#WomenInTech : le #Top10 à suivre en 2019

Merete Buljo, fondatrice Digital Ladies & Allies 

Elle aurait pu inventer le mot sororité. Française d’adoption et Norvégienne de cœur, Merete Buljo, Chief Customer Experience chez Natixis Eurotitre à la ville, a fondé le Do Tank Digital Ladies & Allies pour booster la présence des femmes dans le numérique et améliorer la diversité des talents dans la Tech. Né en DM sur Twitter, le collectif était au début une Tribu de femmes du numérique construit dans un esprit d’entraide. L’acte fondateur de ce « Do Tank » est un boostcamp organisé en août 2018 à The Camp, en mode Dugnad, cette tradition norvégienne de volontariat collaboratif autour du bien commun qu’elle affectionne particulièrement. Il se solde par la rédaction d’un Livre Blanc « Mixité & Performance numérique ».

Fruit de la réflexion de 150 expert(e)s du numérique, c’est à la fois un recueil de bonnes pratiques et de propositions très concrètes autour de 4 axes : l'éducation, la formation, la visibilité et l'attractivité. Merete Buljo vient de le remettre à Mounir Mahjoubi à l’occasion d’un évènement collaboratif comme seule, elle, sait le faire, mais ne compte pas s’arrêter là ! Après la participation au #CES2019, les Digital Ladies & Allies préparent d’autres actions en Europe, pour valoriser des rôles modèles féminins. Première étape la semaine prochaine au Hello Tomorrow Global Summit, avant Vivatech en mai. En attendant le #BoostCamp saison 2 à Nantes, fin août ! 

Catherine Barba, fondatrice du W.IN Forum NY

La mamie du web, comme elle aime se faire appeler, a toujours une longueur d’avance. Entrepreneuse dans l’âme, elle tombe dans la marmite très tôt. A 10 ans, en CM2, quand on lui demande ce qu’elle veut faire, elle répond créer et diriger une société d’informatique parce qu’elle aimait ce qui était nouveau ! Un moto qui reste d’actualité pour cette passionnée de la vie, solaire et véritable booster d’énergie. Son année 2019 sera marquée par la quatrième édition du W.IN Forum NY dont le sujet sera « Inclusion, Innovation & Impact start with I ». Car au-delà de la question de l’égalité ou de la diversité ce qui importe au fond pour Catherine Barba, c’est l’inclusion, le contrat social, le bien vivre ensemble. L’occasion pour les 1000 participants d’explorer le lien qui existe entre la capacité d'une entreprise à nourrir une culture de la diversité et de l’inclusion et son aptitude à innover, à se réinventer, à attirer les talents et les retenir.

Elle y invitera les fondatrices de Sista, le collectif de 22 femmes, cheffes d’entreprises, dirigeantes, investisseuses, qui s’est constitué pour réclamer plus de mixité dans l’économie numérique. Objectif : atteindre le cap des 10% des fonds déployés dédiés à des entreprises dirigées par des femmes. Mais cette infatiguable défenseuse de la gent féminine, business angel dans de nombreuses sociétés dirigées par des femmes, ne dort jamais- ou presque ! Entre deux marathons à New-York, elle écrit un livre sur la façon dont les grands groupes financent l’innovation : une étude menée sur les États-Unis et la France sur 10 secteurs d’activité et 50 entreprises, qui devrait paraître avant la fin de l’année.

Loubna Ksbi, co-fondatrice Meet My Mama

Startuppeuse, membre du conseil national du numérique, organisatrice de start-up Week-end Banlieue : Loubna Ksbi, investie sur les sujets de diversité dans la Tech et d’orientation des jeunes de banlieue, est une boulimique qui dévore la vie. A 25 ans, elle se lance dans la création d'une start-up FoodTech, entourée de deux associés Donia Souad Amamra et Youssef Oudahman. Deux ans après son lancement, Meet My Mama, le service traiteur qui transforme les femmes réfugiées et issues de l’immigration en cheffes, a séduit les entreprises après avoir conquis les particuliers. L’Oréal, Google, BNP Paribas, Danone figurent à la carte de la start-up qui revendique 600 000€ de chiffre d’affaires.

