« Télémédecine : la révolution qui va améliorer l'accès aux soins »
Le Figaro note en effet que « le gouvernement veut faire entrer la téléconsultation et la téléexpertise dans le droit commun. Des négociations avec les médecins sur les tarifs démarrent jeudi prochain ».
Le journal observe que « pour la ministre Agnès Buzyn, le développement de la télémédecine est une des réponses au problème des déserts médicaux en France. […] Selon la Cour des comptes, jusqu’à 9 milliards d’euros de dépenses pourraient être économisés par an grâce à la télémédecine ».
Le Figaro souligne ainsi que « bien que reconnue dans le droit depuis 2009, [la télémédecine] est restée jusqu’à présent marginale, car cantonnée à des expérimentations éparses et centrée sur l’hôpital. Et pour cause ! Elle était jusqu’à présent soumise à des procédures administratives contraignantes auprès des autorités régionales de santé (ARS) et limitée dans son financement ».
Le quotidien explique que « tout va changer cette année ! Le gouvernement a décidé de donner un vrai coup d’accélérateur avec l’article 36 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2018, qui fait basculer la télémédecine dans le droit commun. Cela signifie que la téléconsultation (consultation à distance d’un médecin par vidéotransmission) et la téléexpertise (sollicitation à distance de l’avis d’un autre médecin) seront prises en charge par l’Assurance-maladie dans les mêmes conditions que les autres actes médicaux ».
« La télésurveillance (interprétation des données du patient à distance), elle, devra attendre un peu, le temps de préciser le dispositif », précise le journal.
Il indique que « les négociations vont s’engager entre la Cnam et les syndicats de médecins pour définir le champ d’application de la télémédecine, ses modalités de réalisation et – c’est le nerf de la guerre - les tarifs de consultation des médecins et remboursement des patients ».
Le Figaro note cependant que « les discussions s’annoncent serrées entre Nicolas Revel, le patron de la Cnam garant de l’équilibre des comptes, et les syndicats de médecins qui ne veulent pas de tarif au rabais ».
Jacques Battistoni, président de MG France, déclare ainsi : « Il ne faut pas dire la télémédecine, c’est plus simple donc moins cher. Cela peut être un avis sur un petit bouton, mais aussi beaucoup plus complexe. Il faut au minimum le prix d’une consultation classique à 25€, et même d’une consultation complexe à 46€ ».
« Et cela des deux côtés de la chaîne, pour le médecin sollicitant un conseil et celui le fournissant », relève le quotidien, qui ajoute que « les médecins entendent aussi obtenir un financement pour l’équipement en matériel informatique, visioconférence et liaison Internet sécurisée ».
Le Figaro explique en outre : « Concrètement, qu’est-ce qui va changer ? Pour les patients, c’est une solution pour améliorer l’accès aux soins, pallier le manque de médecins dans les déserts médicaux, raccourcir les délais d’obtention de rendez-vous. Mais aussi prévenir les hospitalisations inutiles et les passages intempestifs aux urgences, éviter le transport de personnes âgées, ou encore faciliter la coordination des professionnels de santé. Ce n’est pas la solution miracle pour lutter contre les déserts médicaux mais un outil parmi d’autres ».
Le journal observe que « pour les médecins, c’est aussi la possibilité de retrouver du temps médical. Pour l’Assurance-maladie, enfin, c’est un investissement qui doit permettre à terme des gains d’efficience ».
« L’étude d’impact du budget de la Sécu prévoit que 50% des téléconsultations viendront en remplacement de consultations existantes (substitution) et que 50% constitueront une activité nouvelle (recours supplémentaire). Selon ces chiffres, il y aura 500.000 actes de télémédecine dès 2019 et 1,3 million en 2021. […] L’étude estime à «4 millions d’euros en 2018 et 23 millions en cumulé à l’horizon 2021» le coût net de son déploiement. Et ce, sans tenir compte d’un éventuel surcoût lié au financement de l’équipement informatique des cabinets et établissements », continue Le Figaro.
Le journal souligne que « la télémédecine laisse entrevoir des gains d’efficience majeurs, en évitant des dépenses inutiles et en répondant à des besoins aujourd’hui non satisfaits ou pris en charge à des coûts trop élevés, mais sous réserve d’une restructuration de l’offre de soins ».