Télétravail
J’ai entendu cette semaine, une sociologue sur France culture, dire que maintenant, après le confinement, il était impossible de s’opposer au télétravail et que seuls ceux qui ne souhaitent pas travailler peuvent encore le faire !
Au-delà de mon étonnement de ce qu’une « personne intelligente » puisse raconter des conneries de ce type et de surcroît les afficher comme vérité, je m’inquiète de ce glissement silencieux vers le télétravail. Tout se passe comme s’il y avait un consensus sur la chose. Mais qu’elle est la chose ?
Un monde où le télétravail domine ne ressemble pas à un monde où les gens se rencontrent. J’imagine le mixte « télétravail, procédures, normes, évaluations » : il est clairement question de transformer l’humain en robot en se débarrassant, enfin, de la question du corps et des émotions.
Bref, pour faire vite, trop vite certainement, c’est l’occasion de régler son compte au travail vivant, aux collectifs de travail au travail collectif, à la coopération en portant un coup sévère aux services publics et en accroissant la fracture numérique.
Sans compter qu’à partir du moment où suffisamment de personnes télétravailleront en « situation dite normale », les employeurs reviendront à la charge, pour développer des outils de contrôle et de performance à domicile. Bonjour les dégâts !
J’entends les collègues parler de charge mentale à domicile, d’envahissement de la sphère privée, de solitude, le manque de contact avec les collègues, d’accompagnements sociaux difficiles à distance, d’impossibilité d’instruire certains dossiers ou d’aider concrètement dans la réalisation d’actes simples de proximité (lecture ou rédaction d’un courrier…) sans compter les problèmes techniques. Elles disent que pendant le confinement c’est mieux que rien, voire important dans certaines situations, mais que ce n’est ni le même travail, ni la même qualité de travail…
Il est urgent de mettre la question du télétravail en débat, secteur d’activités par secteur d’activités, ou métier par métier. À suivre.
Directrice ESSMS - Ingénierie des politiques Sanitaires et Sociales
4 ansEn effet, d'autant que le télétravail n'est pas dédié à celles et ceux qu'il ne veulent pas travailler. Au contraire, pour bon nombre, il représente une action bien plus prenante que lorsque nous sommes sur le terrain. Dénuée de langage neurovégétatif par exemple, je parle de ma toute petite expérience, j'ai dû de manière inconsciente parfois, affûter mon sens de l'écoute... Peser davantage mes mots... Bref, un travail très prenant. Aussi, je vous rejoins su l'idée que le travail est une action qui nécessite indubitablement le lien et j'entends par là, le lien physique (partage d'émotion et de perception). Merci pour votre témoignage non dénué (pour le coup) de plein de bon sens !
retraitée Education Nationale
4 ansD'accord avec vous.