Tout simplement fabuleux : Musée de l’armée en terre cuite de Xi’an
Le musée de la « grande fouille » est un site ouvert au public depuis 1979. C’est le site incontournable de Xi’an. En 1974, des paysans creusant un puits firent la découverte archéologique du siècle : une fabuleuse armée de 8 000 guerriers d’argile qui monte la garde autour du premier empereur Qin Shi Huangdi.
Cette armée en terre cuite a été qualifiée de huitième merveille du monde. L’ensemble dégage un réalisme incroyable qui surprend le visiteur, donnant l’impression de remonter le temps…
Pour l’instant, il n’y a que trois fosses qui ont été dégagées : la première en 1974, la seconde en 1980 et la troisième en 1994.
Mais elles ne le sont que partiellement. Car quand l’ouverture des fosses furent entreprise, les Chinois furent émerveillés par la splendeur de ces statues toutes différentes et peintes avec finesse.
Mais au bout de trois jours les peintures si longtemps enfuies ne résistèrent pas au contact de l’air. Les Chinois furent alors bien surpris du désastre et arrêtèrent les fouilles. C’est pour cela que l’on peut voir de nombreux monticules bâchés ou sont préservés d’autres soldats notamment dans la première fosse.
On estime qu’il a fallu une trentaine d’années de travail, et plus de 700 000 personnes pour réaliser l’armée d’argile qui devait accompagner l’empereur dans son dernier voyage au royaume des morts. Les archéologues chinois pensent que les trois fosses découvertes font parties d’un ensemble encore plus grand, mais les fouilles de la totalité du site prendront des dizaines d’années. (une maquette de l’ensemble du mausolée permet d’évaluer l’ampleur du site).
Hall d’entrée
Rendez vous avant de visiter les fosses dans cette première salle. Deux superbes chars en bronze tirés par des chevaux ont été trouvés en 1980 dans un sarcophage en bois. Leur échelle est à moitié de la taille réelle. Les rênes sont en or et en argent (les chinois étaient passés maitres des techniques de la métallurgie). Ces modèles réduits de chars réels représentent un char dit » de confort » et un char « haut », destinés aux grandes tournés d’inspection du vaste royaume.
D’une technicité inouïe, le char de confort disposait d’eau chaude à l’intérieur ainsi qu’un système d’eau froide pour le refroidissement durant les périodes de grande chaleur, une sorte de climatisation en somme. Le char haut disposait d’un dais protégeant des intempéries dont l’ouverture et la fermeture se commandaient par une petite manette. Ils sont exposés dans le musée sur place.
Vous pourrez voir des photographies montrant que le char a littéralement été retrouvé en « mille morceaux » et qu’il a fallu un travail très long et minutieux aux archéologues pour le reconstituer intégralement. On vous explique par le biais de photographie la découverte de ce site fabuleux.
De nombreux amateurs d’art aimeraient bien posséder ne serait ce qu’un de ces soldats. Un milliardaire hongkongais aurait proposé d’acheter pour un milliard de yuans un soldat entier. Le gouvernement chinois a décliné l’offre.
Fosse n°1
La première fouille, la plus importante par sa taille, est maintenant protégée par une structure. Elle fait 210 m d’est en ouest et 60 m du nord au sud. Elle renferme 6 000 guerriers, cuirassés, déployés en formation de bataille selon la plus parfaite stratégie militaire de l’époque, renforcés de chars de combat tirés par des chevaux (les chars en bais ont disparu).
Le premier rang est formé par les généraux et conseillers puis suivent quatre catégories de soldats : les cavaliers, les simples fantassins, les arbalétriers posant un genou à terre pour bander leur arc, et les conducteurs de chars. Le tout est réparti en 11 galeries et 38 colonnes. Les guerriers étaient équipés de 10 000 armes réelles (aujourd’hui exposées à part). L’acier des flèches avait subi une sorte de chromage protecteur qui fait que les pointes sont parvenues jusqu’à nous, sans rouille, encore tranchantes.
Fosse n°2
La deuxième fosse, plus petite, compte environ 1 000 statues. Toujours en cours d’excavation, elle est peut être plus saisissante encore, car on voit les toits en bois plus ou moins affaissés sur les tranchées et les statues cassées, couchées, en désordre….
Un archer, un sous officier et un général (on distingue par leur coiffure) sont exposés pour qu’on puisse les admirer de près. Malheureusement cette fosse a été très largement pillée.
Toutes les tranchées étaient protégées par un toit en poutres imprégnées d’un produit de conservation. Les statues en argiles étaient cuites à 900 °C. Elles sont légèrement plus grande que nature (environ1,96 m), probablement pour être plus impressionnantes encore.
Les traits des visages sont différents d’une statue à l’autre, et nous démontrent que l’armée réelle de Qin Shi Huangdi était composée de différentes ethnies (chinois Han, Mongols, Tatares, etc.). La façon de nouer leurs cheveux longs en différents chignons, indique le rang de chacun dans la hiérarchie militaire. Les détails et la diversité des visages, les plis des vêtements, témoignent de la maitrise des artistes, la connaissance technologique de l’époque et le haut niveau que l’art chinois avait déjà atteint au III ème siècle avant JC.
Fosse n°3
C’est la plus petite de toutes les fosses. Elle a été découverte plus tardivement, deux ans après le gros des troupes. On y trouve environ 60 soldats et un chariot. Ce serait le poste de commandement.
Les parties découvertes dont vraisemblablement partie d’un ensemble plus vaste. Il était courant à l’époque qu’un empereur se fasse enterrer avec ses serviteurs et ministres souvent sacrifiés. Les statues en poteries remplacent les hommes. Cette armée a été construite pour accompagner le premier empereur Qin Shi Huangdi dans le royaume des morts. Reste encore à ouvrir le tombeau de l’empereur.
La visite se termine par un film d’un quart d’heure tourné avec une caméra panoramique. Ce film est une reconstitution historique de la construction, la destruction jusqu’à la découverte de l’armée en terre cuite.