Un peu de contexte
“WE MAKE ADS FOR PEOPLE, NOT FOR BRANDS.”
Lors de mon arrivée chez Native, on m’a demandé ce que je pensais du credo de l’agence, légèrement provocateur, moins tiède que celui de certains confrères qui se positionnent sur ce thème, mais surtout très révélateur de ce que ses deux patrons, la création et la stratégie pensent de notre métier aujourd’hui, ainsi que de notre responsabilité de professionnels.
La première pensée qui m’est venue, en pleine “crise” Camaïeu, il y a quelques semaines, c’est qu’en effet penser d’abord aux gens, et avant toute chose à leur contexte, à leur vie quotidienne, semble être une bonne chose. Et ce, avant de penser aux belles couleurs que peut prendre une marque avec un dispositif qui fait causer quelques heures avant que ne commence Top Chef. ou Koh Lanta. Choose your side, comrade.
Je m’arrête deux minutes sur le contexte.
C’est quoi au juste ? Parce qu’en fait, c’est de ça dont il est vraiment question.
J’ai regardé dans le dictionnaire (en vrai, sur Google). Le mot vient de contextus, en latin : assemblage, enchaînement.
C’est d’un assemblage intelligent de situations que l’on fait de bonnes campagnes.
La situation d’une marque, d’une tendance, d’un moment, et donc nécessairement d’un groupe de personnes pour lesquelles cette situation entre en résonance. C’est de cet assemblage-là que naissent des conversations, et donc, selon le manifeste des évidences(*), des marchés.
Nous autres, agences, passons beaucoup plus de temps et d'énergie à tenir à un concept qu’à maîtriser un contexte, ou plutôt des contextes.
Et ça paraît évident pourtant. Mais je demeure convaincu que l’on ne se concentre pas suffisamment sur le contexte. Pourquoi on ne le fait pas assez ? Je l’ignore. L’irénisme paye moins à court terme. En ces temps Zemmouriens, l’opposition semble aujourd’hui plus bankable que le rapprochement. Ou alors c’est de paresse intellectuelle dont il s’agit.
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Mais de quels contextes parle-t-on ?
Ceux des consommateurs d’abord. Pour essayer de s’inscrire élégamment dans les quelques centièmes de seconde qu’ils auraient à nous consacrer. En se rappelant de ce que signifie vraiment “utile” dans “coût de contact utile”. Et en se disant qu’en termes de média, privilégier l’efficacité est aussi ce qu’il y a de plus responsable aujourd’hui.
Ceux de nos clients ensuite. Appréhender vraiment la culture de nos clients, leur business, leur marché, leur organisation, leur maturité sur tel ou tel sujet, leurs envies, leurs craintes. Passons-nous assez de temps à comprendre le contexte de nos clients ? C’est de cette politesse aussi dont, nous autres, agences, manquons peut-être. On pourra me rétorquer que nos clients font l’erreur de ne plus suffisamment nous rémunérer pour disposer de cette politesse. C’est sûrement juste.
Et enfin ceux des collaborateurs. Ce que nous proposons tous les jours à nos clients a des impacts. En termes d’organisation interne, en termes de ressources humaines, en termes de gestion du changement parfois. Quel effort de changement et d’adaptation est nécessaire pour que nos idées prennent vie ?
On pourrait finalement se dire qu’il n’y a de marque que de loyauté. Et qu’on ne naît pas marque, on s'en “réclame” encore moins, on finit simplement par mériter de l’être grâce à nos consommateurs et ceux qui la construisent tous les jours.
Alors oui. Allons-y.
Let’s make ads for people, not for brands… It might be the best way for brands to be successful.
Directeur Conseil - Head of Social - Advocacy - Influence | ex BUZZMAN | ex PUBLICIS LEO BURNETT
2 ansComme quoi, savoir se parler à soi, ça peut aussi parler aux autres 😜