deux portes de sortie aussi mauvaises l’une que l’autre : le déni ou le syndrome du « à quoi bon ? ».
Le déni vous incitera à nier l’évidence, quitte à aller dangereusement dériver sur les flots du complotisme et du populisme. Certains climatosceptiques et responsables politiques sont très forts à ce jeu-là... Le syndrome du « A quoi bon ? » est l’exact opposé : vous êtes tellement convaincu(e) de l’imminence et de l’inéluctabilité du danger que vous allez, perdu pour perdu, considérer qu’il n’y a plus rien à faire pour sauver le soldat Planète… Le syndrome du vaincu… Après vous le déluge ! Au sens propre comme au sens figuré. Dans les deux cas, un point commun : vous vous condamnez au cortisol, à l'inhibition de l'action et donc à l’échec. Vous devenez un spectateur soumis qui subit, au lieu d'être un acteur responsable qui s'engage.
Qui se souvient de la problématique du trou de la couche d’ozone dont on parlait à juste titre tous les jours il y a quelques années ? Une récente tribune du Monde du 16 août 2019 d’éminents chercheurs souhaitant aller à contre-courant du catastrophisme ambiant (Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable), a eu l’heureuse idée de nous rappeler ce qui est une très bonne nouvelle ! La couche d’ozone, qui s’est dégradée pendant des décennies sous l’effet de nos émissions de gaz industriels devrait progressivement pouvoir se reconstituer. Par l’opération du Saint-Esprit ? Non, plus prosaïquement grâce au Protocole de Montréal de 1987 sur la protection de la couche d’ozone stratosphérique ayant conduit à l’arrêt des émissions de substances appauvrissant l’ozone (SAO) et à une diminution des concentrations de gaz halogénés d’origine industrielle. Certes il reste encore beaucoup de chemin à faire tant la question est infiniment complexe, mais les dernières études internationales sont plutôt optimistes sur une reformation en grande partie de la couche d’ozone d’ici la fin du 21ème siècle. Un exemple concret où la conjonction des efforts des agences internationales de l’environnement, des états, des ONG, des entreprises et des citoyens a porté ses fruits !
Notre planète se trouve aujourd’hui confrontée à une situation totalement inédite et la seule question qui importe aujourd'hui est : comment agir le plus efficacement possible ? Les recherches en sciences sociales démontrent, comme le rappelle la tribune du Monde, qu’une stratégie de communication catastrophiste augmente certes la prise de conscience, mais diminue l’engagement comportemental. Un paradoxe apparent que les neurosciences nous aident à mieux comprendre.
Tout cerveau humain, pour s’épanouir, a besoin de se plonger dans l’action concrète. Il a besoin de perspectives, de confiance, de leaders inspirants et exemplaires. Il a besoin de sentir qu’il peut peser positivement sur les événements. Remplacez tout cela par de la peur et des menaces et vous aurez des cerveaux rabougris, déprimés et paralysés.
Se concentrer sur une action résolue et déterminée est ainsi la seule option possible pour chacun de nous, que nous soyons politiques, industriels, activistes, ou citoyens. Arrêtons de psychoter, AGISSONS !
Comme simples citoyens, nous avons, contrairement à ce que l'on pense, un pouvoir immense, notamment celui de faire des choix éclairés en notre qualité de consommateur ou d'électeur. Ce n'est pas rien ! Par ailleurs beaucoup d’éléments nous sont encore aujourd’hui inconnus, que ce soit la force naturelle de résilience du monde du vivant ou les progrès technologiques à venir de la révolution écologique. Pourquoi devoir toujours se condamner, ou pire se conditionner, neuronalement à n’avoir que des mauvaises nouvelles et ainsi "flinguer nos cerveaux" ? Et si le meilleur était à venir ? Pour s'en convaincre, préparons-le ! Aux intiatives citoyens !
Amitiés
Erwan
Mainframe Global Service Manager
5 ansva chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre... P. De Coubertin.
Project Coordinator
5 ansTrès intéressant !
Directrice Programme éducatif chez IEC
5 ansOups! Un droit à l'erreur limité !