Non seulement Meet my Mama révolutionne le secteur mais il a le bon goût d’œuvrer pour l’empowerment de femmes, souvent laissées sur le carreau, en leur donnant les moyens de devenir chef d’entreprise, après être passées par Empower My Mama. Hébergée à Station F, la start-up vient d’être labellisée French Tech Tremplin, le programme lancé par Mounir Mahjoubi pour soutenir la diversité dans la Tech. De quoi booster le parcours de cette graine d’entrepreneuse en 2019 ! 

Valérie Brouchoud, CEO YouMum !

Elle a du mal à rester dans son couloir de nage et elle aime travailler sur des projets qui ont du sens : son crédo depuis le début de sa vie professionnelle. Présidente de Doctissimo pendant 6 ans, Valérie Brouchoud, ex-directrice adjointe numérique chez Lagardère Active, ex responsable marketing & fundraising chez Médecin sans Frontière, vient de créer YouMum !, une appli qui connecte les futures ou jeunes mamans. Après avoir longtemps couvé des projets intrapreneuriaux chez Lagardère, puis vécu de l’intérieur le lancement et l’aventure Doctissimo, elle a décidé de se réinventer en se lançant dans le grand bain de l’entrepreneuriat avec son associé Guillaume Soubrié.

Pourquoi ? pour pousser les murs et parce qu’elle aime le collectif ! La clé du succès ? Savoir dépasser ses peurs, se lancer à « corps perdu », puis y mettre une bonne dose de ténacité et de persévérance (on valide !). En 2019, elle va passer à la vitesse supérieure : se déployer partout dans les grandes villes, monter des rencontres physiques, des ateliers, des conférences, des événements… Et lancer une levée de fonds pour soutenir cette croissance !

Virginie Simon, CEO MyScienceWork

Installée dans la Silicon Valley, à la tête d’une équipe de dix personnes, cette Française trentenaire a lancé un réseau social pour les chercheurs. Avec sa plate-forme scientifique MyScienceWork, co-fondée avec son mari, Virginie Simon veut à la fois rendre la connaissance scientifique plus accessible aux chercheurs, mais aussi aux passionnés de sciences. Née en 2012 des difficultés qu’elle rencontrait à accéder à la connaissance scientifique pendant sa thèse de doctorat en nanotechnologies contre le cancer, MyScienceWork propose en libre accès plus de 70 millions de publications scientifiques et 12 millions de brevets. Rien moins !

Parallèlement, elle lance Polaris OS, une solution open source d’archivage et de traitement de données scientifiques, qui s’appuie sur le machine learning et le natural language processing. Lauréate du prix des French American Business Award de San Francisco en tant que femme rôle model pour son action au sein de MyScienceWork, elle collectionne les Prix. Mais surtout, investie sur le leadership au féminin, elle œuvre surtout pour davantage de mixité dans le secteur du numérique. Incontournable ! 

Lara Rouyrès, CEO de Selectionnist et VisualBot.ai

Longtemps Lara Rouyrès a voulu être avocate avant de se découvrir une vocation de serial entrepreneuse ! En 2010, elle lance Dealissime avec Tatiana Jama, site d’e-commerce de ventes évènementielles de prestations de service haut de gamme à prix préférentiel. Un an après, elle la revend à la marketplace LivingSocial (Groupe Amazon). S'ensuit une petite bataille juridique contre le géant américain du e-commerce, qu'elle n'hésite pas à mener avec son associée. Pendant ce temps, membre du Conseil National du Numérique entre 2013 et 2016, business angel et mentor de start-ups, elle est board member et vice-présidente de France Digitale.

En 2014, toujours avec Tatiana Jama, qui a aussi failli être avocate, elle lance Selectionnist, la première plateforme permettant aux lectrices de retrouver et d’acheter en un clic les produits qu’elles repèrent sur les pages de leurs magazines. Obsédée par le fait de vouloir contourner le téléchargement d’une appli, Lara Rouyrès décèlent tout de suite avec Tatiana Jama l’opportunité quand Messenger ouvre en 2016. S’ensuit la création en 2017 de Visualbot.ai, le premier chatbot avec reconnaissance d’image, qui cartonne très vite auprès des retailers, e-commerçants et marques sont très friands. Visualbot.ai caracole en tête du Bot Store. Pionnière du marketing conversationnel, elle compte bien devenir l’acteur de référence sur le marché européen en levant des fonds en 2019 !

