Traducteur: 10 mythes sur ce métier (trop) souvent méconnu
Travailler au soleil - Source de la photo: Licia Anuata Bocchiola

Traducteur: 10 mythes sur ce métier (trop) souvent méconnu

Zoom sur les 10 idées reçues au sujet de ce professionnel qui travaille dans l'ombre tout en apportant de la lumière à vos lectures

Traducteur, c’est l’un des plus beaux métiers du monde. D’ailleurs je dis souvent que j’adore mon travail : il est chaque jour différent, intéressant, stimulant… enrichissant! Et puis, être traducteur, c’est la liberté ! De voyager, de travailler n’importe où, de rester en pyjama toute la journée. Euh… en fait, pas vraiment.

Comme tous les autres métiers –ceci est encore plus vrai lorsque l’on travaille à son propre compte- l’activité de traducteur n’a pas que des bons côtés. Souvent ignorées, les responsabilités, les contraintes et les pressions sont nombreuses.

Zoom sur les 10 idées reçues au sujet du métier de traducteur

 

1. Le traducteur n’a pas besoin de dictionnaire

Faux. Le traducteur n’est pas un dictionnaire sur pattes. S’il doit répondre à une question portant sur un mot, il ne le fera que de manière précise et voudra toujours connaître le contexte. S’il n’a pas lé réponse – un traducteur n’est pas non plus une encyclopédie – en professionnel consciencieux, il ira la chercher, en s’appuyant sur des ressources telles que les nombreux dictionnaires techniques qu’il collectionne, des glossaires, des bases de données terminologiques, des sites spécialisés, des livres, des forums de discussion dédiés à la traduction. Enfin, s’il n’a toujours pas la réponse, le traducteur ira jusqu’à contacter toute personne, entreprise ou administration susceptible de détenir l’information. C’est ainsi qu’il m’est déjà arrivé d’appeler des Commissariats de Police et des experts comptables et Italie, au centre des Impôts et même une pharmacie, en pleine nuit, pour les besoins d’une traduction à livrer le lendemain.

2. Toute personne bilingue peut être un traducteur

Ce serait comme croire que toute personne qui sait écrire peut être un écrivain professionnel ou que toute personne qui sait parler peut être un orateur chevronné. Certes, une personne bilingue sait communiquer dans la vie de tous les jours, ce qui est très bien ; mais elle ne maîtrise pas les techniques professionnelles de traduction et c’est ce qui fait toute la différence avec un professionnel du métier. Peu de personnes savent qu’un traducteur professionnel doit se soumettre à une formation spécifique et continue. Un traducteur spécialisé – en droit, en ingénierie ou en médecine, par exemple – est souvent également un professionnel du droit, de l’ingénierie ou de la médecine car, pour pouvoir traduire un texte, il faut avoir une profonde connaissance du sujet dont il traiteLa traduction est aussi et surtout un métier qui s’appuie sur l’expérience : tel un bon vin, le traducteur se bonifie avec le temps. Enfin, un traducteur professionnel est fiable : en vous adressant à lui, vous avez la garantie d’un travail effectué consciencieusement, dans le respect de la confidentialité et des codes de la profession.

3. Les machines vont bientôt remplacer les traducteurs

Il suffit d’effectuer une traduction par un outil gratuit en ligne, et de la répéter ensuite en sens inverse, pour se rendre compte de combien cette idée est loin de la réalité. Aucun instrument, pas même le plus sophistiqué, ne remplacera jamais le cerveau humain. Si vous êtes un professionnel, gardez à l’esprit qu’une erreur, même banale, dans la communication de vos prix, services et conditions peut entraîner perte de temps et d’argent, désaccords, affaires ratées et perte de crédibilitéIl suffit d’un click pour envoyer à la corbeille un e-mail qui contenait peut-être une offre intéressante, mais dont la présentation n’a pas donné envie au lecteur de poursuivre sa lectureUne traduction ‘intelligente’ ce n’est pas traduire mot à mot : c’est restituer une phrase, un concept, une idée dans une autre langue et –très important – dans une autre culture. C’est un travail d’élaboration, de compréhension du sens intrinsèque, de réinterprétation sous une autre clé linguistique et culturelle. Féru de langues étrangères, curieux par nature, obsédé par le détail, le traducteur se tourmente parfois l’esprit, et tourmente les mots, pour parvenir à un travail qui soit à la hauteur de son niveau d’exigence. Loin de lui faire de la concurrence, la technologie constitue pour le traducteur une aide précieuse qui enrichit son environnement de travail et valorise ses compétences. Par ailleurs, ce sont des traducteurs, des copywriters, des réviseurs, des localisateurs qui contribuent au développement des outils technologiques destinés à abattre la barrière linguistique.

4. Je traduis mon texte par mes propres moyens et je le fais réviser au traducteur

Elle est bien bonne celle-là! Qu’est ce qui vous fait croire qu’un stagiaire / votre cousin qui a fait un stage dans le pays mais qui n’a pas la moindre expérience ni formation en traduction / ou encore un outil de traduction automatique vous fourniront un résultat d’une qualité telle qu’une simple relecture de la part d’un professionnel soit suffisante ? En général ; réviser un texte traduit par quelqu’un qui n’est pas du métier texte prend au traducteur bien plus de temps que de le traduire de A à Z.

5. C’est un texte court dont la traduction va prendre peu de temps!

Non. Parce que tout professionnel qui aime son métier tient à livrer un travail de qualité optimale, soigné jusque dans les détails. D’autant plus que ce ne serait pas professionnel de livrer au client un travail bâclé, qui nuirait à la réputation et à la crédibilité professionnelle du traducteur. C’est pourquoi nous sommes reconnaissants aux clients qui nous soumettent une traduction en nous laissant le temps de bien faire notre travail.

6. Traducteur et Interprète, c’est la même chose!

Pas vraiment. Ce sont deux métiers bien distincts. La plus grosse différence est que le traducteur traduit un texte écrit tandis que l’interprète traduit un discours oral. Un Interprète doit être capable de retenir un grand volume d’information durant un court instant avant de le restituer dans une autre langue, alors qu’un traducteur aura le temps de prendre des notes et d’effectuer des recherchesUn Interprète devra restituer non seulement les discours, mais également les tons de voix et les émotions qui s’y rattachent. Un traducteur est également un auteur: il est l’auteur de ses traductions puisqu’il réécrit le contenu des textes d’origine en les adaptant à une autre langue et culture.



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Serafina LOGGIA


Merci Serafina, vous avez judicieusement pris au pied de la lettre une expression bien galvaudée, mais qui ressort du simple bon sens : « cela va sans dire... mais ça va mieux en le disant ». J'espère que de nombreux professionnels recherchant des prestations de traduction tomberont sur votre article, c'est bien évidemment à eux qu'il sera le plus utile... Cordiales salutations, Yves Georges

Serafina LOGGIA

Traducteur Interprète assermenté Italien<>français, Expert Judiciaire près la Cour d'Appel de Douai (59)

8 ans

Merci Kasia! Je suis ravie de savoir que mon article vous a plu. Ce fût un plaisir ... un cri du coeur :D

Kasia REY

FREEDOM GESTION - société spécialisée dans la gestion locative et l'investissement à Lyon et sa région. Gestion locative. Recherche des biens. Rénovation. Isolation thermique. Aménagement. Ameublement. Home staging.

8 ans

Bonjour Serafina, Merci beaucoup pour cette belle publication qui avec beaucoup de justesse rétablit la vérité sur notre beau métier.

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