"Un lieu à soi" de Virginia Woolf : autrice cherche chambre désespérément
"Un lieu à soi" est le premier livre que j’ai lu de Virginia Woolf.
J’étais alors étudiante et j’avais été très frappée de voir comment on pouvait s’emparer d’un sujet a priori très prosaïque - le lieu - pour écrire un essai puissant, véritablement littéraire, qui témoignait de la profonde imbrication entre littérature et réel. C’est la première œuvre véritablement féministe que je pense avoir lu. Elle parlait de violence envers les femmes, d’invibilisation des femmes, des obstacles à surmonter pour être autrice et reconnue en tant que tel, mais aussi de temps et de lieu pour soi, luxe aussi fondamental qu’inatteignable pour beaucoup d'entre nous.
Je n’aurais peut-être pas eu l'idée de l'application "Un Texte Une Femme" si je n’avais pas lu « Un lieu à soi », qui permet d’élargir son horizon, et sa réflexion, en étant pris par la main de façon très inattendue, de façon très efficace, par une petite porte qui en ouvre de nouvelles. Qui élargit considérablement notre horizon.J'aime cette réflexion qui semble passer par des détours pour s'exprimer de façon claire et nette, et je trouve que cet ouvrage est une façon très intelligente et fine de s’initier au féminisme. Il est à mettre entre toutes les mains, notamment de lycéens, et d'étudiants en littérature. On peut également découvrir "De la maladie", essai passionnant que Virginia Woolf dédia à T.S. Eliot, dans lequel il est question de la maladie en tant que tel, mais aussi de son traitement en littérature.
Les éditions Folio viennent de republier "Un lieu à soi", dans une superbe traduction de Marie Darrieussecq. L'occasion idéale de (re)découvrir ce texte ! Mais vous pouvez aussi en lire des extraits, en anglais, sur notre application "A Text A Day", disponible sur iPhone et Android. http://bit.ly/2CB1kDr