Rachel Delacour, VP de Zendesk for Start-up

Elle s’est fait un nom en créant We are Cloud et en lançant Bime Analytics, un logiciel spécialisé dans la gestion de données, revendu 45 millions de dollars à Zendesk en 2015. Une ascension fulgurante ! Quand Rachel Delacour co-fonde We are Cloud avec son mari en 2009, elle part chasser ses nouveaux clients, qu’elle transforme en Bétâ-testeur de sa solution, sur les Réseaux Sociaux, et notamment LinkedIn. En 2013, elle lève 3 millions d’euros pour financer son développement.

Engagée en faveur de la French Tech, elle a été un membre actif du comité de candidature de Montpellier French Tech où sa société est installée. Pendant un an, elle a co-présidé l’association France Digitale avant de laisser son siège à Frédéric Mazella fin 2018. Mais surtout dix ans après la création de , Rachel Delacour a quitté Zendesk en octobre 2018. Nul doute qu'on entendra parler de cette star de l'écosystème et de son nouveau projet en 2019 !

Sajida Zouarhi, fondatrice Kidner Project

Ingénieure, elle parle Blockchain comme elle respire ! Tombée dedans un peu par hasard quand elle était chez Orange Labs, Sajida Zouarhi, architecte de la Blockchain, cumule les projets autour de cette technologie qu’elle n’a plus quitté depuis qu'elle l'a découverte. A 27 ans, celle qui est capable de vous expliquer ce qu’est la Blockchain, a créé Kidner, une plateforme connectée permettant le don croisé de reins à large échelle. En 2016, elle co-fonde le Blockfest, un festival éducatif sur les blockchains, et l'association blockchain nationale La Chaintech. Sur tous les fronts, elle préside le think tank eHealth and Blockchain.

Mais Sajida Zouarhi est allée plus loin : elle a aussi donné naissance à HellHound, un outil qui permet de développer des applications tout en protégeant les données. Grâce à ça, lors d’un match de reins, les données santé des utilisateurs de Kidner ne sont pas partagées. Le projet va passer à la vitesse supérieure en 2019 avec le recrutement de 5 personnes. En crypté et sans décodeur, une femme à suivre assurément !

Claude Térosier, fondatrice de Magic Makers

Oeuvrer à rendre la technologie accessible : tel est le crédo de Claude Térosier, ingénieur, qui a fondé Magic Makers pour apprendre aux enfants 6 à 15 ans la programmation et leur permettre de devenir acteurs du monde. L’aventure magique démarre en 2014, lorsque Claude Térosier souhaite inscrire ses enfants à un stage d’apprentissage en informatique…et que rien n’existe ! Elle développe une pédagogie autour du jeu pour enseigner les premières bases de la programmation.

Trois ans après la création, 10 000 enfants ont été accompagnés autour de ses ateliers de code et de «programmation créative» qu’elle a développés. Son entreprise a triplé ses effectifs, 5 centres ont été ouverts et elle vient de lever 3 millions d’euros auprès d’Educapital, Kima Ventures, et Econocom. En novembre 2018, elle reçoit le trophée « Elles de France», remis à six femmes d’Ile-de-France qui s’engagent dans l’innovation et la transformation. Son objectif pour 2019 : ouvrir de nouveaux lieux pour armer les enfants face au monde de demain.

Diariata N’Diaye, fondatrice App-Elles

Slasheuse, elle est slameuse/danseuse/startuppeuse. Artiste engagée, Diariata N’Diaye décide de mener le combat contre les violences faîtes aux femmes en 2008. Victime et témoin de violences quand elle était plus jeune, avec un mariage forcé qui la renvoie au Sénégal, elle lance l’association Résonantes pour créer un espace de réflexion et rendre accessible l’information sur les violences faites aux femmes.

En 2015, elle fonde une appli pour venir en aide aux victimes de violences : App-Elles permet d’alerter trois contacts en leur envoyant instantanément un message d'alerte, sa position GPS et une photo prise automatiquement par le mobile. Résultat : 5600 téléchargements et 800 utilisations mensuelles en moyenne. Une app gratuite qui peut-être dissimulée sous une icône de jeu vidéo ou de recettes de cuisine pour protéger les victimes de violences conjugales. En lice pour remporter la finale du trophée #LetsgoFrance, App-Elles a été sélectionnée parmi 64 finalistes. Et elle pourrait être la future gagnante...Wait and see !

Emmanuelle Leneuf, CEO et éditrice du FlashTweet.

Paris, le 8 mars 2019