TUNISIE : QUAND L’ETAT A SOIF D’ARGENT Après avoir asséché la liquidé en dinar, l’Etat pompe la devise !
- Novembre 2017 : accord de crédit de 250 millions d’euros, soit l’équivalent de 727,8 millions de dinars entre l’Etat et 13 banques locales pour le financement du budget de l’Etat 2017
- Mars 2019 : accord de crédit de 356 millions d’euros, soit l’équivalent de 1.230 millions de dinars, entre l’Etat et 12 banques locales pour le financement du budget de l’Etat 2019
- Janvier 2020 (le 31/01/2020) : accord de crédit de 455 millions d’euros soit l’équivalent de 1,417 milliard de dinars, entre l’Etat et 17 banques locales pour le financement du budget de l’Etat 2020
La crise de liquidité et les déséquilibres qui en découlent ne cessent d’aggraver la situation financière de la Tunisie, qui peine à en sortir : la sonnette d’alarme sur la détérioration des principaux indicateurs économiques dont principalement les avoirs nets en devise, l’endettement public (98 milliards de dinars, soit 80,1% du PIB), l’aggravation de la balance des opérations courantes, etc...a été tirée depuis une belle lurette !
Pour financer ses besoins s’avérant « illimités », l’État emprunte massivement en Dinars aux banques tunisiennes… Cependant celles-ci ne disposent pas des liquidités nécessaires pour cela.. !!
Cette situation a fait que la Banque Centrale injecte via « la planche à billets » des liquidités, qui ont pointé à ce jour plus de 18 milliards de Dinars. Il s’agit là de déséquilibres graves !!.
Une autre conséquence de cette situation est ce qu’on appelle «effet d’éviction» en ce sens que l’État pompe toute la liquidité et les entreprises n’arrivent pas à obtenir les financements nécessaires à leur activité économique.
Après avoir épuisé la liquidité en Dinars, l’État s’est mis depuis 2017 à pomper la liquidité en devises et s’est monté vertigineusement en crescendo. En effet depuis 2017 à ce jour l’Etat a contracté auprès de nos banques une enveloppe de crédit de 1.061 million d’Euros, soit l’équivalent de 3.400 million de Dinars !!! pour ….couvrir les dépenses courantes de l’État (salaires des 720.000 employés de la fonction publique dont la moitié sont improductifs et en surplus) et remboursement de la dette), et certainement pas les investissements (car on ne peut pas financer des investissements de l’État sur trois/cinq années)…
…. Le pire est à venir !
Ces opérations rendent de plus en plus difficile l’accès des entreprises au financement de leurs activités économiques. En effet lorsque celles-ci se présentent aux banques pour demander des financements de leurs opérations courantes, et notamment celles qui concernent des importations ou des exportations, elles se voient répondre par les banques que la liquidité a été « pompée » par l’État !.
« Au lieu d’engager une véritable opération de sauvetage de l’économie, les autorités tunisiennes continuent de recourir à des solutions de rafistolage », disait E,Saaidane.
Économiste-Chercheur Économie du développement
4 ansTriste réalité et le pire est à craindre