Trouver sa place après une reconversion professionnelle

Après avoir exercé plus d'une dizaine d'années dans le secteur bancaire, je ne m'y retrouvais plus. J'ai rencontré des gens formidables, certains sont devenus des amis. J'ai obtenu des missions enrichissantes mais je désirais plus. Je désirais plus d'Humain, avoir un rôle plus social.

A 36 ans, je passe le concours d'Assistante de Service Social. J'entre à l'Ecole Normale Sociale située à Marx Dormoy (Paris 18ème) et j'obtiens mon diplôme en juillet 2017. Je ne regrette rien même si c'était compliqué de recommencer à zéro. quoique ce n'était pas vraiment un retour en arrière car j'avais mûri et j'avais une expérience professionnelle. Je trouve que cela a été un vrai plus quant à la prise de recul et l'implication sur les lieux de stage.

Aujourd'hui, j' exerce auprès d'un public jeune, le public que j'affectionne tout particulièrement. Je suis au sein d'une équipe impliquée et mon responsable nous fait confiance. Je sens que je vais apprendre énormément de choses tant auprès de mes collègues que les jeunes que j'accompagne. Je suis en perpétuelle réflexion sur la manière dont j'exerce mon métier. Petit à petit, je "fais" ma place, "j'élabore" mon rythme. A 40 ans, j'ai appris à avoir confiance en moi mais dans le cadre de cette nouvelle voie professionnelle, j'ai une autre responsabilité non négligeable : l'accompagnement vers l'autonomie de jeunes résidents âgés de 18 à 25 ans en moyenne. Alors, je ne suis plus sûre de rien et je remets en question ma pratique professionnelle dès lors que j'ai des doutes quant à l'efficience de mon approche.

Le doute? Une manière pour moi de ne pas rester enfermée dans mes certitudes. Lorsque je prends la mauvaise direction, ce doute me rappelle à l'ordre.

En conclusion, je ne tourne pas le dos à mon passé professionnel qui m'a également permis d'être là où je suis aujourd'hui. Je vais acquérir de nouvelles compétences mais je ne veux pas perdre ma capacité à questionner ma pratique professionnelle. Si cela arrive c'est que je serais arrivée une nouvelle fois à la croisée des chemins. A 40 ans, j'accepte d'être une novice parce que cette expérience professionnelle va me nourrir d'une chose qui me manquait terriblement : avoir une utilité sociale.