Tanger immédiat

Parfois, c’est énervant d’être créatif. Si, si. La création publicitaire, les mots, le concept, l’idée, c’est mon métier depuis avant mes cheveux poivre et sel et quand je vis et me nourris d’expériences, mon cerveau de créatif ne peut s’empêcher de s’activer sans que je lui demande. Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de découvrir une des villes au Maroc que je ne connaissais pas : Tanger.

Toisant Gibraltar, bordée par l’Atlantique d’un côté et bercée par la Méditerranée de l’autre, Tanger regarde l’Europe dans les yeux depuis 25 siècles, nourrie tout au long de son histoire du continent voisin, des Phéniciens aux Romains, des Portugais aux Anglais et aux Français. En découvrant la diversité des quartiers, les architectures variées, les mélanges évidents d’une cité bercée de mille influences, j’ai eu l’impression de m’y être déjà rendu. Mieux, d’y avoir vécu et d’y revenir.

Longtemps oubliée car riche, indépendante et fière, Tanger renaît depuis l’accession de Mohamed VI, conscient de son emplacement stratégique, de son immense potentiel et de ses qualités uniques au Maroc. Car bien sûr, Tanger est marocaine, Rifaine, rebelle fière de ses origines mais Tanger a par le passé absorbé les influences diverses pour s’en nourrir et inspirer en retour, attirant les esprits créatifs et libres. Matisse, Delacroix, Jean Genet, Joseph Kessel, Truman Capote, Paul Bowles qui a tant œuvré pour sa promotion, Tennessee Williams, Jack Kerouac, Saint-Laurent ou encore les Rolling Stones y ont laissé leurs traces.

Depuis toujours et encore plus aujourd’hui, Tanger est la porte vers le monde. Vers l’Europe, vers l’Amérique, l’Orient. Une porte toujours ouverte que j’ai franchi et qui m’a inspirée un moto, une évidence, une « Reason to believe » comme on dit dans le métier. Maintenant, c’est bien beau d’avoir cette phrase, de savoir qu’elle serait utile, mais comment faire pour qu’elle s’exprime au mieux, qu’elle soit au service de la cause ? N’ayant ni client (hello Jihad Chakib et Shada Hattab) ni budget de production pour m’offrir les services de Peter Beard pour la campagne (zut, décédé en 2020 bon, oublions), je me suis tourné pour la première fois vers Ideogram.ai afin de créer des images pour visualiser cette émotion unique. Et c’est assez bluffant, franchement.

Ajoutez à ça une DA qui colle avec le sens des mots et l'idée, un Call to action pour boucler la boucle et le tour est joué.

Fascinant car les I.A sont des outils infinis qui doivent rester au service de l'idée. Inquiétant quant à notre perception quotidienne de la réalité des images. Mais fascinant néanmoins. Pas autant que Tanger.

P.S : Les deux premières images de cet article (les enfants et la vue de nuit) ont été générée par Ideogram et vous n'y avez vu que du feu.

P.P.S : Merci à ⨀ Cyril JAMOT qui m'a incité à faire et qui m'a inspiré l'idée de ce papier.