Un gardien de la langue française s'en est allé
L'un des linguistes belges les plus connus, André Goosse nous a quittés cette semaine, dans sa nonante-troisième année. Lui qui avait travaillé avec Maurice Grevisse sur le Bon Usage, une grammaire française de référence, laisse derrière lui l’image d’un homme simple que bien peu de journalistes ont choisi de nous décrire.
André Goosse, né à Liège le 16 avril 1926, était un amoureux de la langue française. C’est en lisant le « Corrigeons-nous ! » du père J. De Harveng que sa vocation de grammairien s’est éveillée pour ne plus jamais de rendormir.
Par chance ou par hasard, en se mariant avec Marie Thérèse Grévisse, il épouse en même temps la carrière de son beau-père, le grammairien Maurice Grevisse. Ces deux mariages furent célébrés en 1950.
Ensemble, ils écriront plusieurs éditions du Bon Usage. En 1980, la 11e compte 1500 pages (elle en comptait 700 en 1936). C'est le seul ouvrage qui, bien que coûteux et volumineux, soit à la fois reçu et consulté par le grand public. La spécialité de ce prestigieux manuel de référence est de s'adapter à l'évolution de la langue française.
En 1977, Goosse est reçu à l'Académie royale de Langue et de Littérature française : une reconnaissance qu'il accueille avec simplicité en rappelant son choix de mieux faire connaitre la langue française, voire de la défendre quoiqu'il ne fût pas spécialement partisan des attitudes défensives. Pour lui en effet, la langue française se portait très bien.
Dans le cadre des débats sur la nouvelle orthographe, dans les années 90, André Goosse s'investit. Une belle preuve de sa modernité et de son envie de faire vivre la langue française.