Valeurs moyennes et OPA
Une fois n’est pas coutume, à l’heure où les investisseurs hésitent entre actions et obligations, les dirigeants d’entreprises ne partagent pas les mêmes états d’âmes. La crise financière et les mutations économiques et sociétales sont en train de bouleverser le paysage concurrentiel et les business models de nombreux secteurs (automobile, e-commerce, banque, télécom, services aux collectivités…). Après avoir assaini leur bilan, ces entrepreneurs profitent de leur trésorerie renouvelée et de l’effet de levier de la dette au regard du niveau historiquement bas des taux d’emprunt, pour faire leurs « emplettes » et se repositionner dans un paysage concurrentiel en transformation toujours plus rapide.
Dans l’univers des mid caps françaises, les occasions se sont multipliées. L’année 2016 a permis de réaliser 26 offres publiques. Avec la hausse du marché, les primes spots ont légèrement diminué à 26% versus 30% en 2015 ; à l’inverse, les primes calculées sur la moyenne des cours à 3 mois avant l’annonce de l’offre se sont nettement réduites.
Source : IDMidcap
D’un point de vue industriel, le secteur des technologies a été particulièrement dynamique en représentant environ 30% des transactions.
source : IDMidcap
En 2016, CPR Middle Cap France a bénéficié des opérations de rachats suivantes :
- Saft, rachetée par Total avec une prime spot de 41.5%
- Ausy, rachetée par Randstad avec une prime spot de 27.6%
- Cegid, rachetée par Silver Lake et Alto One avec une prime spor de 17.3%
- Maurel et Prom, rachetée par Pertamina avec une prime spot de 47.7%
Avec l’OPA de Safran sur Zodiac, également présent dans nos fonds France, la chasse est donc ouverte pour la saison 2017, et les cibles potentielles peuvent être classées en 4 catégories :
- un intérêt stratégique et industriel indéniable,
- un actionnaire majoritaire ou fondateur potentiellement vendeur (le fameux « âge du capitaine »)
- une restructuration technique du capital d’une société filiale
- une valorisation boursière largement inférieure à celle des actifs de l’entreprise suscitant un caractère spéculatif
La définition d’une liste de cibles est bien évidemment un art aléatoire et les « probabilités » de réalisation restent dépendantes :
- du « tempo de marché », reposant sur les niveaux de prix offerts et les capacités de refinancement,
- du « tempo comptable et financier des conseils d’administration » qui au gré des évolutions de cash flow peuvent décider de simplifier leur structure capitalistique ou de racheter les minoritaires.
- et parfois même du tempo politique, au gré des élections…
Dans ce cadre nous restons positionnés sur Ubisoft, Ekinops, Kerlink, Groupe Open, Adocia et Compagnie des Alpes, Havas.
Attention toutefois, si les ambitions en termes de fusions acquisitions sont toujours affichées en 2017, nous anticipons qu’elles le seront à un moindre niveau qu’en 2016, qui était elle-même à un niveau inférieur à celle de 2015. Nous remarquons que l’OPA sur Zodiac ne se paye pas totalement en cash, mais partiellement en titres. C’est un signal faible à suivre.