Travailler sur soi pour être prêt

Travailler sur soi pour être prêt

Apprendre par l’action !

Mes camarades coachs vont lancer l’année du Bachelor Jeune Entrepreneur de l'E.M. Strasbourg dans quelques heures au moment où j’écris ces lignes. Cette année, je ne suis plus des leurs. Ce premier billet témoigne des apprentissages que j’ai fait en tant que coach d’équipe selon l’approche de Team Academy.

1ier apprentissage : Travailler sur soi pour être prêt

Emmener une équipe d’apprenants passer à l’action, donc faire des erreurs, questionner leurs limites, affronter leurs peurs, confronte le coach d’équipe aux réactions d’êtres humains normaux. L’année passée, l’équipe dont j’étais le coach a vécu une profonde dégringolade dans sa performance et dans l'ambiance. Pas mal d’apprenants ont été tétanisés par la peur en réalisant qu’ils n’avaient pas les compétences pour faire face au client et/ou pour travailler en équipe*. C'est une phase habituelle de la construction d'équipes, mais cette fois, la crise a été très forte. Pour certains, leur équipe et le coach sont devenus des boucs émissaires. Ma position de coach a été de réaffirmer le cadre d’apprentissage avec clarté et avec exigence, de manière collective, pendant les sessions de coaching d’équipe, et de manière individuelle, en questionnement parfois durement certains apprenants en posture de victime.

C’est là que le coach doit travailler sur lui-même :

-       en clarifiant le sens de son engagement. Quelles valeurs et quels principes le coach porte-t-il vraiment en faisant ce job ? Comment ce job contribue-t-il à sa propre vision ?

-       en décidant que son besoin de reconnaissance ne peut pas être comblé par les apprenants, qu'ils soient sympathiques ou pas. Ils sont dans le pétrin. Et ils le sont encore plus lorsque le coach ne lâche pas sur les valeurs et l’exigence. Je me souviens que dans mes visites à Team Academy Finlande, les jeunes apprenants que je rencontrais étaient très souvent admiratifs de leur coach. Ils l'aimaient ! Peut-être mon égo voulait-il entendre cela ou bien je n'ai pas rencontré tous les élèves entrepreneurs de Finlande ! Dans le contexte d'une équipe en mauvaise posture, c’est le moment pour le coach de faire le point sur son besoin de reconnaissance : ce qui est possible ou pas d’avoir comme reconnaissance. C’est déjà très nourrissant de réaliser que oui, j’ai besoin de cette reconnaissance, mais bon, la maintenant, ce n’est pas possible. Il y a un processus d’acceptation qui fait grandir.

-       en respirant profondément lorsque visiblement, il est mis en cause par certains apprenants qui le tiennent responsable de leur inaction. C’est vraiment difficile pour le coach qui s’engage plutôt pour la croissance des apprenants. C’est ainsi, car dans l’approche Team Academy, le coach est aussi un leader qui protège les principes d’apprentissages et les valeurs de la communauté. La respiration permet de rechercher la bonne distance à l’équipe : celle qui permet aux apprenants de construire leur autonomie, tout en sachant que le coach les supporte en apportant des opportunités pour avancer. La respiration permet aussi de prendre conscience que la colère de l’apprenant n’est pas « contre le coach » mais plutôt contre cette partie de lui-même qui n’avance pas. Et cette colère fait partie du processus de croissance.

Pendant cette dernière année, grâce à ce contexte, j’ai gagné plus de solidité à porter des valeurs qui mènent l’individu à l’autonomie. J’ai aussi gagné en sens : ces situations m’ont faire prendre conscience de mon besoin d’être respecté par l’institution – Peut être pourrait-elle mettre en œuvre un cadre respectueux des professionnels, non enseignants et enseignants, qui portent des projets radicaux ? Enfin, j’ai gagné en paix intérieure. J’étais souvent animé d’une colère lorsque des individus semblaient ne pas respecter un cadre. Grace à cette année mouvementée, en comprenant mes apprenants, leurs difficultés, leur motivation, je me suis compris. Et ma colère s'est apaisée !

Allez, portez-vous bien. D’autres billets sur la vie trépidante d'un coach sont prévus, je dois récolter les fruits de mes années de travail dans ce projet enthousiasmant !

* Jon Katzenbach et Douglas Smith nomment cette phase « pseudo équipe ». Le rendement du collectif est faible. Certains membres s’engagent mais d’autres ne veulent pas prendre le risque de s’engager à un but commun et à la responsabilité mutuelle que cela implique. 

Sophie MULLER

🚀Experte en stratégie et financement de l'innovation Spécialités :PME, Industrie, ICC, green tech, cosmétiques

5 ans

il est super cet article...on en redemande ;))!!

Thomas SCHMITT

Expert technique @Apple • Formé à TeamAcademy

6 ans

Super article Pascal, vivement les prochains !

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