Un régime sans gluten n’est pas sans risque

La maladie cœliaque est une entéropathie chronique conduisant à des symptômes gastro-intestinaux et extra-intestinaux variés associés à des déficits en micronutriments (notamment vitamine B12, folate, B6, fer, vitamine D, magnésium, cuivre, zinc). L’exclusion stricte du gluten est à ce jour le seul traitement de la maladie cœliaque. Elle conduit à la cicatrisation de la muqueuse intestinale, améliorant ainsi l’absorption des nutriments et micronutriments. 

La sensibilité au gluten non cœliaque (SNGC) se manifeste par des symptômes intestinaux ou extra-intestinaux non spécifiques sans modification histologique de la muqueuse intestinale. Des données ex-vivo ont par ailleurs montré que la perméabilité intestinale des sujets SNGC serait supérieure à celle des sujets atteints de maladie cœliaque en rémission ou de sujets contrôles. Si un régime sans gluten améliore les symptômes du SNGC, il ne faut pas minimiser le fait qu’il peut conduire à des déficits nutritionnels, et doit en conséquence être surveillé par un professionnel. 

Qu’est-ce que le gluten ?

Le terme gluten dérive d’un terme latin qui signifie colle, gomme. Il correspond à la substance qui reste après le lavage de l’amidon et des composants hydrosolubles de la pâte de blé. Le gluten contient principalement des protéines nommées prolamines (gliadines solubles et gluténines non solubles). Le gluten est naturellement retrouvé dans le blé, le seigle et l’orge. Si le gluten lui-même n’a que peu de valeur nutritive, les aliments qui en contiennent naturellement (comme les céréales complètes) sont en revanche des sources courantes de fibres, de vitamines et de minéraux.

Qu’est-ce que la sensibilité au gluten non cœliaque ?

Le SNCG est un syndrome caractérisé par des symptômes intestinaux et extra-intestinaux liés à l’ingestion de gluten chez des sujets qui n’ont pas de maladie cœliaque, ni d’allergie au blé diagnostiquées, mais qui sont améliorés par un régime sans gluten. Les symptômes sont variés et incluent des douleurs abdominales, des ballonnements, des selles irrégulières, des douleurs articulaires, des migraines. Contrairement à la maladie cœliaque qui est une maladie immunitaire, le SNCG a une origine encore inconnue. 

Faut-il distinguer la sensibilité au gluten de la sensibilité au blé ?

Le gluten n’est qu’un des composants du blé. Or, d’autres composants du blé, comme les inhibiteurs de l’amylase-trypsine, peuvent être une source d’inconfort. Le blé contient par ailleurs des fructanes, donc appartient aux FODMAPs (fermentable oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides and polyols) qui peuvent favoriser certains symptômes gastro-intestinaux chez des sujets souffrant de syndrome de l’intestin irritable. C’est pourquoi certains ont proposé la dénomination de sensibilité au blé non cœliaque (NCWS pour nonceliac wheat sensitivity) plutôt que sensibilité au gluten non cœliaque. 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29413009

Naik RD, Seidner DL, Adams DW. Nutritional Consideration in Celiac Disease and Nonceliac Gluten Sensitivity. Gastroenterol. Clin. North Am.2018;47(1):139-154. doi: 10.1016/j.gtc.2017.09.006. PMID: 29413009

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Son Luu Phan

Autres pages consultées

Explorer les sujets